Comment évaluer le véritable poids de l’ex président Jean-Bertrand Aristide au lendemain de sa participation à l’ouverture de la campagne électorale de Maryse Narcisse comme candidate du Parti Fanmi Lavalas?


Le philosophe éveillé
J’exprime
Dieu

Reconnaissons rapidement et d’entrée de jeu pour aborder ce sujet, qui risque de faire jaser plus d’un comme c’est souvent le cas avec mes articles et mes sujets controversés, qu’il est très difficile de quantifier certaines qualités pour ne pas dire impossible si l’on veut être totalement rationnel.

Ce qui signifie, tout comme je ne pourrai pas, même avec les bons paramètres et toutes les bonnes variables possibles définir une équation parfaite de ce que représente Jean-Bertrand Aristide, de même je ne pourrai pas non plus aboutir à une évaluation totalement rationnelle de ce que l’ex président Jean-Bertrand Aristide peut avoir comme impact réelle et directe sur la campagne et la réussite de Maryse narcisse lors des prochaines élections haïtiennes du 9 octobre 2016.

Cependant et malgré tous ces inconvénients, nous savons que nous pouvons apprécier les qualités et l’influence de l’ex président Aristide à partir des résultats de sa candidate de choix. Or, au delà de cette même appréciation, le dilemme reviendra toujours bousculer nos doutes et nos certitudes puisqu’il nous faudra toujours des moyens et des mécanismes nous permettant de dissocier les foules qui continuent d’apprécier, aimer ou adorer Jean-Bertrand Aristide de celles qui ne voteront pas la candidate choisie par Aristide lui-même.

En effet, un simple regard sur les réseaux sociaux, un simple relevé des divers rassemblements qui ont eu lieu depuis l’ouverture de la campagne électorale de tous les Partis politiques ce, sans tenir compte des émissions vedettes des divers médias en Haïti et dans la diaspora haïtienne pour se rendre compte malgré la sortie inattendue et la participation de Jean-Bertrand Aristide aux côtés de Maryse Narcisse que, jusqu’à présent aucun et aucune des candidats et des candidates voire également, aucun Parti politique ne semble construire encore pendant que j’écris ce texte, un bloc et un consensus autour de lui ou autour d’elle.

Autrement dit, Jean-Bertrand Aristide ne semble pas pouvoir faire renverser les tendances actuelles qui se veulent un émiettement du vote populaire dans le pays. Il lui faut une participation plus active et plus synchronisé avec les autres candidats à la présidence et aux autres Partis politiques et regroupements de Partis politiques également dans la course et qui se sont bien montrés à la hauteur d’une vraie campagne électorale lors des dernières élections.

En d’autres termes, malgré une diminution significative du nombre de candidats à la présidence, soit plus de 54 en 2015 à plus ou moins 15 cette année de 2016, les polarisations et les individualisations des partis politiques et des groupuscules politiques dans le pays, selon des schémas entrepreneuriaux des leaders politiques haïtiens, les clivages politiques, les divisions au sein des catégories sociales et politiques continuent de procéder à l’éclatement, à la division, à la subdivision ou plus profondément encore, à l’atomisation systématique de l’ensemble des secteurs agissants du pays.

Évidemment, plusieurs journalistes haïtiens dont Madame Liliane Pierre-Paul de Radio Quisqueya avaient pris plusieurs initiatives à travers leurs émissions d’inciter Aristide à s’exprimer en vue de maintenir une certaine mobilisation des masses populaires malheureusement, il n’a pas su tirer profit de ces incitations de telle sorte qu’aujourd’hui tout le secteur populaire anciennement à gauche se retrouvé complètement subdivisé.

En fait, l’ex président Jean-Bertrand Aristide sait très bien qu’il est en train de mentir à lui-même puisqu’il ne pourra pas faire une campagne active avec sa candidate Maryse Narcisse.

De même, à cause même qu’il a préféré laisser le secteur populaire du pays s’émietter en plusieurs petites groupuscules, tout le vote du secteur populaire sera partagé entre les divers candidats de la Gauche haïtienne dont Le candidat Moïse Jean-Charles qui partagent assez bien les votes du département du Nord avec Jovenel Moïse et de Jude Célestin.

Tandis que, à cause de Guy Philippe et du PHTK Jovenel Moïse se retrouve en très bonne position dans le Département de La Grande-Anse. Sans oublier les divers autres candidats de ce même Parti dans ce  même département qui apportent un soutien inestimable à ce Candidat de l’extrême droite.

Dans les Nippes, le Sud et dans l’Artibonite, avec l’alliance de Jude Célestin et du Parti OPL dont plus précisément l’aide soutenue de Sauveur Pierre Étienne ainsi que de la grande base de OPL, la candidate du Parti Fanmi Lavalas n’a pas beaucoup à espérer dans ces deux département. Mais là encore, la candidate Edmonde Suplice Beauzile pourrait faire très belle figure dans ces régions des NIppes, des Cayes et dans la Grande-Anse car elle a beaucoup de liens dans ces régions.

Notons par ailleurs que le département des Nippes est devenu organisé par des actions et des leaders communautaires de l’OPL à travers les organisations populaires qui étaient toujours liées avec le Cresfed et de OPL.

Avec Chavannes Jeune dans le département du Centre et ce avec un peu de débordement sur les départements du Nord-Est et du Nord-Ouest, les choses se compliqueront pas mal pour la femme-candidate préférée de l’ex petit prêtre de Saint Jean-Bosco et de la congrégation des Salésiens. En ce sens, il sera très difficile pour Maryse Narcisse de s’imposer dans ces grands fiefs du mouvement des Paysans de Papaye.

Dans le Sud-Est également les choses ne s’arrangent pas non plus du côté des lavalassiens puisque c’est une région qui a été sous l’influence des Frères Lamber véritables représentant de l’extrême droite de cette région.

De plus, on peut se rappeler les divisions internes entre la gauche proche des lavalas et ces extrêmes droites proches du PHTK. Bien entendu, il ne faut pas négliger non plus le conservatisme de cette région du Sud-Est plus particulièrement la Vallée de Jacmel et des Cayes-Jacmel qui sont traditionnellement l’expression des idéologies de Pétion-Ville.

Tout ce qui semble rester à Arisitde et sa docteure serait le département de l’Ouest où les luttes seront extrêmement chaudes entre plusieurs candidats et candidates. Ce qu’il s’agissent de Maryse Narcisse, Jude Célestin, Moïse Jean-Charles, Jovenel Moïse ou de Edmonde Supplice Beauzile. Ce dernier à cause des implications de Joseph Michel Martelly qui n’a pas dit encore son dernier mot dans cette ouverture de la campagne présidentielle dans le pays.

Par conséquent, même si nous avions constaté comme tout le monde une grande marée humaine sur la route de Tabarre et à Pétion-Ville, nous aurions refuser de douter que cette grande foule n’ait pas surtout été présente pour recevoir ou accompagner Jean-Bertrand Aristide qu’un appui sans faille à Maryse Narcisse elle-même.

De plus, quand bien même que toutes ces personnes aient été principalement pour Madame Narcisse, sur les 2 à 3 millions de Port-au-Princiens, cette grande marée humaines aussi nombreuse qu’elle pouvait être ne suffisent pas à elle seule pour donner une grande  victoire à la femme candidate du Parti Fanmi Lavalas.

L’ex petit prêtre qui a fait son noviciat en Palestine et en Israël devra faire plus de kilomètres encore accompagné de sa candidate favori pour pouvoir aider celle-ci à compenser ses problèmes de langage et de communication avec les masses populaires qui lui ont toujours supporté. La structure sociale du vote populaire en Haïti a beaucoup changé depuis ces dernières années.

Malheureusement, Jean-Bertrand Aristide, à cause de ses grandes distances avec le peuple, ne s’est pas bien adapté à ces changements. Le vote populaire a été monétisé contre les intérêts des masses elles-mêmes par des politiciens qui se font également des fortunes sur leurs dos. Il n’y a plus de vote civique et engagé en Haïti. Tout cela impose une certaine relecture des questions du vote et de la participation du peuple.

à suivre…

Hermann Cebert