
Comment Comprendre L’Euthanasie
Te voilà déjà sur une civière
Proche de la grande rivière
Bien allongé sommeil ou repos
Tu vas bientôt partir
Te voilà somme d’expériences
De réussites et d’échecs
De relations et d’évidences
Jeunesse se mélange à la vieillesse
Ce n’est pas d’âge qu’il s’agit
D’un début et d’une fin
D’une innocence à la raison
Tels des choix et des décisions
Tu ne ris plus
Ni dire et sourire
Ni geste ni son
Sorte de légume
Te voilà prêt et décidé
Tu ne bouges plus
Ni conscience ni esprit
Tel un déchet négligé
Ta volonté est pourtant écrite
Pas de pleurs et de tremblements
Pas plus d’amertume et de regret
C’est la force de ton choix
Te voilà entre la volonté et l’éthique
La querelle science et morale
Raison et pitié
Sorte de confusion entre bien ou mal
On te dirait entendre les chuchotements
De la science et la de famille
Car derrière la porte
T’es le seul à dire vrai
Tout le monde est pourtant d’accord
Mais personne n’en sait grand-chose
Rien de ce qu’ils disent n’est vrai
Car il faudrait en cela ton verdict
Te voilà-nous regarder sans regarder
Aucun signe ou motif spécial
Tout mouvement se réduit lentement
Ton corps n’est qu’une masse déposée
On dirait personne n’a bien compris
Tu ne voulais pas traverser cette ligne
Pas plus en être l’objet
On voudrait te voir revenir pour partir plus rapide
Te voilà décharné par l’acharnement
Devenir les débris d’expériences
Transformé et objetisé par la bêtise
Mais tu soufres d’être dans cette passe
Tu ne connaissais pas les limites de la liberté
Aucun droit, aucune volonté
Pas même le choix ou d’un testament
Car tout repose sur la liberté dans la vie
Pourriture décomposée de la matière
Tu ne le voulais vraiment pas
Mais c’est le salaire des civilités
Infraction intervenue par le droit et la liberté
Te voilà espérant la fin de la vie
L’acte final de la mort de la souffrance
Pourtant la décomposition de la mort s’impose
Puisque le droit triomphe
Ils ont décidé, c’est le doute et le désengagement
Chacun se place dans un camp
Certains derrière la raison d’autres derrière la morale
C’est la raison de l’éthique du droit de la science
On dirait qu’ils espéraient t’observer
Périr pétrir pourrir à leurs faces
Comme un exemple décisionnel de non solution
Pourtant fade blême et mannequin désossé
Mort ou vivant t’es le condamné du Texas
Ces noirs qu’on assassine faute de morale ou de raison
Mais je n’aime pas te voir
Même si je te vénère encore toujours
Te voilà comme je te regarde
Je ne sais comment te parler
Des regards aux yeux blanchis
Je doute de mes convictions
Je ne sais plus ce que signifie choisir
Décider ou agir respecter ou condamner
Je suis devenu faible devant
Ce parcours de la vie à la mort
Ton corps cadavérique me répugne
La rage et la révolte m’immergent
La liberté et l’existence semblent triompher
Sur la dignité telle que tu la chérissais
Oui je te vois mort déjà
Passé de légume et de pourriture exposés
À la paix du corps et de l’âme
Mais hélas le temps m’agace et me révolte
Ni l’un ni l’autre n’a ce courage
Pour dire et discuter de l’existant et de l’étant
Afin de voir la source de la liberté
Dans les choix du conscients de l’étant et non de l’existant
Toi mon frère ou ma sœur mon père ou ma mère
Mon ami ou mes amis mon cousin ou ma cousine
Proches de mes amis ou de ma famille
Je demande à t’euthanasier, je t’aime
Je l’ai dit et je l’ai fait
Je me donne raison au nom de l’étant
Contre l’existant dans ce cas-ci
Puisque la somme de souffrance en était trop
C’est vrai il y aura mon procès au criminel
Je devrai te défendre sans me défendre
Mais je ne dirai rien car ils n’ont pas la preuve
C’est ma seule défense je le referai.
Euthanasier l’euthanasie c’est l’euthanasie
Espoir contre l’humiliation
Solution du droit et de l’éthique
Anticipation de la science
et conclusion des contradictions
Hermann Cebert
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