Vers un nouveau modèle de gestion des déchets en Haïti: la participation active des jeunes dans la gestion de leur communauté


Le philosophe éveilléJusqu’à la prestation de serment de Jovenel Moïse comme nouveau et 58ième président de Haïti depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010 les villes de Haïti sont restées sales puisque personne n’a pris le temps de faire les efforts nécessaires pour nettoyer le pays comme ça doit.

Évidemment, le problème de la gestion des déchets n’intéresse aucun politicien haïtien si ce n’est que pour faire de l’argent alors qu’entre temps, le peuple croupissent sous des tonnes de fatras dans le pays. Plus particulièrement dans les grandes villes du pays et plus déplorable également la capitale du Pays Port-au-Prince n’a pas un bon modèle pour gérer les tonnes de fatras qui sont produites à chaque jour.

Dans des articles précédents publiés sur ce blogue, je déjà abordé plusieurs aspects de ce qui est devenu la problématique des déchets et des modèles de gestion que les gouvernements lavalas et macoutes ont préféré utilisé ou encore hérité pour finir avec le traitement des déchets dans le pays.

Malheureusement, quoi que l’on dise quoi que l’on fasse aucun gouvernement n’a pu trouvé des solutions aux diverses tonnes de déchets qui jonchent les rues du pays.

Bien entendu, contrairement à 1986, à 1991, à 1994 et à 1997 où les jeunes avaient pris les choses en main pour nettoyer les villes du pays grâce aux comités de quartier qu’ils dirigeaient, on a rien vu en 2004, en 2010 et moins encore en 2017 dont la prise de pouvoir par Jovenel Moïse.

D’ailleurs, l’actuel Maire de Port-au-Prince que je suis attentivement par personne interposée n’a pas été en mesure de trouver des solutions aux fatras et à la salubrité de la ville.

Sans oublier, les divers conflits qui ont toujours existé entre le ministère de l’intérieur et les mairies de  la grande région métropolitaine de Port-au-Prince en ce qui concerne l’assemblage des déchets et la collecte de celles-ci. Ce fut le cas de Evans Paul avec Joseph Maxi, ministre de l’intérieur de l’époque.

Alors, devant ces difficultés et cette incapacité à résoudre le problème des fatras dans la grande région métropolitaine de Port-au-Prince.

Quel serait le meilleur modèle de gestion ou de partenariat à choisir pour résoudre définitivement cette salubrité tout en tenant compte des divers échecs des responsables du pays?

Comment arriver à rendre profitable la gestion des déchets pour notre écosystème tout en offrant des emplois durables aux jeunes qui refusent désormais de s’impliquer dans la gouverne de leurs quartiers contrairement aux années 80 et 90?

Ce sera notre questionnement dans les prochaines lignes qui suivent. Nous savons très bien que la grande majorité des jeunes haïtiens ne travaillent pas parce qu’il n’y a pas beaucoup d’entreprises qui les engagent. Non plus il n’y a pas de programmes visant à la création d’emplois pour les jeunes dans le pays même pour des emplois d’été pour ces jeunes.

De même, nous savons que depuis le tremblement de terre de 2010, à cause de la mauvaise gestion de cette catastrophe à la fois par les derniers gouvernements qui se sont succédés ainsi que par les organisations non gouvernementales qui ont bel bien profité à leurs avantages toutes les aides qui devaient financer la reconstruction et le retour à la normale de cette catastrophe.

Or, c’est justement à cause de ce gaspillage des fonds de l’aide à la reconstruction du pays que les ONG et les pays donateurs ont détruit le civisme des jeunes haïtiens en leur faisant comprendre que tout doit se faire pour de l’argent dans ce pays.

Ainsi, depuis le tremblement de terre de 2010, aucun jeune n’accepte de nettoyer leurs quartiers si ce n’est pas contre de l’argent. Pourtant, le pays ne peut pas et n’a pas non plus assez d’argent pour financer le nettoyage des rues comme il se doit afin d’éliminer toutes les sortes de maladies qui se développent actuellement dans le pays.

Néanmoins, malgré tout, j’espérais voir le président Jovenel Moïse lancer des slogans à ce sujet parce que je croyais qu’il avait compris la nécessité d’intégrer les jeunes dans son projet pour les cinq prochaines années.

Hélas, nous sommes encore très loin de cet intérêt que devait avoir le nouveau président pour les jeunes du pays. D’ailleurs, il devait comprendre qu’il ne pourra pas réussir sans un impact direct sur les jeunes. Et cet impact, il faut qu’il arrive à donner de l’espoir aux jeunes du pays, ces jeunes haïtiens qui ne rêvent actuellement qu’une seule chose, quitter le pays le plus vite possible.

Même dans son discours de prestation de serment, il n’a pas pu donner espoir aux jeunes. Il a reproduit les mêmes discours des politiciens traditionnels à quelques virgules près. En fait, on pouvait sentir dans le discours inaugural du 58ième président de Haïti, des touches et des odeurs de la vieille classe réactionnaire du palais national et du duvaliérisme conservateur du pouvoir en Haïti.

J’espère que le nouveau président profitera pour corriger les premiers faux pas de son régime et essayant d’être lui-même, d’être plus naturel. C’est-à-dire, en racontant sa vraie histoire, son origine, ses échecs, ses succès, sa combativité, sa volonté, sa ténacité, sa détermination qui lui ont permis d’être aujourd’hui le président de Haïti.

Cependant, je devrai peut-être l’admettre, en me disant s’il est vraiment capable de s’entourer des meilleures personnes autour de lui pour qu’il puisse faire avancer le pays. Surtout, lorsque nous savons comment il est plus facile d’avoir des flatteurs autour de soi que d’avoir des personnes de caractère capable de dire les vraies choses au président sans lui manquer de respect et dans le seul but de l’aider à réussir son quinquennat.

Ceci étant, revenons maintenant à ce qui nous semble capable d’aider le pays à trouver le meilleur modèle de gestion des déchets dans le pays. En effet, comme je l’ai mainte fois répété, le modèle de gestion qui a été introduit en Haïti pour gérer les fatras et l’ensemble des déchets dans le pays et correspond à celui des utilisateurs/payeurs ne convient pas au pays.

Pour cause, la grande région de Port-au-Prince ne représente pas la zone la plus riche du pays puisque les revenus sont très faibles à Port-au-Prince par conséquent on ne peut pas s’attendre à ce les zones soient nettoyées en fonction des recettes prélevés sur les citoyens de Port-au-Prince.

Il faudra donc que la mairie ou les villes de la région métropolitaine gère les déchets avec efficacité en cédant une partie de la gestion des déchets aux jeunes dans chacune des zones du pays.

Mais pour y arriver, il faudra également que le gouvernement, et plus particulièrement les ministères des travaux publics et de l’environnement, le ministère des finances et du trésor ainsi que les ministères de l’intérieur et de la santé publique acceptent de rendre les villes autonomes dans la gestion de ces déchets.

Ainsi, avec l’autonomie des villes ce en accord avec la volonté du président d’encourager la décentralisation territoriale et la déconcentration administrative, les villes auront la capacité pour sous-traiter avec les jeunes la gestion des quartiers dans les villes. Ce serait l’une des meilleurs façons d’arriver à très court terme au nettoyage de la ville puisque ce serait chaque quartier qui serait responsable de la propreté de sa zone.

Évidemment, la ville ou les villes en général qui opteraient pour ce modèle devrai elles aussi dégraisser leurs services de voirie en diminuant leur nombre d’employés affectés à leurs services de voirie. Il y aurait beaucoup à économiser puisque c’est l’un des services où les maires des villes en profitent pour faire de l’argent.

Autrement dit, le président Jovenel Moïse devra se montrer plus efficace dans la gestion du pouvoir en choisissant de donner plus de marge de manœuvre aux mairies du pays plus particulièrement les plus grandes villes afin qu’elles puissent trouver ou opter pour les meilleurs modèles de gestion des déchets dans le pays.

Actuellement, il y a gaspillage sur toute la ligne de la gestion des déchets dans le pays. À tel enseigne, on oublie par ailleurs que la grande part des déchets en Haïti sont des ressources énergétiques et des composées pour enrichir le sol du pays. Donc, les déchets qui sont produits en Haïti peuvent créer des emplois sûrs et bien rémunérés tout en rendant les citoyens plus responsables.

Ainsi, pour que l’on puisse rendre ces déchets rentables puisqu’il s’agit essentiellement des déchets organiques capables de se transformer, moyennant leur réutilisation dans la fabrication du composte et du biogaz alors, en confiant la gestion de ces déchets à des jeunes, sous forme d’entreprises de gestion privée, donc à des entreprises de jeunes, le pays pourra résoudre en même temps plusieurs problèmes liés aux déchets eux-mêmes, à la création d’emplois et surtout la propreté de nos villes.

J’imagine déjà l’impact que cela pourrait avoir sur les jeunes, dans un processus de plusieurs étapes, du pays en les impliquant dans la gestion des déchets. Et l’État peut débloquer des fonds pour encourager les jeunes à créer leurs entreprises de gestion en les obligeant à concourir pour avoir un contra de gestion des déchets dans leurs quartiers.

À la deuxième étape, d’autres entreprises de collecte et de recyclage de ces déchets qui pourraient les traiter sur des sites biens définis afin de les transformer en composte et en biogaz. Ce serait une très longue chaine de transformation qui tout cours de ce long processus créerait plusieurs dizaines d’emplois ce, dans tous le pays et à travers toutes les villes.

À la troisième étape, j’imagine ces jeunes qui se prennent en main et qui se mettent au service de leur pays. Mais il faudra bien qu’on puisse leur donner leurs chances de réussir. J’espère que les dirigeants du pays décident enfin de résoudre cet ensemble de problèmes qui minent considérablement les grandes valeurs du pays. Le tourisme est affecté et c’est de l’argent que l’on ne peut pas gagner avec l’absence de ces touristes dans le pays.

à suivre…

Hermann Cebert