Le Commissaire du gouvernement devait rendre sa croisade morale rétroactive afin d’accuser le président Joseph martelly coupable de mauvaises conduites lorsque ce dernier descendait son pantalon en public, ce qu’il continue de faire en politique


The Haitian National Palace (Presidential Pala...
The Haitian National Palace (Presidential Palace), located in Port-au-Prince, Haiti, heavily damaged after the earthquake of January 12, 2010. Note: this was originally a two-story structure; the second story completely collapsed. (Photo credit: Wikipedia)

Me Lucmanne Délille.

 

 

 

 

 

 

Entre le droit et la morale / Me Lucmane Dellile veut rétablir les bonnes mœurs:

 

A sa conférence du lundi 17 juin 2013, le chef du Parquet près le TPI de Port-au-Prince à clairement annoncé qu’en plus de sa chasse continue visant les kidnappeurs, il se donne comme nouvelle cible les jeunes garçons s’identifiant souvent à des « rastaman » ou de simples « rappeurs » et portant des tenues qui selon, Me Lucmane Déll

 

ile, posent problème à la société. Même les « tennis déchirés et les chaussettes pourries » ne vont pas échapper au contrôle du commissaire du gouvernement. Pour ce qui est des jeunes filles, les tenues trop légères pourraient faire l’objet de mesures judiciaires. Les assimilant à des atteintes à la pudeur, le chef du Parquet prévient les concernées que de telles exhibitions ne seront plus tolérées dans sa juridiction.

Un autre problème cuisant auquel Me Lucmane Déllile entend s’attaquer, c’est celui de la nuisance sonore. Il est devenu aujourd’hui comme une « grande mode » qu’un voisin ou un camionneur choisisse d’écouter de la musique à un volume qui frise l’indécence. Qu’il s’agisse des DJ travaillant souvent en pleine nuit ou des églises protestantes dont les hauts parleurs peuvent couvrir tout un quartier pendant toute une nuit, le temps d’une veillée de prière, on connait donc très bien les problèmes posés par ces activités.

La POHDH prévient contre toute approche discriminatoire

« Nulle part dans la législation haïtienne il n’est indiqué une manière de s’habiller », observe d’entrée de jeu le secrétaire exécutif de la Plateforme haïtienne des organisations de droits humains (POHDH), Antonal Mortimé. Selon lui, le fait de porter son pantalon plus bas que ses fesses ne saurait être assimilé à une infraction. « Qu’un homme ait des cheveux longs, des boucles d’oreille ou un tennis déchiré, cela n’enfreint aucune loi », soutient M. Mortimé qui croit plutôt que de tels comportements sont souvent le résultat de la marginalisation dont ces gens sont victimes au sein de la société.

De l’avis du # 1 de la POHDH, l’institutionnalisation des bonnes mœurs ne peut pas se faire à travers des mesures répressives. A son avis, il appartient à l’Etat de faire la promotion des bonnes conduites. « Un tel combat ne saurait d’ailleurs engager un seul commissaire du gouvernement basé à Port-au-Prince, si l’Etat veut adopter une approche sur cette problématique d’ordre social, il doit le faire de manière générale et uniforme», indique Antonal Mortimé. Pour lui, l’Etat doit utiliser les médias en général et les médias d’Etat en particulier pour faire la promotion des valeurs positives, vulgariser les droits humains et promouvoir les comportements que l’on souhaite trouver chez la jeunesse haïtienne.

Concernant le problème de la nuisance sonore, Antonal Mortimé dit croire que le commissaire Déllile a bien fait de vouloir s’y occuper. Cependant, il doute que le chef du Parquet voudra bien sévir contre tous les contrevenants en la matière. « Parfois ceux qui font la nuisance sonore ont des notoriétés dans leurs zones, ce qui peut compliquer même le travail du commissaire du gouvernement », souligne Antonal Mortimé parlant surtout des églises et de certains « notables » ayant pu déjà imposer leur règle dans certains quartiers. Ainsi sur ce point aussi, le secrétaire exécutif de la POHDH prône une approche communicationnelle.

« Je crois que l’Etat peut se donner pour tâche de conscientiser les citoyens à ne pas troubler la paix publique et à respecter les droits d’autrui même à l’occasion de leurs festivités ou de leurs simples plaisirs domestiques », propose M. Mortimé qui croit que la nuisance sonore doit être abordée de la même façon que la lutte en faveur de la protection de l’environnement. « La conscientisation doit primer sur la répression », résume-t-il.

Eddy Laguerre
laguerreeddy@gmail.com


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