La violence comme réalité de la politique: toute violence qui n’a pas pour objectif de servir la justice est condamnable
Vous vous demandez sans nul doute parfois pourquoi il y a certaines situations qui se produisent justement lorsque les hommes au pouvoir arrivent en élection ou bien qu’ils se trouvent dans des situations politiques difficiles? Nous ne savons pas toujours, pourquoi ces crises éclatent alors que les seuls problèmes connus au moment où ces situations se produisent sauf que les hommes politiques traversent des difficultés personnelles ou bien que la popularité de leur gouvernement baisse dans les sondages.
En effet, il ne s’agit pas ici de la fiction politique au contraire c’est la vraie réalité de la politique, celle qui consiste à forcer certains crimes politiques qui visent à détonner certaines situations ou tout simplement à détourner les attentions du peuple et des citoyens vers quelque qui permet au pouvoir en place, au politicien d’avoir le temps pour régler les crises auxquelles il fait face. Tous les politiciens et surtout les hommes au pouvoir en font de ces crimes et ils ne peuvent pas laver leurs mains dans l’innocence parce qu’ils deviennent des criminels et aucun politicien ne peut se permettre d’être un saint. S’il ne l’a pas encore fait il le fera quand même un jour car il a la capacité de le faire ou d’ordonner de le faire à sa place.
L’histoire remplit de situations où plusieurs crimes ont été commandités par les pouvoirs en place soit pour soi-disant défendre les intérêts dits nationaux, soit pour défendre un mandat présidentiel, soit pour sortir un régime ou un gouvernement d’une crise politique à laquelle il fait face. En Haïti, François Duvalier avait assassiné plus de 19 officiers de l’armée parce qu’il les avait accusé de vouloir à son régime et à sa famille; Tout près de nous, Barak Hussein Obama en tant que président des États-Unis avait assisté en direct l’assassinat de Oussama Ben Laden; Geaorges Bush fils avait donné son accord pour assassiner Sadam Hussein; Sadam Hussein de son côté avait ordonné plusieurs massacres contres les Kurdes de l’Irak.
Et actuellement, plusieurs se demandent si Emmanuel Macron n’avait pas orchestré l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de paris pour détourner les attentions des protestataires des Gilets jaunes. Nous en sommes donc là, mais ce sont des crimes que personne ne demande justice parce que ces crimes passent bien souvent pour des crimes politiques et on les trouve normal parce que c’est la réalité de la politique qui les ordonne.
Je me souviens lorsque j’avais pris la tête du mouvement des étudiants du 3 Octobre 1994 de la Faculté de droit et des Sciences Économiques en Haïti, à part de faire face à la violence de l’ancien doyen du département des Sciences économiques, il y avait un groupe d’étudiants proches et amis de l’ancien doyen qui s’opposaient à notre mouvement et qui croyaient qu’ils pouvaient par la force nous forcer à maintenir l’ancien doyen à son poste.
Plusieurs parmi ces étudiants opposants étaient armés jusqu’aux dents sans oublier qu’ils se postaient tous les jours devant la faculté nous attentant toujours deux pieds fermes. Après plusieurs menaces et tentatives d’altercations, j’avais pris la décision de rencontrer le groupe d’opposants au mouvement pour leur expliquer la non nécessité des actions violentes entre étudiants et surtout sous la dictée d’un ancien doyen corrompu et dictateur.
Mieux encore, non seulement j’ai pu éviter une violence gratuite de la part des supporteurs de l’ancien doyen, j’en avais profité pour négocier les vrais intérêts de ces étudiants malgré le fait qu’ils étaient incapables de formuler leurs propres intérêts voire les défendre comme ils devaient pouvoir le faire. Par la suite tous, les deux groupes s’étaient rapprochés pour devenir plus tard de très bons amis. Et enfin, lors du deuxième mouvement, tous ces opposants s’étaient ralliés à moi pour poursuivre les changements à la tête de la faculté de droit et des sciences économiques de Port-au-Prince. Ensemble nous avions encore changé la direction et permettre désormais que les doyens soient élus par les différentes structures de la faculté.
Je suppose que vous vous demandez pourquoi revenir avec cette histoire de lutte étudiante en Haïti. En effet, je me permets de faire ce rappel en vue d’attirer votre attention sur le climat de violence gratuite qui se propage à travers le pays depuis que Jovenel Moïse avait refusé de remettre sa démission du pouvoir en Haïti. Mon objectif est de vous montrer comment les politiciens haïtiens sont criminels lorsqu’ils imposent un État de terreur contre la population haïtienne dans le but de se maintenir au pouvoir et de s’assurer du contrôle de tous les organes de pouvoirs dans le pays.
Évidemment, tout le monde sait très bien que la réalité de la politique partout dans le monde et ce depuis la nuit des temps, c’est qu’elle est confrontée à des actions violentes. Cependant, ces actions violentes doivent avoir comme objectifs de servir la justice sinon, elles risquent d’être criminelles, peu importe ceux qui l’utilisent ou ceux qui en profitent. Autrement dit, toute violence utilisée par un politicien, un homme d’État, un groupe d’opposition qui ne vise pas à rendre justice se retournera contre ceux qui en profitent.
Bien entendu, plusieurs politiciens utilisent très souvent la violence et les actions violentes pour se maintenir au pouvoir, pour s’assurer à la tête d’un pouvoir politique ou économique en assassinant leurs adversaires, en détruisant les biens publics et d’autrui, en volant et en gaspillant les biens publics, en congédiant, en expulsant et en exilant les groupes d’opposition en les accusant de traîtres, de terroristes ou d’assassins. Or, malgré cette réalité ténébreuse qui définit les échiquiers politiques, tout bon politicien et vrai Homme d’État se doit d’avoir assez de recul par rapport à toutes ses actions politiques afin de pouvoir modérer et mesurer les élasticités de ses actions violentes.
Dès lors qu’un vrai homme d’État est en mesure de doser chacune de ses actions violentes il cherchera toujours à utiliser les actions violentes seulement pour servir la Justice et du coup il s’assure également une véritable place dans l’histoire de son pays. Dans le cas contraire, il passera pour un vulgaire politicien qui n,aura pas contribué à améliorer la vie de ses semblables. La politique est un jeu et la violence est malheureusement celle qui s’y introduit sans jamais vouloir laisser la paix s’éterniser. Elle se renouvelle par elle même parce que elle engendre sa propre violence une fois établie. Et le mal ne pas toujours être choisi comme seule arme pour détruire le mal.
Hermann Cebert
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