Comment comprendre Les Classes sociales en Haïti: Une Classe Moyenne Sans dessein et sans Conscience


Les blancs considéraient les esclaves comme des choses, leurs choses. Il était de même pour les mulâtres qui en passant est un Hybride de ces même noirs avec les blancs. Cette division sociale et hiérarchique de la société est l’expression même de tout système colonial.

Contrairement aux États-Unis, au Canada par exemple où il y a eu des colonisations de peuplement, c’est-à-dire que les colons viennent sur un territoire, exploitent sauvagement, s’implantent et restent pour y vivre, la colonisation engagée sur la terre des indiens, elle était uniquement une colonisation d’exploitation.

Il n’y avait donc dans ce système colonial aucun sentiment de la part des colons à l’endroit de cette terre qui les rendait immensément riches.

Ils ne se considéraient pas comme appartenir à cette communauté qu’ils exploitaient et dirigeaient. Les seuls liens qu’ils entretenaient avec cette colonie était des liens d’exploitation.

Ils y arrivaient et puis ils repartaient à la fin de leurs contrats. Par ailleurs, les richesses qu’ils accumulaient et gagnaient étaient expédiés vers leurs pays d’origine ce fut le cas pour les espagnols, les français, les américains et même pour la nouvelle bourgeoisie actuelle d’Haïti.

OUI, Il est d’une tradition pour les colons qui arrivent sans argent dans le pays d’Haïti aujourd’hui de ramasser sauvagement les richesses du pays par l’exploitation abusive de nos frères et sœurs puis pour expédier à l’étranger les richesses accumulées.

À ce sujet, je réfléchissait avec un ami qui, une fois m’avoir entendu exposer cette constante de l’économie d’Haïti, il a pris un instant et m’a dit: Compte tenu d’une telle évasion des richesses réalisées dans ce pays par des hommes d’affaires Haïtiens, comment voulez-vous qu’on puisse innover et rénover voire faire de la recherche dans ce pays, je ne comprend pas, en fait je ne crois pas pouvoir comprendre ce pays.

Je lui ai dit peut-être que nous sommes en train de financer, sans le savoir la construction de certaines colonies en Israël, qui sait.

Peut-être aussi que nous sommes en train de financer des groupes armées pro Hezbollah par le truchement de gens très riches de chez nous, qui sait.

Tout ceci pour dire, comme l’a si bien compris mon ami, la majorité des richesses réalisées en Haïti ne servent pas à aider et faciliter le développement du pays.

Revenons à nos moutons maintenant puisque le sujet que je veux traiter est bien sûr la question des classes sociales même si j’espère ne pas froisser mon lectorat avec cette parenthèse que j’estime pouvoir faciliter l’attention à la lecture.

Je vous demande donc chers lecteurs de bien vous habituer à cette intermède parfois très utile dans l’établissement des liens entre les faits historiques et les réalités actuelles.

Nous avons montré que durant la période coloniale, les blancs constituaient la bourgeoisie car ils possédaient quasiment toutes les richesses de la colonie;

Que les mulâtres constituaient pour leur part la classe moyenne parce qu’ils possédaient certains biens et avaient certains privilèges même s’ils n’en avaient le plein droit;

que les noirs étaient la classe inférieurs, ils ne possédaient rien et qu’ils étaient inférieurs aux blancs d’une part et également inférieurs à leurs propres progénitures, les mulâtres.

En plus de tout cela, les noirs ou les esclaves d’alors étaient considérés comme des objets, des biens meubles à la fois des blanc et des mulâtres.

Cette division sociétale étaient la pire forme de colonisation et d’exploitation que l’humanité n’ait connue. Les richesses accumulées sont acheminées vers les métropoles selon les termes du pacte colonial, tout par et pour la métropole.

Voilà en quelque sorte l’une des causes de maque de richesses dans le pays. Le pays produit mais rien n’y restent.

Après l’indépendance du 1ier janvier 1804, il y a eu un grand bouleversement dans la structure sociale et économique d’Haïti, d’une les mulâtres et les noirs se sont donnés un pays libre, égalitaire et Indépendant, Haïti, que nous sommes fiers de mentionner lorsque nous voyageons à l’étranger; d’autre part les blancs qui régnaient n’étaient plus là pour commander.

De cette indépendance donc la structure sociale n’était plus la même non plus toutefois malgré les vœux pieux de Dessalines de créer une société sans classes et fraternelle.

Le vieux système colonial s’est reproduit de facto pour cette fois ci avoir non les blancs comme dominants mais les mulâtres qui deviennent la nouvelle bourgeoisie, c’est-à-dire la classe des plus riches.

Les militaires et les généraux qui ont fait et mené l’indépendance comme nouvelle classe moyenne et, les masses populaires, les ouvriers, les paysans, les petits commerçants, les agriculteurs, les gens de petits métiers.

Contrairement à la devise nationale : Liberté, Égalité, Fraternité l’Haïti de l’après indépendance calquait la vielle division sociale et sociétale coloniale pour commencer à bâtir un Nouveau Pays.

Fondamentalement, si l’on s’en tient à cette devise, le pays était fondé sur ses propres échecs.

Comme vous le savez, en histoire il n ‘a pas de si, donc pas de condition et de ce fait nous ne pouvons pas nous permettre d’envisager un scénario différent comme de savoir que telle structuration aurait été différente.

Nous laissons aux romanciers, aux dramaturges, aux cinéastes le soin de nous faire rêver ce pays que nous aurions pu avoir car nous avons énormément besoin de rêver une vie meilleure pour nos compatriotes.

Dans les faits en quoi les généraux qui ont fait la guerre de l’indépendance sont-ils devenus la nouvelle classe moyenne de Haïti pays Indépendant? de façon générale, il nous faut retenir que la guerre est toujours économique.

De plus lorsque vous faites partie de l’élite militaire qui fait la guerre cela rapporte énormément.

Les militaires volent, pillent et s’approprient de nombreux butins de guerre.

Même s’ils étaient noirs et mulâtres, les militaires qui ont la guerre de l’indépendance se sont enrichis rapidement durant et après l’indépendance du pays.

Ils avaient accumulé assez de richesse pour bien finir leurs vieux jours. De plus, malgré que plusieurs avaient pris leur retraite du service militaire, ils voulaient et continuaient même de conserver leur privilèges dans la nouvelle société.

Ce qu’il donc retenir c’est que compte tenu que les militaires avaient de l’argent pour vivre, ils devenaient, eux et leurs familles, la deuxième catégorie sociale ou classe sociale la plus aisée de la société haïtienne.

C’est donc en fonction de ce qu’ils possédaient que les militaires et leurs familles sont devenus la nouvelle classe sociale du pays.

Or qui dit deuxième classe sociale dit tout aussi, le terme actuel et occidental de Classe Moyenne.

On peut comprendre qu’une classe moyenne n’est rien d’autre qu’une classe intermédiaire en les plus riches et les plus pauvres.

Comme classe moyenne à cause de ce qu’ils possédaient, les militaires pouvaient facilement payer les études de leurs enfants et représentaient en cela le deuxième groupe financièrement capable de consommer les biens et services sur le marché.

De temps en temps, ils pouvaient se payer un petit voyage à l’étranger et se permettre de lire des nouveaux livres et des journaux.

De ces privilèges, les militaires s’intellectualisent pour peu a peu devenir avec leurs enfant la nouvelle Intelligentsia du pays. Certains sont devenus professeurs, d’autres écrivains, avocats et journalistes.

Notre première classe moyenne était donc d’anciens militaires qui ont pris part à la guerre de l’indépendance et qui se sont enrichis avec les trésors de guerre et certains privilèges que leur confère le nouvel régime qu’ils ont mis en place.

Il est à remarquer que la nouvelle classe moyenne composée d’anciens militaires n’ont pas investi dans les affaires rentables comme par exemple ouvrir une entreprise privée, faire du commerce même lorsqu’ils pouvaient avoir certains privilèges, ils se sont contentés de garder chez eux et mettre à la banque les argents accumulés durant leurs règnes.

Ils n’ont pas investi non plus dans les entreprises de service qu’ils auraient géré avec efficacité compte tenu de leur modèle militaire de gestion.

Au contraire, ils se sont gonflés les panses avec du riz et de la viande de porc pour emprunter un discours de Serge Beaulieu.

Il est donc évident que sur une telle base, la classe moyenne postcoloniale était composée de Militaires noirs, anciens esclaves sous le régime colonial.

 Ils avaient constitué une nouvelle classe moyenne qui ne pouvaient résister dans le temps parce que les richesses qu’ils avaient accumulées n’étaient pas investies ni non plus ne pouvaient pas assurer l’indépendance financière de leur progéniture.

Les biens qu’ils consommaient étaient produits par les mulâtres qui constituaient la nouvelle bourgeoisie nationale et cette classe des affaires quant elle se préoccupait fondamentalement de faire des profits, quels profits, des profits maximums.

 Avec des consommations excessives, très vite les militaires commencent à s’appauvrir dont certains vont même mourir dans la pauvreté extrême.

Cependant ce sont leurs enfants, qui, avec le temps, vont venir consolider et renforcer leur statut de classe moyenne.

On dit même qu’une fois que certains anciens militaires se soient appauvris, certains montaient des groupes de gangsters qui taxaient les hommes d’affaires afin de pouvoir mener leurs trains de vie habituelle.

D’ailleurs avec une telle structuration sociale nous pouvons même imaginer les caractéristiques d’une telle classe sociale sans se référer aux données historiques.

Si je peux me permettre de faire une autre parenthèse, je me questionnerais sur la façon de vivre des Tontons Macoutes de Jean-Claude Duvalier avec les lavalassiens de Jean-Bertrand Aristide au pouvoir puisqu’ils étaient largement écartés de leurs pouvoirs.

Comment vivaient-ils, qu’est-ce qu’ils faisaient pour vivre alors que le taux de chômage était très élevé.

Je me questionnerais également pour la même période sur les anciens Attachés de Raoul Cédras et de Michel François à savoir qu’est-ce que ces gens faisaient pour vivre et faire vivre leurs familles durant cette longue période de disette.

J’aimerais bien savoir alors que durant cette même période on enregistrait des cas d’assassinat, de vols et de banditisme flagrants dans le pays.

Qui étaient responsables de ces problèmes et de ces meurtres dans le pays.

J’aurais aimé savoir pourquoi après le départ pour l’exil d’Aristide en Afrique du Sud, le banditisme, le viol, les vols à mains armées avaient connu un regain dans le pays.

Qui assassinait qui et pourquoi. Y avait-il une certaine complicité entre certaines ambassades à Port-au-Prince, certains commerçants du centre-ville et quelques grands noms d’hommes d’affaires de cité Soleil pour supporter et préparer l’actuelle occupation du pays par les casques bleus de l’ONU.

Est-il vrai que le président actuel savait qu’il a un groupe de plus de six milles personnes qui ont reçu une formation militaire à Mariani 12 et que ce même président les avait rendu visite le vendredi avant de prêter serment comme président du pays.

Je n’ai pourtant aucune de ces réponses mais je voulais simplement initier l’établissement de liens entre notre histoire et les réalités actuelles.

C’est donc à vous, chers lecteurs de trouver ces réponses et de mieux comprendre l’importance d’une relecture de notre histoire. Rendre notre histoire actuelle c’est en quelque sorte l’idéal visé par ces textes.

Allez directement sur mon blog et laissez-moi vos commentaires comme d’autres sont en train de le faire je ne vises pas toucher tous les Haïtiens mais partager votre compréhension avec ceux qui vous entourent, ils attendent vos opinions pour à leur tout décider sur les directions à donner à ce pays.

Pour terminer, je veux vous rappeler que ce sont les anciens militaires qui ont pris part à la guerre de l’indépendance, grâce à leurs butins de guerre sont venus constituer la première classe moyenne d’Haïti.

Ils n’ont jamais investi dans des entreprises rentables tout comme la grande majorité des militaires qui ont gouverné et participé à la gestion du pays après le départ de Jean-Claude Duvalier en 1986.

Ces militaires du pays postcolonial pour maintenir leur mode de vie faste et opulente se sont appauvris et ont dû même pris part à des groupes criminels qui tuaient pour de l’argent.

Certains de leurs progénitures à cause des études ont pu quand bien même contribuer à maintenir leur positionnement dans la hiérarchie sociale alors que d’autres sont plongés dans la pauvreté la plus abjecte.

Malheureusement, l’actualisation des faits historiques continue de nous montrer que même les derniers anciens militaires qui ont de près ou de loin gouverné le pays depuis 1986 et, qui sont dans la majorité issus, de la couche de personnes noires du pays n’ont pas pu faire mieux que les anciens militaires de l’Haït première république noire.

De même, il faut se douter également de la façon que les anciens lavalassiens sont en train de gérer les richesses qu’ils ont acquises ou volées ou pillées sous le régime des lavalassiens.

Comment de générations faudrait-on attendre pour voir leurs enfants cherchant du pain devant les différentes églises du pays.

À vous de comprendre et de comprendre chers lecteurs.

N’oubliez pas de faire vos commentaires surtout sur le blog. Bonne lecture et revenez nous lire.

Hermann Cebert

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