Affaire Jean Serge Joseph : La commission d’enquête sénatoriale recommande la mise en accusation du chef de l’Etat, du Premier ministre et du ministre de la justice
Accusant Michel Martelly, Laurent Lamothe et Jean Renel Sanon d’avoir commis un « crime de haute trahison », les commissaires, qui devaient soumettre jeudi après-midi leur rapport à l’assemblée des Sénateurs, confirment la tenue de la fameuse réunion du 11 juillet et demandent le limogeage du doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, Raymond Jean-Michel, suivi de poursuites judiciaires
Publié le jeudi 8 août 2013

La commission sénatoriale spéciale chargée d’enquêter sur le décès suspect du juge Jean Serge Joseph a recommandé la mise en accusation du Président Michel Martelly, du Premier ministre Laurent Lamothe et du ministre de la justice, Me Jean Renel Sanon, accusés tous trois de « crime de haute trahison » et d’avoir menti à la nation, selon les conclusions du rapport final de la commission consulté par Radio Kiskeya.
Dans ce document qui devait être transmis au bureau du Sénat jeudi après-midi lors d’une séance en assemblée, les enquêteurs ont clairement établi que, contrairement aux déclarations des plus hautes autorités haïtiennes et de leurs collaborateurs, le 11 juillet dernier, le défunt magistrat avait été conduit à une réunion aux allures de convocation, au cabinet de Me Garry Lissade, conseiller présidentiel.
En charge du dossier des graves accusations de corruption dont font l’objet l’épouse du chef de l’Etat, Sophia Martelly, et son fils Olivier, Joseph s’étai vu intimer l’ordre de bloquer immédiatement la procédure judiciaire enclenchée au tribunal correctionnel de Port-au-Prince, lit-on dans ce rapport accablant également pour le doyen tribunal civil de Port-au-Prince.
En raison des lourdes responsabilités présumées de Me Raymond Jean-Michel dans cette affaire, il est demandé sa révocation et des poursuites judiciaires à son encontre. spp/Radio Kiskeya
Témoignage Exclusif de Rachel Acéla Joseph, veuve du Juge Jean Serge Joseph, au micro de Marvel Dandin
Intro et Mise en contexteLes Faits
: que s’est
-il passé au juste ?a)
Qui a vu ? Qui a entendu ?b)
Qui a fait quoi
? Qui n’a pas fait quoi
? Analyse des Données
collectées à partir d’auditions de témoins etd’acteurs
Interprétation des faitsRecommandationsa)
D’ordre général
b)
D’ordre spécifique
Conclusions
7) L
a préparation et l’adoption d’une loi sur les enquêtes parlementaires ;
8) La préparatio
n et le vote d’une loi sur le parjure
.
9) Que l’action publique soit mise en mouvement contre Gary Lissade pour
recel.Fait à Port-au-Prince le 06 Aout 2013, An 210
e
de l’
indépendance. _______________________ _____________________ Hon. Francois A. Joseph Hon. Westner PolycarpePresident Rapporteur _______ _____________ ____________________ Hon. Joel Joseph John Hon. Steven I. Benoit Hon. Pierre Franky ExiusMembre Membre Membre
« Crime de haute trahison » attribué à Martelly, Lamothe et Sanon par une commission sénatoriale d’enquête…
P-au-P, 08 août 2013 [AlterPresse] — C’est désormais l’étiquette de criminels « de haute trahison » que les résultats de l’enquête – conduite par la commission sénatoriale ad hoc sur la mort suspecte du juge Jean Serge Joseph – permet de coller aux principales figures de l’exécutif, soit le président Joseph Michel Martelly, le premier ministre Laurent Salvador Lamothe et le ministre de la justice Jean Renel Sanon.
Le juge a « subi » une rencontre, tenue le jeudi 11 juillet 2013 (deux jours avant sa mort) au cabinet d’un avocat proche du gouvernement, démontre l’inventaire des faits dans l’enquête.
Jean Serge Joseph a été exposé aux menaces et pressions de Martelly, de Lamothe et de Sanon, pour avoir préalablement demandé à la présidence de mettre à disposition de la justice plusieurs ministres du gouvernement et de hauts fonctionnaires, en vue de conduire l’instruction sur un dossier de corruption rattachée à l’épouse de Martelly, Sophia Saint Rémy, et leur fils Olivier Martelly.
« C’est le stress découlé des menaces, que le juge a subies pendant environ une semaine », qui a provoqué son accident vasculaire cérébral à l’hôpital Bernard Mevs, dans la soirée du samedi 13 juillet 2013, d’après les conclusions de l’enquête.
Ainsi, ces autorités – censées faire respecter la loi – « ont-elles menti, tant à la commission qu’à la nation », en niant avoir convoqué le juge Jean Serge Joseph dans une réunion.
Ce mensonge constitue une « violation de la Constitution et du serment constitutionnel ».
Ce qui est considéré comme « crime de haute trahison », fait valoir le sénateur François Annick Joseph, un des membres de la commission, à côté des sénateurs Wetsner Polycarpe, Steven Irvenson Benoît, Pierre Francky Exius et John Joël Joseph.
« Il y avait une immixtion du pouvoir exécutif dans le fonctionnement régulier de la justice », observé la commission sénatoriale ad hoc d’investigation.
Autre précision, le juge joseph a été conduit à la réunion par le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Raymond Jean Michel, dont la démission est demandée dans les résultats de l’enquête de la commission sénatoriale ad hoc.
Ce que Raymond Jean Michel avait rejeté, dès les premiers instants de la mort du juge.
Des notes – que le juge a écrites lors de la rencontre – font partie de ce rapport qui a plusieurs sections, notamment : une partie permettant de remonter aux faits, une autre destinée aux comptes rendus, une autre à l’analyse des données, ainsi que les conclusions et les recommandations.
À présent, le parlement demande le transfert du rapport à la chambre des députés pour constater que le président de la république, le premier ministre, le ministre de la justice et le doyen du tribunal civil de Port-au-Prince ont menti à la commission et à la nation, et prendre en conséquence les décisions que de droit.
Une fois que la chambre des députés aura fait ces constats, elle devrait décider de la « la mise en accusation de ces autorités » une étape qui permettrait au sénat de s’ériger « en haute cour de justice pour les juger », d’après Annick Joseph. [srh rc apr 08/08/2013 18:09]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article14980#.UgTY1BC9Kc1
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