Au cours de ces dernières années, j’ai entamé une démarche de quête de sens à cause de plusieurs grandes questions que je ne cesse de me poser et auxquelles je n’ai pas pu trouver de vraies réponses et qui continuent de me préoccuper l’esprit. Bien entendu, même avec ces questions sans réponses, je continue de vivre et faire ce que tout être humain se doit de faire pour se maintenir en vie et s’adapter aux exigences de la vie en société.
Néanmoins, sans encore arriver au terme de cette démarche pour trouver le sens de ma propre vie, quelques unes de mes découvertes m’ont déjà permises de développer de nouveaux talents que je n’aurais jamais imaginé posséder. Mieux encore, avec mes nouveaux talents, et ce, de plus en plus, je découvre de nouvelles réponses qui me surprennent et qui m’étonnent joyeusement à tel point, je suis désormais obligé de reconsidérer certaines de mes affirmations puisque ces réponses m’apportent de nouveaux éclairages sur les sophistications complexes de mon aliénation involontaire mais subie au cœur même de ma propre identité, de mon propre entendement et de ma propre nature profonde.
Disons plus justement, à travers ma quête de sens, je découvre comment et combien j’ai été détruit, brisé dans tout ce qui constitue mon essence même d’être humain. Mais également, comme africain ou personne noire d’origine africaine. Je ne parle pas seulement de moi personnellement en tant que simple individu qui fait partie d’un corps identitaire, mais de nous tous les africains qui ignorons totalement qui nous sommes et, qui nous étions, il y a de cela plus de six siècles. Bien entendu, ma présence dans un pays étranger ainsi que les réalités quotidiennes auxquelles je fais face y sont en quelque sorte pour quelque chose.
Par ailleurs, il y a très certainement une très grande influence de l’esclavagisme sur nous et surtout sur ce que nous sommes devenus ou du moins, de ce que nous arrivons à croire que nous serions devenus mais que nous ne sommes pas ou bien que nous ne serons jamais. Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, nous rencontrons toutes les difficultés pour nous revaloriser et pour pouvoir nous affirmer convenablement.
Cependant, en dépit de tout le mal que nous avions souffert de l’esclavagisme, du colonialisme européen, de l’actuelle domination américaine ainsi que la montée de l’influence de la Chine sur le continent africain, nous sommes obligés de nous affirmer une nouvelle fois de plus puisque, au delà de ce que nous pourrions appeler les six siècles de recul ou d’attente des autres, nous devons repartir sur les bases de ce que nous savons déjà mais que nous avions négligé compte tenu de ce long moment de rattrapage que les autres nous exigeaient.
Oui, l’Afrique et les africains, selon une vue plus globale et d’ensemble des buts et des objectifs de la vie sur terre et dans l’univers, n’ont jamais été à tous les points de vue et dans tous les domaines scientifiques, sociales, technologiques, psychologiques en retard par rapport aux autres peuples et aux autres continents. Au contraire, nous sommes encore en avance et tout ce qui s’est passé au cours de ces six derniers siècles c’était d’attendre le reste du monde plus particulièrement dans les domaines comme la pharmacologie, de la psychologie, de la robotique, des technologies de l’information et de la neuroscience.
Très certainement, pour arriver à voir le monde, le développement, la science, la technologie, la neuroscience ainsi que le rôle et l’importance de la présence de l’homme sur terre différemment de ce que nous sommes habitués à tenir compte dans nos entendements, exige de nous tous africains, une dimension nouvelle de l’esprit. Et, c’est essentiellement de ce nouveau point de vue que nous devons repenser l’humanité dans laquelle nous sommes contributifs. Nous sommes beaucoup plus avancés de le reste de l’humanité dans plusieurs grands domaines, mais nous l’avions fort longtemps négligé et ignoré. Comme conséquence, nous avions perdu tous nos repères intellectuels et cognitifs.
Pour bien comprendre nos avances scientifiques nous devons reprendre là où il y a plus de deux siècles nous avions laissé tomber nos découvertes en les développant selon nos propres démarches scientifiques et selon nos propres méthodologies issues de nos systèmes de représentations.
Après avoir passé six siècles à apprendre et à fonctionner avec les méthodologies des autres, avec leurs propres systèmes de représentations sociales et culturelles que nous pourrions estimer avoir réussi à 85% tout en ayant nos propres systèmes de rationalité, nos propres logiques, nos propres méthodologies et nos propres systèmes de représentations sociales et culturelles en attentes. Bien entendu, plusieurs parmi nous ont pu réussir à 100% mais à quels prix forts et de sacrifices.
Bref, en essayant de comprendre l’homme africain, qui possède et qui fonctionne avec deux systèmes de représentations sociales et culturelles; deux logiques et deux entendements, deux systèmes de valeurs, deux approches globales de méthodologies et de rationalités dont les siens qu’ils maîtrisent à 100% et ceux des autres qu’il maîtrise de 85% à 100%, alors, il faut bien reconnaître qu’il s’approche définitivement et intellectuellement de Dieu.
Puisque que telle est ce qui caractérise le mieux les niveaux d’intelligence de l’homme noir, n’est-il pas invité à revenir à ses propres valeurs, son propre entendement, sa propre logique, ses propres connaissances, son propre savoir, son propre système de représentation sociale et culturelle afin de mieux s’affirmer?
En effet, c’est notre salut collectif et c’est une obligation pour chacun de nous de revenir à ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes en vue de rendre le monde meilleur. Meilleur pour nous d’abord et avant tout comme les autres l’ont toujours fait jusqu’ici. Et, puisque nous possédons les capacités cognitives propre à nous, il ne nous reste qu’à les utiliser pour nous affirmer, c’est-à-dire, prendre conscience de qui nous sommes, nous affranchir des influences négatives des autres sur nous mais surtout gérer nous mêmes nos riches et assurer le développement de nos pays.
à suivre…
Hermann Cebert
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