La laideur du beau et la beauté du laid: à la recherche du vrai humanisme


Avez-vous déjà été sublimé par une peinture, une voix qui chante, un individu qui réalise une très grande prouesse ou encore, avez-vous déjà été choqué, scandalisé, dégoûté par un tableau, une musique, une pièce, un être humain, un bruit, un son qui vous ont totalement fait sortir de votre gond? Si l’une de ces choses vous est déjà arrivé, vous avez ce que l’on appelle des émotions. Mais également, vous avez jugé ces choses-là pour les émotions qui vous ont envahi.

Cependant malgré le fait que vous soyez en mesure de différencier le beau et le laid par les émotions qu’ils provoquent en vous, vous ne les aviez pas qualifié vous -même mais selon les jugements que la société vous a appris à faire.

Autrement dit, lorsque certaines chose, certains objets, certaines situations, certains contextes créent et provoquent en nous de fortes émotions, nous saisissons les énergies qu’ils dégagent mais nous ne les jugeons pas nous-mêmes. Nous commençons à les juger jusqu’au moment où nous commençons à perdre ces énergies puisque les émotions ne durent pas longtemps bien qu’ils puissent exister plusieurs cascades de moments d’émotions.

Avec ce texte, je vous invite à plonger au cœur des choses, au cœur des événements et des circonstances, au cœur de l’homme pour découvrir ce qu’il peut réaliser contrairement à ce pour quoi les élites l’ont quasiment programmé de réaliser. Évidemment, lorsque je parle des élites, j’ai dans la tête tous ceux qui structurent nos sociétés afin de se protéger et de protéger leurs intérêts contre les masses et contre ceux qui sont pauvres.

Voyons voire.

En effet, le rationalisme occidental et la morale chrétienne occidentale, deux outils fondamentaux qui fondent les sociétés occidentales et qui sont des instruments de la domination des riches sur les pauvres. Ensemble, ils nous ont quasiment façonné l’esprit afin de voir toujours le monde sur deux angles de telle sorte que nous discriminons tout à fait involontairement et continuellement. En ce sens, lorsque nous sommes en présence des choses, des objets et des réalités, tout est devenu pour nous noir ou blanc, bon ou mauvais, juste ou injuste, beau ou laid, logique ou illogique, rationnel ou irrationnel. Et, dans ce cadre de choix et de décision, nous nous contentons et nous nous suffisons à nous-mêmes jusqu’ici très bien et très fiers parce que tout est conforme aux règles de nos sociétés.

Peu importe notre niveau d’étude, nos statuts dans nos sociétés, on réfléchissait pareillement et rien ne semble nous déranger. Nous avons donc développé des représentations qui sont conformes à notre manière de penser c’est-à-dire, nous savons tous ce qui est beau ou laid, ce qui est blanc ou noir, ce qui est bon ou mauvais, ce qui est juste ou injuste, ce qui est logique ou illogique et enfin ce qui est rationnel ou irrationnel.

De ce point de vue, il devient évident pour n’importe qui dans ce système de vision du monde, qu’il n’y a rien d’anormal à ce que tout le monde dans une société et dans le monde entier puisse voir les choses de la même manière et que l’on s’entende sur les manières de voir ou de comprendre une réalité. Nous semblons donc utiliser les mêmes critères pour qualifier, pour caractériser, pour catégoriser, pour sélectionner, pour choisir, pour apprécier ou pour juger, un objet, une situation, une réalité.

Par conséquent, de cette manière là, les possibilités de nous entendre entre nous sont plus que probables puisque nous utilisons les mêmes modèles décisionnels et nous réduisons nos réalités à nos propres méthodes et à notre propre système de compréhension. C’est donc parfait pour un monde qui réduit tout à son entendement et à sa propre réalité. Néanmoins, ce monde idéal est seulement pour les occidentaux car c’est ainsi que les occidentaux réfléchissent et qu’ils pensent.

Or, l’humanité est plutôt diversifiée que cela, puisque les autres peuples ont eux aussi leur propre culture, leur propre entendement et leur propre système de représentation et leurs valeurs sont complètement différentes de ce que les occidentaux ont entre eux. De ce fait, loin de faire une unanimité générale et généralisée, nous nous retrouvons avec une humanité diversifiée certes, mais également d’une humanité avec plusieurs systèmes d’entendement et de représentations culturelles propres à chaque peuple et à chaque culture. Évidemment, qui dit une humanité diversifiée, multiple et différente mais égales et égaux entre eux.

Ici, il faut bien noter que rien ne justifie la supériorité ou l’infériorité d’une culture ou d’un système de représentations sociales et culturelles, au contraire par le fait que tous les humains possèdent leurs propres cultures, leurs propres manières de voir le monde et dans ce cadre là, il n’y a rien qui placerait un entendement, une culture, des valeurs sur un échelle plus haut que les autres. En d’autres termes, on est différent mais égal entre nous.

Tout ceci dit pour placer et asseoir notre introduction dans le contexte de notre sujet, c’est-à-dire pousser notre humanisme à un autre niveau afin de nous rendre plus humain entre nous, force est de reconnaître qu’à cause de la diversité et de la multiplicité des valeurs, des cultures, des entendements et des systèmes de représentations sociales et culturelles il devait être normal que nos goûts, nos croyances, nos décisions ne devaient pas se faire selon les mêmes critères et de ce fait, nos subjectivités devaient être également différentes.

Mieux encore, nos systèmes de raisonnement devaient également être différents. Et en ce sens, nos logiques parce que uniques et différentes entre elles ne devaient pas être utilisées par l’un ou par l’autre pour définir nos rationalités collectives. Si donc nos rationalités et nos logiques sont différentes, il devait en sortir de ces dernières, des compréhensions et des comportements différents face à telle ou telle situations.

Et de ce fait, chacune de nos logiques et chacun de nos critères devait nous permettre d’aboutir à des solutions semblables bien que nous ayons emprunté des chemins différents. Cependant, retenons bien ceci dans le contexte de la réalité intellectuelle du monde et, dans le cadre du système de raisonnement actuel où ce sont les logiques et la rationalité occidentales qui nous permettent d’agir, de réfléchir et d’admettre ce qui doit être raisonnable et de surcroît rationnel, tout entendement, toute forme de rationalisme doit suivre les recommandations du rationalisme occidental.

Certainement, personne jusqu’ici n’a jamais expérimenté les autres logiques et les autres rationalismes compte tenu qu’il n’y a rien d’écrit sur ces sujets. Pourtant tous les autres peuples des autres cultures, donc des non occidentaux intègrent dans leurs raisonnements des particularités propres à leurs croyances, à leurs logiques et qu’ils les utilisent quotidiennement dans leurs choix et pour prendre leurs décisions.

C’est donc dommage que les logiques et les entendements non occidentaux ne soient pas jusqu’à présent exportés vers l’Occident afin d’aider les occidentaux à élever leurs niveau d’humanisme pour mieux vivre en harmonie avec le reste du monde. Car tous n’est pas obligatoirement d’ordre matériel dans la vie.

On est pas obligé d’agir mécaniquement ni penser mécaniquement comme des robots ou des machines. On est pas obligé de lutter contre les événements ou de toujours être d’attaque, ce sont là des soucis non essentiels à la vie humaine sur terre mais qui polluent malheureusement nos quotidiens. Aucun animal vit dans la peur lorsque le danger qui crée la peur n’existe pas ou n’est tout simplement pas présent. Le principe de la logique de l’équilibre c’est la peur et cette peur n’est pas réel, il est simplement imaginaire et conceptuel. Seuls quelques humains arrivent à concevoir la peur et le garder à l’esprit particulièrement lorsqu’il n’est pas là. Malheureusement, ce sont ceux-là qui possèdent plus d’armes de destruction qui ont plus peur.

Très certainement, l’Occident n’aurait pas considéré ces derniers même s’ils avaient été formulés et exportés chez eux car, la structure de la construction identitaire occidentale se situe à des niveaux tautologiques c’est-à-dire, par soi et autour de soi. Par conséquent, l’idée même de reconnaître l’autre et les autres s’opposerait au caractère affirmatif et exceptionnel dont les occidentaux se réclament par leurs cultures et leurs civilisations.

Évidemment, que les occidentaux se refusent d’accepter leur égalité avec les autres ne change en rien de l’existence des rationalités et des logiques et des entendements compétitifs qu’ils se partagent avec le reste du monde. Toutefois c’est aux autres de rejeter leurs assimilations à la logique, à la rationalité et à l’entendement occidental pour pouvoir s’affirmer en se positionnant comme concurrentiel à l’occident.

Par ailleurs, comme réaction à cette proposition, on pourrait nous dire et nous opposer les preuves du succès de la rationalité occidentale donc les développements successifs qui se sont réalisés en occident et surtout du progrès dans tous les domaines qui continuent aujourd’hui encore. Malheureusement, et c’est là que l’occident pêche habituellement, quelle est la laideur de cette beauté et du sublime développement et du progrès occidental? Quelle est l’injustice de la justice de ce progrès continue et de toutes les grandes réalisations occidentales?

Évidemment, nous sommes obligés de nous questionner également sur la beauté de la laideur du reste du monde non occidental. Pourquoi malgré toutes les richesses disponibles de grands esprits non occidentaux cultivent beaucoup de mépris vis-à-vis d’eux-même? La beauté de cette laideur, c’est sans nul doute la pérennité et le conservatisme de la logique et de la rationalité occidentale comme seuls instruments de production de savoirs et de connaissances.

Du point de vue pratique essayons d’illustrer plus adéquatement notre critique du contrôle intellectuel du reste du monde par les occidentaux et du coup faire ressortir la laideur, une laideur cachée et maintenue mais difficilement énonçable.

En effet, il n’y a pas longtemps, plus spécifiquement, l’acte terroriste commis par Alexandre Bissonnet dans une mosquée de la Ville de Québec, un Imam avait commencé a ouvrir le voile sur la beauté de la laideur occidentale lorsqu’il évoquait que le terroriste était un victime de la société. En ce sens, que le jeune Alexandre avait été infecté par des discours de haine dont certains médias traditionnels, certains politiciens et animateurs de show de radios et de télévisions avaient propagé dans la province de Québec.

En entendant cela, j’étais très content et je croyais même qu’il allait faire ressortir toute la beauté de la laideur des actes commis par Alexandre Bissonnet en poussant ses réflexions et son humanisme à son paroxysme. Hélas, il n’a pas pu se rendre jusques-là. Et c’est très regrettable car, s’il avait été de réclamer la libération du terroriste, il aurait donné la plus grande leçon morale aux esprits très cartésiens de l’Occident.

Évidemment je ne lui reproche pas de ne pas se rendre à ce niveau supérieur de l’âme humaine mais je souhaitais quand bien même qu’il se rende dans ce qu’il avait au plus profond de lui-même, c’est-à-dire dans sa culture profonde.

En fait, toute la beauté de la grande laideur des actes terroristes commis par les jeunes occidentaux sur les africains, les arabes, les maghrébins et plus particulièrement sur les croyants musulmans en terres occidentales c’est que, ces actes expriment en plusieurs points toute la laideur de la civilisation occidentale: le pillage du reste du monde, l’esclavagisme qui lui a enrichi, les invasions continuelles des autres pays et les guerres dans ces pays, le maintien des régimes autoritaires supportés par les armes occidentales, l’absence de partage du progrès et du développement occidental, le système financier mondial dominé et contrôlé par l’occident, le système de fixation des prix et du transport des marchandises.

Une fois de plus certains seraient tentés de critiquer mon constat, en me disant pourquoi les autres ne se prennent pas en main voire cesser leurs propres exploitations par les puissances occidentales. En vérité, ils auraient raison. Néanmoins ce que mon message omettrait de dire c’est que les dirigeants des pays pauvres sont des serviteurs des puissances occidentales qui vivent et pensent comme des machines aussi et à la limite qui ne pensent pas vraiment.

Par ailleurs, une autre beauté de la laideur des actes commis par les terroristes blancs au nom de la supériorité de leur race sur les autres races, s’il y a plusieurs races humaines véritablement, c’est sans nul doute l’absence de développement et les dictatures que les puissances occidentales supportent dans les pays arabes et maghrébines.

En effet, si nous constatons bien, plusieurs États occidentaux pour ne pas dire tous les États occidentaux ne font rien pour combattre les mouvements suprématistes chez eux pourtant tout mouvement des noirs aux États-Unis dans les années 1960 avaient été férocement combattus par les gouvernements américains, les mouvements des autochtones combattus également avec répression et les arabes en France n’ont jamais été intégrés économiquement et dans ce pays et dans le reste de l’Europe. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas sinon, à vous de réfléchir là-dessus.

Pourquoi il n’y a en Occident aucun intérêt réel des États  occidentaux à combattre les organisations suprématistes qui ne cessent de commettre des actes criminels contre les noirs, les arabes, les latinos et les musulmans? Comme vous le savez mieux que moi, les populations occidentales ne sont pas racistes mais ce sont les hommes politiques dans une grande majorité qui dirigeants les États occidentaux qui sont eux-mêmes racistes, suprématistes et qui propagent leurs haines, leurs violences dont les petits esprits profitent pour matérialiser.

Avec-vous une autre explication?

à suivre…

Hermann Cebert