En octobre 2012, l’indice des prix à la consommation (IPC) augmente de 0,6 %, après une hausse de 1,1 % en septembre. Sur un an, l’indice progresse de 6,8 %, contre 6,5% en septembre. Une part importante de l’augmentation des prix à la consommation en octobre est due à celle des prix des fonctions de consommation comme « Alimentation, Boissons et Tabac » (0,3%), « Santé » (0,3%) et « Loisirs, Spectacles, Enseignement et Culture » (6,9%).
Selon l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) la progression de l’indice de l’ « Alimentation, Boissons et Tabac » résulte principalement de l’accélération des prix des produits tels que: millet (0,7%), maïs moulu (3,1%), hareng saur (13,9%), hareng sel (3,0%), morue (3,6%), œufs (1,4%), huile comestible (0,4%), banane (2,1%), pois vert (1,1%), pois sec (5,0%), malanga (4,9%), manioc (2,5%), arbre véritable (2,5%) et cacao en poudre (5,2%). Toutefois, l’IHSI fait état d’une tendance baissière au niveau des prix du riz, de la farine de blé, du spaghetti, de l’igname et de l’orange qui se sont déflatés de 0,6%, 0,5%, 0,3%, 2,8% et 4,7% respectivement.
D’autre part, la hausse constatée au niveau de la fonction de la « Santé » est consécutive est lié à la progression des prix des médicaments (0,2%), des honoraires payés aux médecins (0,5%) et des frais d’hospitalisation (0,3%).
La descente aux enfers se poursuit
Si pour certains le ralentissement de l’inflation en rythme mensuel constitue un bon signe pour l’économie haïtienne cependant, une chose est certaine c’est qu’on ne saurait utiliser le rythme de croissance de l’IPC pour confirmer un regain de forme de l’économie haïtienne. En effet, derrière ce ralentissement cache un mystère, une triste réalité comme le montre le graphique ci-dessous.
Pour se rendre compte de l’effet trompeur de ce ralentissement, il suffit de jeter un coup d’œil sur l’évolution de l’indice général lui-même. Une brève analyse de l’indice général des prix montre qu’en l’espace de 8 ans les prix des biens et services ont augmenté de près de 100% alors que l’année 2012 est toujours en cours. Ce qui constitue un scandale dans tout pays où les dirigeants sont soucieux du bien être leur population. Comparativement à 2004, c’est pour la première fois que l’IPC a crû de plus de 96 points. La dernière fois que l’IPC a augmenté dans une telle proportion remonte à 2010 année au cours de laquelle le pays avait subi les effets dévastateurs du séisme du 12 janvier. Hormis 2009, chaque année les ménages haïtiens perdent au moins 10% de leur pouvoir d’achat. Dans une telle situation parler d’amélioration des chiffres revient à nier la réalité économique en soi.
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