Le dernier message du général à la retraite, Hérard Abraham, a fait échos un peu partout dans le pays et dans la diaspora haïtienne à l’étranger. Pour cause, l’ex Général militaire est considéré par plus d’un comme celui qui avait facilité la transition démocratique du pays par l’élection de Jean-Bertrand Aristide.
Évidemment, malgré le fait qu’il y a eu un véritable transfert du pouvoir sans aucune intervention directe du général, plusieurs reprochaient au général Abraham de ne pas avoir protégé sa contribution démocratique au pays compte tenu de son long silence vis-à-vis des différents coups d’État perpétrés contre Jean-Bertrand Aristide et qui ont contribué à la situation actuelle.
Cependant, cette critique ne nous empêche pas de reconnaître la vision pacifiste de l’ex Général ainsi la notoriété qu’il jouit dans le pays et qui lui donne une certaine autorité morale que le pays se doit d’écouter afin de se sortir de la déchéance actuelle dont Jovenel Moïse et les oppositions moribondes ont conduit le pays.
De même, malgré ce qui semble être la bonne volonté de Général Hérard Abraham, il semble à travers son discours qu’il essaye de jouer le jeu du président Jovenel Moïse comme si ce dernier lui aurait conseillé de sortir de son silence afin de venir l’aider à tasser les groupes de l’opposition pour que Jovenel puisse terminer son mandat. Si c’est le cas, je souhaite bonne chance au Général car la vraie solution actuelle passe d’abord et avant par le départ de Jovenel Moïse puisqu’il a avoué qu’il n’était plus en mesure de gérer le pays.
De même, en lisant bien le texte du général, on peut constater qu’il y a tout un projet et tout un programme que seul un gouvernement d’un mandat peut réaliser. Par conséquent, monsieur Abraham ne peut pas nous forcer à ignorer le rôle actif qu’il pourrait jouer dans la recherche de solutions aux problèmes actuels du pays.
Et à ce propos, je reprends ses idées:« nous perdons tous de l’espoir un peu plus chaque jour ; œuvrer pour une solution susceptible de redresser la barque nationale; option salutaire qui devra mener Haiti vers une destinée stable et prospère ; Travaillons ensemble pour faire d’Haiti un pays accueillant, propre, vert; non à la haine, non à la corruption, non aux inégalités, non aux monopoles mais oui à l’inclusion, oui à la solidarité, oui à l’entraide, oui à l’abondance, oui à l’amour ». Il ne s’agit pas là d’un simple rôle passif qu’il dit vouloir jouer à travers ses souhaits et les raisons qui lui poussent à sortir de son silence, mais bien au contraire tout un véritable projet de société et de transformation sociétal du pays.
Par contre, si le Général se soucie véritablement des intérêts du pays, il doit reconnaître qu’il se doit de faire partie de la solution qu’exige la réalité actuelle du pays, c’est-à-dire, qu’il doit se proposer dans un conseil national de gouvernement qui, pour être équilibré pourrait être composé aux côtés du Général, l’ex président Jean-Bertrand Aristide, un représentant de la presse préférablement Liliane Pierre-Paul, un représentant de la bourgeoisie et des mulâtres, Evans Paul et un représentant du secteur des cultes.
Par ailleurs, par expérience, je suppose que le Général ne peut pas refaire les mêmes erreurs qu’il avait faites lors de la transition démocratique et qui coïncide avec les élections de Jean-Bertrand Aristide. En ce sens, il ne peut laisser à quelqu’un d’autre la responsabilité de faire ce que lui-même peut bien et mieux faire à sa place. En d’autres termes, nous basant sur le message du général lui-même et toute la charge de programmes et de projets qu’il charrie, Général Abraham se doit cette fois-ci de s’impliquer directement dans un gouvernement de transition qui exécutera son programme et ses ambitions pour le pays.
Avec un conseil exécutif de salut public composé de ces personnalités publiques et morales du pays, on pourra choisir un nouveau premier ministre qui s’occupera de gérer un conseil de ministres qui aura pour mission de gérer les affaires de l’État sous autorité et sous le regard direct et décisionnel du conseil national de salut public.
Un tel conseil national de gouvernement de salut public aurait un mandat de cinq années pour réformer les lois du pays, enclencher le processus de refondation économique et sociale du pays ainsi que le changement du système politique du pays. Une fois que la stabilité revenue au pays on procédera aux élections générales dans tout le pays afin de remettre le pouvoir à un nouveau gouvernement issu du nouveau système politique du pays.
à suivre…
Hermann Cebert
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