Comment comprendre la première grande crise politique du gouvernement de Jovenel Moïse: Vers une victoire morale de l’opposition de Moïse jean-Charles


La première grande crise politique, sociales et économique du régime de Jovenel Moïse et de Jacques-Guy Lafontant semble conduire le pays vers une véritable lutte de classes en Haïti compte tenu d’un côté, on a un régime qui décide de prendre partie pour les minorités les plus riches du pays, par son refus d’apaiser les souffrances des plus pauvres du pays et, plus particulièrement avec les diverses augmentations qu’il a imposées sur le prix de l’essence, son refus d’augmenter le salaire minimum des travailleurs mais surtout, avec son dernier budget 2017-2018 qui se veut d’être une trop grande charge pour les plus démunis du pays.

D’un autre côté, on a l’opposition, symbolisée par Moïse Jean-Charles qui, d’une part a fait preuve d’une très grande force de caractère, d’engagement et de leadership et d’autre part, lorsqu’il décide de rassembler l’ensemble des revendications et des frustrations populaires autour d’une protestation généralisée contre le régime en place et contre le leadership même du président Jovenel Moïse, en lançant une grande marche qui a mis plusieurs milliers de citoyens dans les rues contre la loi budgétaire votée par les deux chambres partisanes du gouvernement en place.

Évidemment, dans les faits, nous ne sommes pas encore au stade d’une vraie lutte de classe en Haïti avec ce mouvement de contestation et de protestation contre les politiques et les mesures prises par le gouvernement de Jovenel Moïse en faveur de la minorité des familles riches et opulentes d’Haïti bien que le régime dise déjà ses vraies couleurs en ce qui concerne le groupe économique et social qu’il entende défendre voûte que coûte, je veux parler des familles riches et des classes d’affaires.

Par ailleurs, on ne pas non plus dire que les masses populaires et les personnes les plus démunies du pays prennent déjà conscience de la nécessité de se battre et de lutter contre les politiques ultralibérales du régime de Jovenel Moïse.

Par conséquent, il faudra que les leaders de l’opposition, plus particulièrement Moïse Jean-Charles, procèdent par étapes pour pouvoir diaboliser le président, le premier ministre ainsi que tous les membres du gouvernement comme étant les seuls responsables des différentes augmentations des pris des produits et services dans le pays.

C’est en rendant le gouvernement et le régime responsables du coût de la vie dont l’absence de création d’emplois à temps plein, d’emplois durables et de qualité que l’opposition pourra créer dans l’esprit des pauvre cette volonté de changement avec une idée et une opinion bien faite de ceux qui s’opposent à intérêts des masses populaires et des personnes les plus pauvres dans le pays.

Par la suite, cette opposition devra montrer et expliquer aux pauvres pourquoi ils sont si pauvres c’est-à-dire, que les industriels, les hommes d’affaires et les femmes d’affaires haïtiens refusent d’améliorer leurs sorts lorsqu’ils n’acceptent pas d’augmenter le salaire des travailleurs, lorsqu’ils refusent d’offrir de meilleurs conditions de travail à ceux qui travaillent et également lorsqu’ils refusent de payer les impôts sur la richesse qu’ils gagnent sur leurs dos en les exploitant.

Dès lors que le peuple arrive à comprendre pourquoi il vit dans la pauvreté parce les riches gardent tout pour eux alors qu’ils vivent dans le luxe et dans le gaspillage, le peuple pourra associer facilement les dirigeants qui défendent les plus riches avec les familles les plus riches du pays on aura les conditions propices à une véritable lutte de classe dans le pays et espérer de véritables changements dans le pays pour améliorer les plus pauvres du pays.

Nous sommes encore très loin de ce scénario que plusieurs espèrent pour pouvoir adopter des position radicales et extrémistes. Cependant, il faut bien reconnaitre, que les crises de revendications peuvent facilement et rapidement se transformer en luttes révolutionnaires car les situations obligent des prises de conscience assez rapide chez les peuples surtout ceux qui prennent du temps pour se réveiller comme le peuple Haïtien.

Voilà pourquoi, devant la réalité actuelle où le peuple haïtien semble définitivement s’engager dans un vaste mouvement de protestation contre le budget qui augmentera le coût de  la vie dans le pays et, compte tenu de notre scénario qui met en évidence la possibilité d’une véritable lutte de classe dans le pays, Moïse Jean-Charles en particulier, qui a tendance à devenir extrême dans ses discours, devra se retenir s’il veut transformer son rôle actuel en capital politique plus tard.

Se retenir ici ne signifie pas arrêter de lutter et d’exiger mais cela signifie, baisser ses attentes en termes de remplacer le gouvernement actuel ou son renversement purement et simplement. Tout ce que Moïse Jean-Charles et l’opposition au régime en place a seulement besoin actuellement c’est ce que j’appelle une victoire morale qui consiste à forcer le gouvernement et la présidence de revenir sur l’ensemble des coûts contestés dans la loi du budget 2017-2018.

Ce sera une première dans l’histoire budgétaire du pays puisque ce sera pour la première fois que l’opposition arrive à faire passer ses revendications et donc, dans le budget du pays. Cette victoire dite morale sera la victoire de celui qui saura faire preuve de leadership mais également de claire-voyance politique puisque le peuple ne va jamais oublier cette décision comme étant sa victoire.  Or, qui dit victoire du peuple dit également victoire de celui qui aura guidé cette victoire et actuellement c’est Moïse Jean-Charles qui dirige ce mouvement de protestation contre ce budget.

J’espère que les partisans de Moïse Jean-Charles et Moïse Jean-Charles lui-même comprenne cette manière de faire la politique dans le pays en optant pour un mouvement continu de protestation  afin de rester présent sur la scène politique et surtout pour pouvoir avoir tout le temps nécessaire afin de devenir la principale alternative au régime ultra-extrême droit de Jovenel Moïse. Cela est possible. Il suffit de mettre un plan d’action en marche et le suivre selon la dégradation de la situation sociale, économique et politique du pays.

à suivre…

Hermann Cebert