Sous-traitance et détérioration des conditions de travail des travailleurs


Le philosophe éveilléConsidérée autrefois comme une simple stratégie de rentabilité et de profitabilité, avec le temps, depuis une cinquantaine d’années environ, la sous-traitance s’est développée à une vitesse ahurissante jusqu’à devenir en soi un vrai système de production.

En ce sens, la sous-traitance, telle qu’elle se positionne dans l’engrenage des affaires économique, sociale et politique actuellement, s’impose comme étant le seul moyen pour des entreprises de connaitre le succès et de la profitabilité.

De plus, malgré les effets pervers de cette stratégie de production, personne n’a jamais pris la peine de se questionner sur les véritables coûts de cette stratégie de production des biens et services. Il en est de même pour le coût des diverses externalités du recours à la sous-traitance par les  grandes entreprises locales et nationales et multinationales sur les sociétés locales.

Pourtant toutes les données sont là sur les écarts de richesses entre les riches et les pauvres, la montée du racisme dans les pays développés, le replis sur soi, le nombre de suicides par milliers d’habitants, le nombre de faillite au sein des classes moyennes et des travailleurs. Cependant de telles informations n’intéressent personne car cela pourrait pousser certains groupes sociaux et certains groupes Économiques à la révolte. Or, on en veut pas de révolte.

D’ailleurs, pour camoufler et cacher tous ces écarts entre les revenus et les conditions de vies entre les riches et les pauvres, les prophètes de la sous-traitance brandissent leur morale que c’est normal de ne pas avoir un emploi stable.

Il en est de même pour la nouvelle morale actuelle des chefs d’entreprises qui s’opposent à toutes les augmentations de salaires lorsqu’ils font savoir que les augmentations de salaires s’opposent à la production et à la création d’emplois.

C’est un crime contre les travailleurs lorsque l’on refuse d’augmenter leurs salaires tandis que, seulement pour cette nouvelle année qui commence, tout au début de cette année de 2017, dans un dernier rapport qui a été publié, on pouvait constater qu’en deux jours ou en une seule semaine, les chefs d’entreprises, les personnes les plus riches avaient déjà gagné plus de 365 fois le salaire que les travailleurs allaient gagner en 365 jours.

Il doit y avoir quelque chose qui ne semble pas fonctionner dans la tête de ces chefs d’entreprises surtout lorsque nous savons que ce sont ceux qui gagnent des revenus allant de 15.000.00$ à 60.000.00$ qui supportent la grande part de toutes les charges de dépenses des gouvernements.

Les riches ne payent ni impôts ni taxes par rapport à ce qu’ils gagnent en comparaison avec les faibles revenus. Pourquoi on ne codifie pas les revenus des riches pour qu’ils puissent dépenser en fonction de ce qu’ils gagnent, lorsque nous savons qu’ils gagnent plus mais qu’ils dépensent comme monsieur et madame tout le monde. Il devait y avoir un prix en fonction de son revenu et des magasins en fonction des salaires gagnés.

Pire encore dans tout ça, on fait croire aux jeunes et aux travailleurs que les emplois instables sont un mode de vie que les jeunes eux-mêmes décident, des choix professionnels qui s’alignent sur certaines conciliations travail-famille. Quel mensonge! On dirait qu’il y aurait certaine personne qui préférait vivre dans la précarité au lieu d’avoir des vies confortables. Malheureusement, les travailleurs se sont assimilés à ce mensonge jusqu’à se faire exploiter de manière collaborative.

Évidemment, nous savons très bien que les gestionnaires et les politiciens qui recourent à la sous-traitance sont totalement obsédés par la recherche du profit maximum quitte à piétiner les droits des salariés ou encore à laisser éclater les liens sociaux qui liaient les entreprises aux communautés locales compte tenu, du rapprochement que les ouvriers et les travailleurs entretenaient avec les entreprises pour lesquelles ils aiment travailler.

Comment se fait-il que les États, donc les gouvernements arrivent à s’inscrire, aux côtés des entreprises privées, dans cette logique et dans ce registre de la recherche du profit maximum à tous les prix? Pourquoi cette vision comptable des services gouvernementaux aux citoyens?

Comme dit un vieux dicton, lorsque vous ne vous occupez de vos affaires alors vous avez le temps pour fouiner dans les affaires des autres. En effet, puisque les gouvernements ne font pas remplissent pas leurs vraies fonctions, ils deviennent influençables ce même de la pire influence comme c’est le cas avec cette vision, la sous-traitance, qui a donc marqué ces cinq dernières décennies mais que personne n’a jamais prêté attention à ses effets néfastes sur nos rapports sociaux ainsi que sur nos liens socioéconomiques et culturels.

Notons que ce n’est pas un hasard que les politiciens soient inclus parmi les gestionnaires qui recourent à la sous-traitance car en fait, les États, et même les entreprises à caractère social et de capitalisations sociales dont, les caisses populaires, les entreprises d’économie sociale, les centrales syndicat, les coopératives, recourent à la sous-traitance, donnant ainsi une certaine légitimité à cette stratégie de production. C’est donc le paroxysme de cette recherche du profit maximum.

C’est donc inconcevable que personne avant nous, ne se soit penchée sur les effets néfastes de la sous-traitance du point de vue, tendanciellement économique, culturel et sociétal. Toute la mosaïque de la culture de nos entreprises saute pourtant aux yeux et les différents rapports sur les écarts qui grandissent entre les riches et les pauvres qui se traduisent par revenus ridiculement injustes des catégories les plus riches et les extrêmes détériorations des conditions et de la qualité de vie des groupes les plus faibles.

En recourant à la sous-traitance, les États, les entreprises sociales et de capitalisations sociales ont détruit tous les emplois stables et bien rémunérés pour les remplacer par des emplois de piètres qualités et moins bien rémunérés. Or, loin d’améliorer le sort des travailleurs locaux, cela à plutôt détériorer les conditions de travail des travailleurs jusqu’à en mettre plusieurs d’entre eux à pied.

Autrefois, tout le monde pouvait avoir un très bon emploi avec très peu d’études, et très peu de formation et c’était des gens très ordinaires qui pouvaient trouver ces emplois. mais depuis l’introduction de la sous-traitance comme principale stratégie pour produire, la délocalisation comme exportation des emplois, ou faire entrer des travailleurs étrangers comme importation des services, tous les emplois permanents et bien rémunérés sont disparus.

Par conséquent, les nationaux qui ont de très faibles formations sont devenus moins utiles et plus instables dans leurs petits boulots tandis qu’ils arrivent à peine à équilibrer leurs budgets.

Voyant les immigrants, et donc les étrangers qui acceptent de faire n’importe quoi pour pouvoir gagner leur leurs vie, ces nationaux commencent à porter envie à ces immigrants jusqu’à les détester et à les haïr. C’est le racisme actuel, la xénophobie actuelle, c’est l’une des principales causes du replis sur soi que les nationaux occidentaux développent actuellement.

Au Québec, les québécois ne se cachent pour le dire ouvertement, les immigrants viennent voler leurs emplois, leurs jobs. Mais dans les autres pays, comme les États-Unis, en France, en Autriche, en Suisse les nationaux se taisent mais ils en développent la haine de l’autre, alors que cela se traduit également en violence et en racisme. Voilà pourquoi, il y a très peu de crimes haineux au Québec bien que cela se développe tranquillement et sûrement.

à suivre…

Hermann Cebert