Coup D’État de Michel Joseph Martelly, Laurent Salvador Lamothe Casques bleus , ONU, Minustah en Haiti:


Les violons ne s’accordent pas entre l’exécutif et le Parlement

 

La mauvaise gestion des rapports entre le pouvoir exécutif et le Parlement risque de plonger le pays dans une véritable crise de gouvernance. Alors que le Sénat a convoqué le Premier ministre et les membres du cabinet ministériel le mardi 28 mai 2013, le président de la République, par arrêté pris en Conseil des ministres, a convoqué le Corps législatif en session extraordinaire à cette même date où le gouvernement doit répondre de sa gestion devant le Sénat.

S’agit-il d’une stratégie du pouvoir exécutif pour ne pas rendre des comptes sur la gestion des 5 milliards de gourdes utilisées l’année dernière après le passage du cyclone Sandy, ou d’une coïncidence entre le président de la République et le Sénat ?

La correspondance du Sénat de la République adressée au Premier ministre porte la date du mardi 21 mai 2013 et a été acheminée le même jour à la Primature. Tandis que, la convocation du président de la République est parvenue au Sénat le jeudi 23 mai 2013. La demande du secrétaire général de la Primature de reporter la convocation du mardi 28 mai à la date du 31 a mis de l’eau au moulin de la plupart des sénateurs.

Il est de coutume que lors d’une convocation de l’une des deux chambres du Parlement adressée au gouvernement, celui-ci demande de reporter la convocation, soit pour faire la cueillette des informations sollicitées ou pour répondre à un engagement pris antérieurement à la convocation.

Dans le cas de ce dossier, ce n’est pas le report de la convocation qui porte préjudice au Sénat, c’est surtout l’initiative du président à la même date qui ressemble à une provocation. Mécontentement, colère et indignation, c’est en ces termes que la plupart des parlementaires ont accueilli la lettre de la Primature et la convocation du président de la République.

 

Certains sénateurs envisagent de faire obstacle à l’ouverture de cette session extraordinaire pour prouver au pouvoir exécutif que le Parlement peut aussi déroger à certaines obligations. Si tel est le cas, ce sera le début d’un bras de fer aux conséquences incalculables.

Selon toute vraisemblance, la transparence sur la gestion des 5 milliards de gourdes utilisées par le gouvernement après le passage du cyclone Sandy serait à la base d’une éventuelle détérioration des rapports entre le l’exécutif et le Parlement. L’initiative des sénateurs fait suite à plusieurs lettres et convocations de la Chambre des députés sur le dossier.

A la suite de plusieurs tentatives des députés du bloc Parlementaires pour le renforcement institutionnel (PRI), c’est le président de la Chambre des députés, Jean Tolbert Alexis, qui avait écrit au Premier ministre pour demander des informations sur les dépenses effectuées sur les 5 milliards de gourdes. Pourquoi le gouvernement Lamothe ne veut-il pas rendre des comptes sur l’utilisation de ces fonds plus de huit mois après le passage de ce cyclone

Le Nouvelliste | Publié le :24 mai 2013

http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=117237

 

Le Premier ministre haïtien, Laurent Lamothe et son gouvernement sont attendus au Sénat cette semaine. Ils seront auditionnés sur les cinq milliards de gourdes dépensées durant la période d’urgence, subséquente au passage du cyclone Sandy, du gaspillage des fonds publics dans l’exécution de certains programmes sociaux dont « Ti Manman cheri et Ede pèp » et les dépenses effectuées dans le cadre de la célébration du deuxième anniversaire de l’accession au pouvoir de Michel Martelly le 14 mai 2013.

Après avoir boudé au moins trois invitations du Parlement, l’équipe dirigée par Laurent Lamothe est, une nouvelle fois, convoquée par les Pères conscrits pour mardi prochain. « Il ne s’agit pas d’une invitation. C’est une convocation. Ils doivent se présenter. « Aucune excuse ne sera acceptée », prévient le premier sénateur de l’Ouest, Steven Benoît.

Ce dernier n’écarte pas la possibilité d’interpeller le gouvernement au cas où Laurent Lamothe et son cabinet ministériel (au complet) ne répondraient pas à cette dernière convocation. Cependant, à en croire, le premier secrétaire du Bureau du Sénat, les ministres les plus attendus demeurent ceux de la Planification et de la Coopération externe, de l’Economie et des Finances, de l’Agriculture et des ressources naturelles, de l’Environnement et des Affaires étrangères et des Cultes. « Le Premier ministre, tous les ministres et secrétaires d’État devront s’expliquer sur la gestion faite des fonds mis à leur disposition, d’une part et, d’autre part, ils seront interrogés sur l’exécution de certains programmes dits sociaux, mais non budgétisés », insiste le parlementaire.

Quant au ministre des Affaires étrangères et des Cultes, Pierre Richard Casimir, il sera questionné sur certaines de ses déclarations relatives à l’introduction du choléra dans le pays. Il aurait déclaré, rapporte Steven Benoît, que « les Nations Unies n’auraient aucune responsabilité dans la propagation de l’épidémie du choléra en Haïti. C’est dommage qu’un ministre haïtien tienne de tels propos. Ce, en dépit du fait que des experts américains, français, canadiens et autres confirment la souche népalaise du choléra », a condamné l’ancien député de Pétion-Ville de la 48e législature.

Les ministres de la Jeunesse et des sports puis des Haïtiens vivants à l’étranger ne sont pas en reste. Magalie Racine et Phidélia Bernice sont accusées d’avoir renoncé à leur nationalité haïtienne. Le sénateur accusateur, John Joël Joseph dit disposer de preuves irréfutables qu’elles détiennent des passeports américains. Le deuxième sénateur de l’Ouest a annoncé la formation d’une Commission chargée de statuer sur le dossier des deux officielles. « Elles doivent être renvoyées du gouvernement », exige le parlementaire.

Invité à plusieurs reprises à répondre aux questions du bloc Parlementaires pour le renforcement institutionnel (PRI) à la Chambre basse, le chef de la Primature n’y a jamais mis les pieds. Répondra-t-il cette fois-ci à la convocation du Sénat ? Des causes de maladie ne seront-elles pas évoquées ? Le Premier ministre ne sera-t-il pas en voyage ? Ne participera-t-il pas au lancement d’un programme social ?

Rappelons que les 7 sénateurs convocateurs répondent au nom de : Steven Benoît, Jean-Charles Moïse, Anick François Joseph, Wetzner Polycarpe, Jean-Baptiste Bien-Aimé, Jean William Jeanty et John Joël Joseph.


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