Entre l’autorité d’un discours et le discours arrogant: le savoir lire et savoir écrire


Le philosophe éveillé
J’exprime
Dieu

Nombreux sont ceux qui habituellement critiquent mon discours et l’écriture de mon discours pour ne me répéter que les mêmes choses. Devant la répétition de ces mêmes critiques, je choisis souvent de ne pas réagir puisque j’estime que mes réponses ne serviront à rien et qu’il s’agirait de ma part une certaine perte de temps.

Cependant, comme je l’ai toujours fait depuis la création de mon blogue, parfois je m’arrête juste un instant pour éclairer ceux qui critiquent la dureté et ce qu’ils appellent une certaine arrogance de mon discours, pour les rappeler à l’ordre de ce que je définis comme structure que doit maintenir mon discours.

C’est en effet, ce que je compte faire à travers ce texte au lieu de répondre grossièrement à chacune des critiques faites contre la manière et l’idéal que je formule et que je propose à travers mon message ce, sans tenir compte de ce que pense quiconque.

Évidemment, je procède ainsi parce que j’ai fait le choix d’avoir un discours indépendant mais tributaire de ma vision du monde, de toutes mes études universitaires, de mes nombreuses et incessantes lectures, ainsi que de mes propres expériences personnelles.

De plus, pour pouvoir dire à ma façon , à ma manière, j’ai choisi également de me créer un espace web que je paie moi-même et personnellement qui rejoint un lectorat spécifique qui partage en bout de ligne mes sujets d’intérêt.

Autrement dit, je suis le seul responsable de ce que je dis et j’assume tout ce que je publie sur mon blogue et, si quelqu’un estimait que mon discours est trop dure, trop cru, trop tranchant par rapport à leurs convictions idéologiques, par rapport à leurs partis politiques, à leurs tendances idéologiques, à leurs valeurs et à leurs intérêts personnels, je tiens à leur dire que leurs critiques n’ont aucun effet sur mon discours et qu’entre Mon Dieu et moi il n’y a aucun intermédiaire.

D’ailleurs, pourquoi invoquer la faveur des saints et de tous les autres dieux lorsque je peux m’adresser directement à celui qui est mon Unique Dieu. Que tous ceux qui souhaitent me voir pencher de leurs côtés pour leur faire de la propagande tiennent cela pour leur compréhension de tout ce que j’écris et publie sur mon blogue.

Cela étant dit, je veux profiter pour rappeler de façon générale à ceux qui se laissent emporter par leurs instincts et leurs fanatismes aveugles qu’ils doivent apprendre à bien lire, pour pouvoir bien écrire et bien rapporter. En fait, je dois dire que très peu de gens qui lisent ne savent pas rapporter ni non plus citer.

Je m’explique. En effet, avec mes expériences, j’ai découvert que très peu de gens étaient capables de faire la distinction entre partager une lecture avec les autres et citer une lecture ou proposer une lecture aux autres.

Ces personnes lisent et reproduisent ce que les auteurs qu’ils lisent disent. Dans ce cas là, non seulement qu’ils vous citent mots pour mots ceux que disent les auteurs de plus, ils vous rapportent et ils vous reproduisent les explications que donnent ces auteurs.

Autrement dit, ces personnes-là ne partagent pas avec vous leurs compréhensions de ce qu’ils lisent mais ils vous forcent à lire vous-mêmes ce qu’ils prétendent partager avec vous et, c’est toujours à vous qu’il revient la tâche de comprendre les auteurs qu’ils partagent ou qu’ils tentent de partager avec vous.

En ce qui me c0ncerne, je déteste ce genre d’écriture même si parfois je peux décider de citer un auteur mais je ne donne pas les explications des auteurs que je cite. De toute façon lorsqu’on lit un auteur, il faut savoir dissocier ce que dit vraiment l’auteur et de ce que l’auteur nous rapporte des autres auteurs qu’il a lu pour nous.

Ainsi en lisant quelqu’un, on doit d’abord dégager le sujet que l’auteur entend développer et dans quelle grille idéologique qu’il se positionne, de quels courants qu’il tire ses références puis, la thèse que défend l’auteur, où ce dernier dit bien souvent très clairement ce qu’il est en train de faire, dont la démonstration; ensuite, il faut trouver les arguments que l’auteur va utiliser pour prouver qu’il veut démontrer.

C’est en quelque sorte les prérequis pour un bon lecteur. D’ailleurs, lorsqu’on lit on doit pouvoir se rappeler du sujet, de la thèse que défend l’auteur, et les arguments que l’auteur a utilisés pour défendre ou s’opposer à la thèse dont il tient à faire la démonstration.

Malheureusement, un grand nombre de lecteurs ont tendance à confondre les idées des auteurs avec les idées des auteurs que les auteurs ont lu et qu’ils utilisent pour placer et bien présenter leurs idées personnelles.

Dans cette situation je pense souvent aux jeunes lecteurs mais qui également c’est aussi le lot d’un grand nombre de gens bien établis comme des journalistes, des écrivains, des chroniqueurs etc. qui prennent souvent les idées qui sont rapportées par les auteurs comme étant les idées des auteurs et ils nous les rapportent comme si c’était les auteurs qui les avaient rapportées alors qu’il suffit de lire le livre dans lequel la citation a été tirée pour se rendre compte que de telles citations étaient également des citations citées comme explication ou élément d’un argument utilisé par l’auteur en question.

Il m’arrive parfois d’entendre quelqu’un me dire quelque chose comme une citation par exemple où l’on attribue cette citation à tel auteur et lorsque je trouve moi-même le livre pour me rendre compte que cette citation que l’on m’avait citée n’était pas de l’auteur en question et qu’il s’agit de bouts de phrases qui se trouvent soit dans l’avant propos écrit bien souvent par quelqu’un d’autre dont le plus souvent les éditeurs.

Un autre aspect que je tiens à rappeler à ceux qui tendent à critiquer la dureté et l’indépendance de mon discours c’est également certaines dénonciations que je fais régulièrement.

En effet, certaines personnes tendent à me reprocher d’avoir dénoncer telle ou telle personne et elles voudraient que je sois, selon ce qu’ils appellent, réaliste par rapport à un quelconque intérêt personnel que  je devais avoir encore en Haïti.

Malheureusement, je trouve une telle critique pitoyable et non conforme à ce que je considère comme mes propres valeurs. Bien entendu, je comprends les préoccupations des personnes qui se soucient de tels intérêts personnels mais je doit m’opposer à de telles facilitations existentielles pour faire triompher l’ensemble de mes valeurs sur que ces personnes voudraient qui soient mes intérêts.

Paradoxalement, ce que je constate dans ma très longue et courte vie c’est que certaines personne qui veulent vous critiquer ne vous critiquent pas vraiment lorsque vous faites l’effort au fond de leurs critiques. Ces personnes voudraient tout simplement que vous soyez dans leurs camps en vous positionnant sur leur longueur d’ondes.

Et, c’est précisément là où le bas blesse puisque les gens en général voudraient que vous leur rapportiez le même mensonge auquel elles sont déjà habituées. D’ailleurs ce sont souvent des gens qui n’ont aucune mémoire présente des choses qui se sont produites alors même qu’elles avaient été des témoins.

 À ce sujet, on a qu’à se rappeler des longues séquences et de périodes de transition que Haïti a connu dernièrement pour apprendre à se classer dans une tendance idéologie dans ce pays.

Durant ces séquences et ces périodes de longues transitions, j’ai pu voir des duvaliéristes arrogants et tuant des innocents à l’aveuglette pour devenir des cibles des foules et des individus en rage et en colère.

J’ai vu des militaires, des attachés et de la milice militaire assassiner chaque jour des centaines et des milliers de pères et mères de familles. J’ai vu l’arrogance des lavalassiens et leurs leaders s’enflammer contre ces militaires, ces anciens militaires pour être à leurs tours se faire tuer par les casques bleus de l’ONU et des groupes paramilitaires.

Bien entendu, je me souviens surtout du nombre de fois que j’ai failli me faire mettre une balle dans la tête alors que je ne peux toujours pas m’expliquer pour je n’ai jamais été atteint ce, de 1986 jusqu’à 1998.

Je revois parfois certaines images encore dans ma tête vers minuit ou une heure du matin ou même dix heures du matin un macoute, un militaire ou un attaché me pointant un révolver sur la tempe alors que le stress de la mort ou quelque chose d’autre me permettant de prendre le contrôle de la situation en obligeant mon assassin à partir.

Je revois tout aussi certaines autres images qui m’ont terriblement marquées, celles du 31 janvier 1986, lorsque, du haut de sa grande tour d’Ivoir, l’ancien préfet de Port-au-Prince Edner Day drapé dans sa très grande robe violette, avait lâchement abattu deux de mes amis qui se trouvaient chacun de mes côtés.

Pourquoi, moi qui s’y trouvait au milieu d’eux n’était pas tombé ce jour-là alors que le criminel n’avait pas été arrêté par personne?

Qui a déjà rapporté ces faits et ces événements, ce sont des personnes sans nom que notre histoire ne peut pas retenir parce qu’ils n’étaient pas connus dans ce pays.  Je me souviens de ceux qui étaient tombés dans la nuit et durant toute la journée du 30 septembre 1991, des fils et des filles uniques de leurs parents pour la grande majorité. Ils sont tous morts pour rien.

Que dire de ceux qui sont tombés à grand-rue tout proche de l’ancien Téléco d’Haïti, ceux qui avaient été battus un certain 26 mars 1987, ceux qui ont été criblés de balle dans la matinée du 7 janvier 1991 et plus spécifiquement dans la soirée du 7 février 1991.

Je ne conteste pas ceux qui réclament justice pour ceux qui avaient été assassinés sous commande de un tel ou de quiconque d’autre mais, je me sens responsable de tous ceux que j’ai connu et avec qui j’ai milité pendant plusieurs années mais que personne ne réclame justice pour eux.

Ce sont ces personnes là qui m’encouragent par la présence qu’ils occupent dans ma mémoire qui donnent de la force et de la volonté à mon discours. Pour eux, je ne peux pas me permettre de faire des compromissions à ceux qui toutes leurs vies durant ont toujours été des opportunistes.

Combien de fois on a déjà constaté ma mort et plongé dans le coma pour revenir à la vie sans aucune égratignure? Combien de fois j’ai été menacé et trahi par ceux que j’ai toujours aidé, voire défendu contre eux-mêmes et préférant toujours les pardonner au lieux de me venger.

Ce sont là quelques situations qui m’ont permises de me distancer de toutes les fausses idéologies actuellement présentes en Haïti. Bien entendu, pour avoir été très impliqué en politique et pour avoir rencontré quasiment tous les acteurs actuels sans oublier ceux que j’ai guidé et assisté à tous les points de vue pour les encourager à faire de la politique, je n’ai aucune compromission à faire avec personne dans ce pays.

Je peux les appeler par leurs noms et j’en sais tellement sur eux à tel point, malgré tout ce que j’ai déjà dit, je me rends compte à quel point que je suis trop conservateur comme si tenais encore à éviter à plusieurs quelques grandes révélations.

Tout dernièrement, j’avais pensé m’impliquer plus directement dans la politique haïtienne avec la volonté de retourner définitivement au pays. Après avoir rencontré plusieurs amis et anciens militants je me suis rendu compte à quel point certains ont tellement peur de la compétence et de la connaissance.

Il y en a qui m’ont même dit directement que je ne pouvais me permettre de leur expliquer la complexité de leur position idéologique parce que cela faisait trop longtemps que j’étais absent dans le pays. Voilà, celui qui avait commencé à s’impliquer dans la chose politique du pays depuis l’âge de treize ans et surtout celui qui n’avait jamais cessé de suivre les actualités politiques du pays depuis plus de trente cinq à quarante ans n’était plus au fait de la politique haïtienne parce qu’il était devenu un diaspora, il vivait à l’étranger.

Bien entendu, je ne dois pas oublier certaines mesquineries que certains m’ont vertement témoignées en voulant m’offrir des jobs pour satisfaire la survie de mon corps biologique dans le but de m’avoir à leurs côtés mais là encore,  en guise de les faire plaisir de la manière qu’ils le souhaitaient j’ai préféré les aider différemment et par personnes interposées.

Toutefois, ces gestes et ces comportements mesquins m’ont permis de découvrir le petit homme en eux. Ce sont des gens qui se disent prêts pour le changement dans ce pays mais tout au fond d’eux, il y a aucune volonté d’engendrer ce changement. J’étais très sincère d’aller m’impliquer personnellement aux côtés des uns et des autres hélas, il ne m’a pas pris trop de temps pour découvrir qu’il s’agissait d’idée de changement et non de réel changement.

Ces amis, ces anciens camarades, ces anciens collègues, ces voisins, ces frères et sœurs que j’ai toujours aidé comprendront peut-être un jour. Il faut avoir des valeurs dans la vie et s’en tenir à elle. On appellerait cela le sacrifice de soi, et s’il en est vraiment un, pourquoi ne pas s’y attacher et s’y accrocher.

Personne n’accepte plus de faire des sacrifices pour ce pays et surtout pour son pays.  Pourtant tout le monde veut diriger ce pays. Nous oublions tout de notre Hymne national plus particulièrement, celle qui nous demande à tous d’avoir l’âme aguerrie.

Nous sommes devenus des aliénés à la fois dans notre esprit que dans nos gestes. Et, je me demande encore une fois quand Est-ce que nous serons définitivement étrangers dans notre propre pays.

Il est vrai que je souhaite que mon corps soit enterré quelque part en Afrique, peut-être que je devais commencer à penser plus sérieusement à aller vivre là-bas pour me préparer ce dernier départ.

Qui sait? Pour bientôt peut-être!

En tout cas je ne suis plus trop loin de la réalisation de ce grand et dernier rêve. En attendant que je prenne cette ultime décision, je garde le Cap.

à suivre…

Hermann Cebert