Les limites de la démocratie en Occident c'est que cette démocratie a peur de son ombre lorsqu'elle est en contradiction avec elle-même. Alors, elle devient violente, méchante, criminelle
Quatre ans après son incarcération pour implication dans l’enlèvement de Nicolas et Coralie Moscoso, Clifford H. Brandt est condamné à 18 ans de travaux forcés par décision du tribunal criminel siégeant sans assistance de jury.
Tous les regards étaient dirigés sur ce procès en raison des chefs d’accusation portés sur la personne d’un homme d’affaires issu de l’une des familles les plus riches du pays. Il est reconnu coupable d’enlèvement contre la progéniture d’un autre homme d’affaires.
En dépit de la corruption qui gangrène le système judiciaire haïtien, le juge se trouvait entre l’enclume et le marteau. Réaliser un procès équitable pour tenter de projeter une autre image du système judiciaire haïtien, et rendre justice à une famille riche victime de l’enlèvement de ses deux enfants.
C’est dans ce contexte que le juge Joseph Jeudilien Fanfan a dirigé le procès du 17 août 2016 à ce mardi 13 septembre 2016. Les promesses, les menaces et les intimidations fusaient de toutes parts à l’occasion de ce procès.
Les arguments des avocats de la défense, notamment l’instabilité mentale de Clifford Brandt, n’ont pas pu désorienter le juge, qui a trouvé le réconfort du ministère public tout au long du procès.
Circonstance aggravante, le 10 août 2013, en compagnie de 319 prisonniers, Clifford Brandt s’était évadé de la prison civile de Croix-des-Bouquets pour se rendre en République dominicaine.
Cette évasion, qui ne s’était jamais opérée sur le territoire, a été considérée comme la plus spectaculaire de toute l’histoire carcérale haïtienne. Aucun agent n’avait été blessé ni aucun coup de feu tiré.
On croyait que la cavale avait été réalisée dans le seul but de faciliter la fuite de Clifford Brandt. Aucun résultat d’enquête n’a été publié sous l’administration de Michel Martelly.
Mis à part quelques agents de l’Administration pénitencière qui ont été licenciés, le gouvernement Lamothe n’a jamais fait la lumière sur cette évasion. Le verdict dans l’affaire Clifford Brandt va-t-il servir de leçon à d’autres hommes d’affaires qui sont à la fois chefs d’entreprises et impliqués dans des activités criminelles ?
Ces dix dernières années, six fils d’hommes d’affaires de familles riches ont été impliqués dans des enlèvements contre rançon, dans le trafic de drogue ou dans le vol de véhicules. Qu’est-ce qui serait à l’origine de cette mésaventure au niveau de l’élite économique du pays ? S’agit-il d’une course effrénée vers la richesse dans un temps record ?
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