Le bonheur par la souffrance


 

Vous connaissez bien ces histoires et ces relations d’ici,

Celles qui sont vécues de crises permanentes et contenues

Celles des personnes si indépendantes mais qui s’adorent

Avec un peu d’orgueil, de fierté et les relations-va-et-vient

 

Alors en voici une, le jeu, le doute, la certitude et la foi

C’est un jeu du va-et-vient tel, assez de doute pour voir

Mais autant de certitude pour ne pas avoir à se douter

Ainsi, on joue, on se respecte on lâche, l’on se reprend

 

Comme si la souffrance était là pour elle une valeur

La vivre et surtout, la développer d’ailleurs par-ci

Elle en avait le sens de se faire faire souffrir, mieux

Comme s’il s’agissait de son choix celle d’avoir mal.

 

Moi aussi, comme toute autre personne, je souffre

Dans mes entrailles dans ma peau, dans ma chaire

Je ne la cherche pas cette souffrance, elle m’atteint

Que je m’efforce, de me libérer tous les matins seul

 

J’aimais bien ses idées de progrès, sa volonté de fer

Cette litanie cette soif de liberté qu’elle se réclamait

Du moins, ce que je pouvais croire et comprendre

Elle les compromettait, dans ce jeu du corps à corps

 

 

Puis, un jour, arrive l’été, l’été à la saveur d’humidité

Elle était seule chez elle, tout comme elle l’aurait été

Sa grande princesse aux yeux perçants en exil partie

Disons qu’elle avait le contrôle, c’était son invitation

 

Une bonne bouteille de rosée à la québécoise de cidre

Des craquelins, des biscottes et de la très bonne tartine

De la musique d’ambiance et de circonstance, la sienne

Sur le toit de la ville, qu’elle vue alors elle met sa magie

 

Tandis la soirée s’achève et le jour essayait de se réveiller

Elle a improvisée cette fin de soirée magique envoutante

C’est là que commence, sous les étoiles, la nuit des griots

Bel échange de sincérité, pourtant en moi, je suis confus

 

Aucun espoir même pas dans la mire d’une imagination

Et la rencontrer en convenait et que dire de sa dite suite

Elle invitait sans le dire, à terminer cette levée de ce jour

Ainsi, elle s’est allongée, comme pour avoir un massage

 

Aucune initiative d’entreprendre au jeu d’à deux

Une sorte de cicatrice incurable qu’elle se traine

Dans son corps et au plus profond de son âme

Elle se laissait aller, se laisser faire passivement

 

Somnambule, pour dire qu’elle ne dormait pas

Mais point, car elle avait commandé les mains

Qu’elle savourait silencieuse, toucher du plaisir

Et les mains flânaient délicatement sur sa peau

 

 

Je savais qu’elle ne dormait pas, depuis le mont blanc

Juste de la patinage sur place et au dessus de la crête

Plus précisément, au plus profond de sa forêt noire,

Il pleuvait intensément comme pour prouver y a vie

 

 

Moitié morte, demie vivante à la croire en jouir

Dans sa jouissance extrême, les yeux s’ouvrent

C’est là, pour se manifester dans son vrai plaisir

Qu’elle chercha avec sa langue de la réciprocité

 

De dire simplement qu’elle n’a jamais été aimée

Dans les gestes et les signes observés tout était là,

Tel se laisser aller, se laisser faire et l’instant d’ici

Elle aurait été plus active au contact d’un chat gris

 

Son corps a sa mémoire, le moment l’a aussi

Le comportement en est une telle d’évidence

Que peut-on y faire? Alors, encore et encore

On imagine sa grande histoire qu’elle révèle

 

Penchov, Kasparov, Chklov, peu importe lequel

Imagine curieux, le visiteur s’allongeant près

D’elle, dans l’obscurité, glissant sans relâche

Ses mains, sur son corps et dans ses intimités

 

 

L’acte aurait était évident, mais les réactions absentes,

Car en elle, se mêlent confusion, excitation et silence

Voilà ce qui donnerait ainsi naissance au laisser faire

Laisser aller en compensation du plaisir qui s’y trouve

Il y a de ces souffrances que l’on côtoie silencieusement

Celles qui font de nouvelles victimes, quelles culpabilités

Sans nécessaires actions aucunes, par le silence des morts

Et voilà, déjà des victimes de la nouvelle vague par ricochet

 

Si elle avait choisi de souffrir pour vivre, de son leitmotive

Elle épuise pour puiser, puis rendant les proies coupables

Hélas, les liens s’éloignent avant même qu’ils prennent vie

C’est le destin des profondeurs, d’où émergent les amours

 

Hermann Cebert