Attentat à Boston: beaucoup de questions et peu de réponses
Les habitants de Boston se sont réveillés ce mardi 16 avril au bruit des hélicoptères qui survolent la ville. Une présence militaire et policière renforcée encore dans la nuit. Les enquêteurs des différentes agences gouvernementales américaines sont à pied d’œuvre pour identifier les auteurs, mais pour l’instant, aucune piste n’est encore privilégiée.
Avec notre envoyé spécial à Boston, Karim Lebhour
De nombreux soldats et des hommes des agences fédérales sont arrivés dans la nuit à Boston. Des soldats de la garde nationale ont également été mobilisés.
Ce mardi matin, le centre-ville de Boston est toujours paralysé. Le périmètre autour des explosions a été bloqué et est quadrillé par le FBI, notamment, qui mène toujours l’enquête à Copley square, sur la ligne d’arrivée, là où se trouvent les résidus des deux engins explosifs qui ont endeuillé ce marathon.
Evidemment, c’est toujours l’incrédulité pour les habitants de Boston. Le marathon est une épreuve extrêmement populaire. Beaucoup de marathoniens ont d’ailleurs commencé à quitter la ville. Certains ont pu terminer le marathon. D’autres n’ont pas pu arriver au bout, parce qu’ils étaient encore en course au moment des explosions.
Pas de revendication pour l’heure
Pour l’instant, les indices dont disposent les autorités américaines sont encore très ténus. Il n’y a toujours pas eu d’arrestation. Toujours pas de revendication, non plus.
Ce que l’on sait, c’est qu’un raid a été mené dans la banlieue de Boston, dans la ville de Revere, afin d’interroger au moins une personne, qui n’a pas été arrêtée. Les policiers n’ont fait aucun commentaire après l’intervention.
On ne sait pas non plus quel a été le mode opératoire. Les médias américains évoquent des explosifs placés dans des sacs à dos, ou dans des poubelles derrière la foule, à l’arrivée du marathon, ce qui n’a pas été confirmé.
Aucune certitude non plus sur le nombre d’engins explosifs dissimulés dans la ville de Boston. On sait que deux ont explosé et qu’au moins deux autres non. Certains médias américains parlent de cinq engins explosifs qui n’auraient pas explosé. Mais là encore, les autorités américaines restent silencieuses.
Extrémistes américains ou islamistes
Deux pistes sont évoquées. La première conclut à du terrorisme intérieur, avec des activistes anti-gouvernementaux qui auraient voulu frapper Boston le jour du « Patriot’s Day ». Des activistes extrémistes américains qui étaient très actifs ces derniers mois, en raison du débat sur les armes aux Etats-Unis.
La date du « Patriot’s Day » correspond d’ailleurs à plusieurs attaques sanglantes sur le territoire américain. Cette célébration des premières batailles pour l’indépendance, qui a lieu le troisième lundi du mois d’avril, est symbolique pour les opposants au fédéralisme. La tuerie du ranch de Waco, l’attentat d’Oklahoma City – comme la fusillade de Columbine – se sont notamment déroulés lors de la semaine du « Patriot’s day ».
Deuxième piste, évidemment : celle du terrorisme international. Deux explosions très rapprochées, des pics d’acier retrouvés dans ces explosifs, une signature possible d’al-Qaïda. Mais pour l’instant, les autorités américaines ignorent totalement qui est derrière ces attentats de Boston.
Double explosion au marathon de Boston, au moins trois morts
La sécurité a été renforcée aux États-Unis après les explosions de deux bombes, lundi, ayant causé la mort de trois personnes, dont un enfant de 8 ans, aux abords du marathon de Boston. Pour l’heure, aucune revendication n’a été émise.
C’est le plus grave attentat perpétré sur le sol américain depuis le renforcement de la sécurité consécutif aux attaques du 11 septembre 2001. Deux bombes ont explosé lundi 15 avril lors du marathon de Boston, tuant trois personnes et en blessant plus de 100 autres.
Les fortes explosions, survenues à quelques secondes d’intervalle, ont eu lieu quatre heures après le départ de la course sous le regard de dizaines de milliers de spectateurs massés place Copley. Les bombes, vraisemblablement de fabrication artisanale, ont explosé au ras du sol, au milieu de la foule, projetant plusieurs personnes au sol et soufflant la vitrine d’un magasin.
De nombreux amputés
D’après Emmanuel Saint-Martin, l’envoyé spécial de FRANCE 24 à Boston, de très nombreux amputés sont à déplorer : « Selon une information fournie par des sources hospitalières, on parle de 67 amputés […] Le bilan des morts pourrait s’alourdir. »
Aucune arrestation n’a eu lieu pour l’instant et aucune revendication n’a été reçue. Les Taliban pakistanais, liés à l’attaque ratée à la voiture piégée de Times Square à New York en mai 2010, ont de leur côté nié toute implication mardi.
|
Parmi les morts figure un petit garçon de 8 ans, a rapporté le journal « Boston Globe » en citant deux sources au fait de l’enquête. Un enfant de 2 ans a été blessé à la tête et hospitalisé.
Une heure après les déflagrations, un incendie s’est déclaré à la bibliothèque présidentielle John F. Kennedy de la ville, à cinq kilomètres de là, sans faire de blessé. Le lien entre cet incident et les bombes n’est pas avéré.
Le FBI s’est refusé, lors d’une conférence de presse, à réagir aux informations de certains médias disant que la police avait retrouvé plusieurs bombes n’ayant pas explosé à Boston. D’après le « Wall Street Journal », les enquêteurs ont découvert ce qui pourrait être cinq bombes n’ayant pas explosé.
Renforcement du dispositif de sécurité
S’adressant à la nation depuis Washington, Barack Obama a prononcé une brève allocution dans laquelle il a dit avoir ordonné un renforcement de la sécurité à travers les États-Unis. Les forces de police Washington et New York, sites des attentats du 11 septembre 2001, ont notamment été mises en alerte.
|
Barack Obama a assuré par ailleurs que tout serait entrepris pour que les responsables des événements de Boston soient retrouvés et traduits devant la justice.
Si le président n’a, à aucun moment, parlé explicitement d’attentat, un responsable de la Maison Blanche a cependant déclaré que tout événement impliquant une série d’engins explosifs « est de toute évidence un acte terroriste, et sera traité en tant que tel ».
« Vive émotion » à Paris
|
À Paris, François Hollande a fait part de sa « très vive émotion » après ces explosions. Dans un communiqué, le chef de l’État « présente ses condoléances aux familles des victimes et exprime la totale solidarité de la France aux autorités et au peuple américains ».
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a quant à lui déclaré avoir demandé un renforcement « sans délai » de la présence des patrouilles dans le cadre du plan Vigipirate, en vigueur au stade « rouge renforcé ».
Avec
Les premières images de l’attentat de Boston sur Twitter

Quelques minutes après l’explosion de deux bombes lors de l’arrivée du marathon de Boston, des témoins ont publié des photos sur Twitter. Ces images témoignent de la violence des attaques et de la panique de la foule.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
En savoir plus sur Le Vrai Discours Actuel de Hermann Cebert
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.
















