
L’idéal de tout artiste, artiste peintre dans le cas de cet article, c’est d’arriver à trouver son propre style, ses propres sujets et sa propre manière de peindre et qui le rend unique, différent de tous les autres. Évidemment, avant d’atteindre cet idéal, les artistes vont essayer plusieurs styles et réaliser fort probablement de belles et de grandes œuvres. Toutefois, tant qu’ils n’auront pas trouvé leur propre style, ils ne pourront jamais être exceptionnels car, l’exception c’est d’être hors normes, c’est d’être distinct mais surtout, c’est créer le monde à sa manière, selon sa volonté, à sa ressemblance. Pour résumer, être exceptionnel c’est détenir la vérité sur ce qui rend toute chose inachevé devant soi et donc, c’est d’être l’absolu de son univers.
Avec mon nouveau style de peinture que je nomme Galimatias, j’ai l’impression de tomber sur un monde et un univers nouveau où je peux offrir ce que je veux, de la manière et selon ce que je veux vraiment montrer ou décrire comme image, comme scènes et comme histoires qui obligeraient que nos yeux, notre cerveau, notre imagination ainsi que nos mains dans une certaine limite à voir, à toucher et à comprendre ce qu’ils veulent de manière vagabonde sans juger ni être jugé. Car, en fait, les formes, les images, les nuances de couleurs que les yeux, l’imagination et le cerveau seront en mesure de créer ou semble voir, ou semble reconnaitre, ou semble identifier et saisir ne seront que des illusions instantanées que l’on pourrait vouloir reproduire et revoir mais que les angles, les points de vue et les systèmes d’éclairage pourraient grandement favoriser ou définir et qui seront différentes pour les uns et pour les autres, c’est l’idée de galimatias derrière ce style de peinture.
En communication le terme galimatias se dit de tout discours qui est confus, évasif voire incompréhensible qui semble vouloir dire quelque chose mais qui en réalité ne veut rien dire du tout. En d’autres termes, c’est du charabia picturale, du baragouinage pictural, et d’un certain jargon de peinture qui permet l’esprit humain et à l’imagination de s’évader ou de se relaxer selon les interprétations de tout un chacun. Cela étant dit, mon galimatias est ce style de peinture où il y a une très grande richesse de couleurs éclatantes ou sombres et dans lesquelles le cerveau, les yeux et l’imagination essayent de trouver des formes, du sens et du vide ou bien toute une scène ou une histoire alors que dans la réalité et dans l’entendement de quelqu’un d’autre qui pourraient être autre chose et surtout autre construction.
Cette nouvelle composante de l’art abstrait que représente mon style galimatias est surtout utile au développement des esprits car il oblige forcément le spectateur, l’admirateur à construire des liens à partir des point de repère qui n’ont pas de réalité concrète dans laquelle et selon laquelle des formes que son cerveau, son imagination et ses yeux lui envoient se réalisent comme de véritables constructions de l’esprit alors qu’il s’agit de simples nuages de référence. Évidemment le galimatias comme matière primordiale de n’importe quelle forme nouvelle n’est pas vide de sens en lui-même puisque les agencements de couleur, les nuances ainsi que les vides ou les poches creuses par des couleurs foncées ou plus claire ou pâle ne sont pas là par hasard mais voulu expressément afin de rendre le galimatias adaptable et transformable par les yeux, le cerveau et l’imagination.
Par ailleurs, si le galimatias ne semble pas avoir de sens véritable, ce qui est sa nature, le hasard des tâches, et le sens de ces tâches dans une perspective d’ensemble sont des indications du contrôle et de la maitrise de la mesure de la technique même. Autrement dit, je pousse l’absence de sens vers une réalité dans laquelle émerge de nouvelles réalités qui transforment le néant des non-sens du galimatias vers de vraies réalités concrètes dont le figuratif qui ne devrait même pas exister ou prendre forme compte tenu de la nature de l’art abstrait et du non sens du galimatias. Ainsi donc, tout devient inachevé à la fois dans la réalité des choses que dans les abstractions qui constituent l’absolu général. C’est mon nouveau style, le Galimatias.
Hermann Cebert