Comment expliquer l’absence de planification des politiques de changements en Haïti:Entre la démagogie et les idées de changement en Haïti


En moins de vingt ans, j’ai vu beaucoup de changement et de progrès au Québec et au Canada tandis que, en presque cinquante ans, Haïti a connu un véritable recul à tous les points de vue et dans tous les domaines.

Au Québec, j’ai vu tout un processus de changement significatifs dans les mœurs, dans les mentalités et dans les comportements ce, sur une assez longue période lorsqu’on compare le temps qui est rentabilisé ici au Québec et le temps qui est gaspillé en Haïti.

C’est ainsi, entre 1998 à 2017 date à laquelle je suis arrivé au Québec à aujourd’hui, je voyais tout le monde fumer dans les autobus, dans les métros, et un peu partout à nos jours où de moins en moins il y a d’espace réservé aux fumeurs.

En quelques années à peine, j’ai vu comment les québécois se sont efforcés d’adapter la langue française à leurs réalités en matière d’égalité des sexes en éliminant la discrimination primitive du pouvoir du masculin sur le féminin mais également en tolérant certaines fautes du français écrit.

Évidemment, il y a encore beaucoup à améliorer et à changer dans le parler des québécois surtout en ce qui concerne le concept et le mot noir qui reste et demeure très péjoratif dans leurs esprits, cependant en attendant qu’ils décident de comprendre que le concept Noir représente des groupes ethniques et qu’ils en abusent un peu trop, nous devons reconnaitre qu’ils savent opérer des changements chez eux.

Ce qui parait constant dans tous les changements que les québécois ont pu engendre dans leur société c’est ce qui manque de façon criante à la société haïtienne et surtout, ce qui manque aux politiciens haïtiens c’est la planification du changement, les modèles de changement de mentalités, le temps du processus du changement, le temps du processus de changement de mentalités.

Sans une planification du changement, il ne peut pas y avoir de changement tout comme, sans une planification du processus et des différentes étapes du changement des mentalités, les citoyens ne s’impliqueront jamais et les changements seront toujours révolutionnaires, dans le sens péjoratifs bien entendu, comme s’il s’agissait des feux de pailles.

À  titre d’exemple au Québec, pour changer les mentalités sur les endroits que l’on tolère les fumeurs de fumer par exemple, cela s’est fait sur une très longue période de vingt cinq ans et aujourd’hui encore, ce n’est pas encore terminer. Chaque période de trois soit à cinq ans ou deux ans par exemple, on amène un changement et durant toute cette transition d’une étape à une autre on sensibilise la population avec des droits de débattre de chacun.

En revanche en Haïti, un bon matin, un président, un ministre ou premier ministre se réveille, il écrit une loi, il oblige le parlement à le voter en urgence pour faire plaisir à un groupe, ou pour se faire plaisir, le gouvernement distribue de l’argent aux députés, aux sénateurs et ces derniers votent la loi, les fonds sont décaissés, tout le monde est content, la loi est publiée dans le journal le Moniteur de la République d’Haïti, la loi est devenue applicable, une semaine plus tard, tout le monde oublie cette loi et personne ne respecte cette loi.

C’est ça le changement pour le politicien haïtien. Il est plus facile de faire des changements en Haïti que partout ailleurs. Et c’est le pays où rien ne fonctionne et les caisses de l’État sont vraiment vides. Aller donc savoir pourquoi!

Très certainement, lorsqu’on veut comparer les dirigeants haïtiens démagogues, opportunistes et magouilleurs, c’est l’un des principaux critères sur lesquels on doit se baser pour pouvoir les comprendre et surtout pour pouvoir suivre le cheminement de leurs différentes propositions et de ce qu’ils peuvent appeler le changement. Pour le reste, ils se comportent tous comme des révolutionnaires.

Ils se réveillent un bon matin, après avoir lever leurs yeux vers le ciel et regarder le soleil qui brille pour tout le monde, ils se disent candidats et quelques jours après, ils sont déjà des politiciens et, ils deviennent en un instant à peine des chefs, des autorités et ils proposent changements spectaculaires pour que l’on se souvienne d’eux comme des grands bâtisseurs.

Malheureusement, aussi foudroyant avaient été leurs projets révolutionnaires de changement, comme les feux de pailles s’éteignent très vite, leurs projets disparaissent et leurs visions également avec eux avant même qu’ils terminent leurs mandats. Pas de projets planifiés, pas de sources et de fonds d’amortissement pour leurs projets, aucune prévision budgétaire, aucune formule de rentabilisation de leurs projets et au bout de la ligne, les projets disparaissent par eux-mêmes comme s’ils avaient été programmés pour tomber en ruine en même temps que ceux qui les mis sur pied.

L’actuel gouvernement d’Haïti, dirigé par le Premier Ministre Guy Jacques Lafontant, est l’exemple type de ces politiques sans aucune planification. D’abord, il a menti par rapport à la capacité de l’État et il a menti dans politique générale mais pire de cela, c’est qu’il a décidé de donner une feuille de route à chacun de ses ministres pour lesquelles il sollicite la participation de la population pour évaluer les ministres. Mais, qui pourra évaluer le Premier Ministre lui-même lorsque nous savons qu’il tombe du ciel dans le panier en roseau des espérances des citoyens haïtiens.

Au cours de ces cinq prochaines années comment évaluer et le Président et le Premier ministre surtout lorsque ce sont eux les premiers coupables de l’absence de planification et surtout de l’absence de bonnes propositions de changements dans le pays.

On peut dire au peuple de ne pas voter pour eux la prochaine fois, mais puisqu’ils ne sont pas rééligibles comment les sanctionner?

C’est l’une des questions que je préfère laisser aux sénateurs, aux députés et aux juges et au tribunaux. Car il est en quelque sorte le centre nerveux des conditions du vol et du gaspillage des fonds publics. Du laisser aller et du laisser faire qui se pratiquent dans le système judiciaire haïtien.

Il est donc évident que le rêve du changement que le peuple espère ne se réalisera pas bientôt ni demain non plus car il y a des vides qui ne peuvent pas être remplis parce que tout une structure s’assure de renouveler ces vides. Et, lorsque nous critiquons les agissements de ce gouvernement, ce n’est pas seulement leurs médiocrités que nous critiquons, nous critiquons surtout leurs manières de faire même lorsqu’ils prétendent avoir étudié dans les grandes universités étrangères ou nationales.

Un individu intelligent demeure intelligent même s’il n’a jamais fréquenté les grandes universités et un idiot va demeurer idiot même s’il a fréquenté les grandes universités du monde. J’ai souvent vu des personnes que l’on pouvait reconnaitre comme des idiots et des imbéciles clouer le bec de ceux qui se prenaient pour des savants et des intellectuels.

Actuellement, le régime de Jovenel Moïse et de Guy Jacques Lafontant nous montre comment un groupe de gens sans conscience peuvent prendre en otage tout un pays. Le président se réveille un bon matin, il crée son mouvement de caravane de développement que le ministre de la planification lui a monté toute d’une pièce tout comme son premier ministre se fait livrer par le même ministre de la planification un programme de feuille de route en récompense de son ministère et le premier ministre distribue à tous ses ministres une liste de recettes de bonne maman et de grand-maman sans tenir compte de quel que modèle capable de donner des résultats.

Quels sont les programmes et les plans du gouvernement pour créer des emplois pour les jeunes? Quels sont les étapes à suivre pour voir et créer ces emplois et ces actions du gouvernement?

Quels sont les objectifs en matière de création d’emplois par les secteurs des affaires dans le pays. Quels sont les perspectives d’investissement du secteur des affaires au cours des cinq prochaines années?

Quelles sont les principales priorités du gouvernement au cours de la première année, au cours de la deuxième année, au cours de la troisième année, au cours de la quatrième année, et au cours de la cinquième année? De façon globale, que peut espérer le pays au cours des cinq prochaines années du régime de Jovenel Moïse?

Combien de personnes sortiront de l’extrême pauvreté année après année au cours des cinq prochaines années? À combien sera réduit le taux de chômage dans le pays?

À combien s’élèvent les prochains investissements du nouveau régime dans le pays et ce, par région et par commune dans le pays? Quels sont les sources de financement de ces prochaines dépenses d’investissement dans le pays et combien ça va couter au pays dans son ensemble?

Avez-vous entendu parler de ces questions au sein de ce gouvernement durant ces cent premiers jours de grâce?

Moi non plus. Et bien, le pays est foutu. Ils savent qu’ils n’auront plus besoin du peuple puisqu’ils ne sont plus rééligibles, ils vont voler et ils partiront très loin en exil forcé pour bien conserver leurs richesses et quelques années plus tard, ou quelques décennies plus tard ils reviendront comme Jean-Claude Duvalier, Comme Henri Namphy, Michèle Bennett et tous les autres pour profiter de leurs richesses.

à suivre…

Hermann Cebert