À la recherche de la troisième voie idéologique haïtienne: le chemin vers la véritable stabilité d’Haïti


Le philosophe éveillé
J’exprime
Dieu

Tous ceux qui me suivent depuis ces cinq dernières années en particulier, ceux qui lisent régulièrement mes publications sur mon Blogue: Le Vrai Discours Actuel de Hermann Cebert, sont en mesure de comprendre certains objectifs que je m’étais fixés à travers cette production riche et abondante sur les actualités et la réalités politiques, économiques et sociales, ou du moins c’est ce que j’espère.

C’est ainsi, durant cette très courte période de mes publications régulières, j’ai procédé à la critique de tous les groupes dans le pays comme les plus opulents et les plus faibles, les groupes au pouvoir et dans les oppositions, la communauté internationale, les organisations internationales, les groupes de défenses des droits humains et de tous ceux qui se disent et qui se réclament de la société civile,  les syndicats et les associations d’étudiants, les journalistes et les corporations de la presse en général … , etc.

Bien entendu, je ne le fais pas inutilement et en vue  de les détruire en tant que groupes d’individus et d’institutions qu’ils représentent chacun et tous mais, je les critique dans le seul but de les aider à mieux s’organiser, mieux s’ajuster, mieux comprendre l’évolution de la pensée politique et culturelle haïtienne et surtout, je les critique après les avoir bien observé  en vue de les aider à mieux jouer leurs rôles dans le développement, le progrès et la démocratisation du pays dans son ensemble.

Néanmoins compte tenu des tendances de polarisation idéologiques et partisanes qui caractérisent le citoyen haïtien, certains observateurs, voire des acteurs de la chose politique haïtienne qui se privent de leur objectivité naturelle, peuvent avoir assez de mal à saisir mon apport en réflexion et en pensée à la démocratisation, au développement et au progrès d’Haïti tout en étant à l’extérieur des rouages de la politique haïtienne, ce qui constitue une très grande marge de liberté de penser que je jouis dans la formulation de mes réflexions, de mes analyses et de l’ensemble de mes propositions.

Peu importe s’il s’avère véritable que les deux groupes idéologiques qui existent actuellement dans le pays ne me comprennent  pas ou qu’ils estiment que mes pensées et mes réflexions vont dans un seul sens.

Je ne cherche guère à les faire plaisir et ce n’est pas non plus les principaux objectifs que je me suis donnés en me dévouant à la chose intellectuelle de la politique haïtienne.

D’ailleurs, à travers mes contributions intellectuelles, je les ai beaucoup plus poussé à se grouper et à se regrouper en vue de parvenir à se constituer en deux groupes idéologiques. Cependant, je savais très bien que nous ne sommes pas encore prêts pour atteindre la stabilité par le campement de seulement deux grands groupes idéologiques dans le pays.

Ce qui aurait été l’idéal mais on ne peut pas atteindre ce niveau en si peu de temps malgré que nous ayons réalisé le campement actuel en moins de six ans grâce à Joseph Michel Martelly et de Jocelerme Privert.

L’histoire devra retenir ces deux polarisations, encore fragile certes, comme un véritable pas de géant dans l’unité nationale par deux grands courants idéologiques. À présent, il nous faut aller plus loin dans la recherche de cette stabilité par les campements idéologiques du pays.

Avec une troisième voie, ce que je veux actuellement appeler le neutralisme idéologique ce par rapport aux deux idéologies existantes dans le pays, c’est-à-dire, une troisième idéologie capable de mobiliser les personnes neutres qui n’adhèrent ni au Duvaliérisme de Joseph Michel Martelly ni non plus, au Lavalas de Jean-Bertrand Aristide.

La démocratie haïtienne a besoin de cette troisième voie idéologique pour forcer les extrêmes droites duvaliéristes et les extrêmes gauches populistes pseudo socialiste et ou communistes.

Actuellement, devant cette montée orchestrée par les deux extrêmes et du mauvais larron banditisé de la communauté internationale, nous comprenons assez bien cette nécessité de l’émergence d’un troisième groupe politique très organisé qui devra arbitrer les deux extrêmes dans le pays en constituant une idéologie et une véritable classe moyenne dans le pays.

Nous avions compris, bien que cela ne soit pas fidèle avec la réalité politique et sociale du pays que l’extrême droite défendait les classes dominantes et les oligarchies du pays ainsi que les intérêts étrangers dans le pays, de même nous avions compris que l’extrême gauche pseudo socialiste et ou communiste défendait les masses populaires.

 Alors, il nous semble revenir à la normale que les classes moyennes haïtiennes, disons de préférence, l’idée d’une classe moyenne haïtienne, se décide enfin de libérer le pays des deux extrêmes qui le tiennent en otage depuis plus de soixante ans. Je parle de l’idée d’une véritable classe moyenne haïtienne pour la seule et bonne raison que l’actuelle classe moyenne haïtienne se trouve à l’étranger et que celle-ci est également sa diaspora.

Voilà pourquoi je ne me permets pas de parler de la classe moyenne haïtienne mais de l’idée d’une classe moyenne haïtienne. Toutefois qu’on le veuille ou non, un jours, il nous faudra reconstruire notre classe moyenne haïtienne d’autant que nous avons actuellement de l’inventer de fond en comble. Que ceux qui ont la gouverne du pays travaillent dans le même sens que nous et qu’ils posent les bases de sa refondation. La fondation d’une vivifiante classe moyenne haïtienne capable de gouverner le pays.

Connaissant assez bien le haut niveau de l’opportunisme qui anime plusieurs politiciens haïtiens, nombreux parmi eux vont tenter de se redéfinir dès la lecture de cet article en vue d’aller de caser avec nouvelle frange idéologique que je suis en train de faire naître dans le but de pacifier et de stabiliser le pays.

Mais, je le sais mieux que ces opportunistes, l’histoire finira toujours par les rattraper tout comme elle en a déjà rattrapé plusieurs qui se vantait d’être des communistes des socialistes et des démocrates.

En ce sens , compte tenu de la dynamique infaillible de l’histoire, seuls les vrais démocrates arriveront à prendre le contrôle de cette mouvance d’une idéologie des centres gauches et droit dans le pays. Il est vrai qu’il y a un certain embryon

Au cours de ces trente dernières années qui viennent de s’écouler, le système politique de Haïti a connu deux grands courants idéologiques que l’on peut facilement identifier comme les deux extrêmes idéologiques: l’extrême droite et l’extrême gauche. Il s’agit du duvaliérisme et du Lavalas même si ni l’un ni l’autre n’a jamais été défini académiquement et intellectuellement en tant qu’idéologie proprement parlé.

D’ailleurs, même François Duvalier n’avait jamais compris la nécessité de donner une portée intellectuelle au régime qu’il a su mettre en place dans le pays puisqu’il l’a transféré à son Fils Jean-Claude Duvalier qui, de sont côté aussi, n’a pas pu faire mieux que son père.

Il en est de même également pour Jean-Bertrand Aristide qui a identifié son régime comme Lavalas sans vision, sans valeurs et dépourvu de tout contenu social, politique, économique et culturel. Selon tout ce qui se dit du mouvement Lavalas et du régime qu’il semble porter, le Lavalas se présente surtout comme un slogan de campagne politique qui n’a jamais rien amené de concret en terme de vision du monde ni non plus d’instrument de transformation sociale en Haïti.

Devant ce vide de théorisation sur les deux pseudos idéologies qui semblent avoir dominé le système politique haïtien au cours de ces soixante dernières années force est de reconnaître cependant que c’est dans l’exercice du pouvoir que l’on peut véritablement bien identifier ces deux faux courants idéologiques que sont le Duvaliérisme et le Lavalas.

En effet,  de façon sommaire, puisque les tenants de ces deux courants ont pu s’approprier du pouvoir en Haïti et qu’il y a des adeptes à ces deux courants idéologiques, c’est donc à travers l’exercice du pouvoir qu’il nous faut retrouver la vision et les promesses de ces deux courants et en ce sens, les régimes Duvaliériste et Lavassien deviennent pour nous les expressions idéologiques de ce que ces deux courants auraient pu nous offrir comme point de repères dans une vision théorique et conceptuelle de ce que les tenants de ces deux visions à la fois de la gestion du pouvoir en Haïti et de leurs conceptions du développement et du progrès du pays.

Autrement dit, seul le régime instauré par ces deux courants permettent saisir ce que sont ces deux courants idéologiques qui continuent d’avoir des emprises dans le pays. Évidemment, sachant que le régime ou tout régime c’est l’application systématique de ce que les porteurs d’une vision appliquent dans l’exercice de leurs fonctions et de leurs pouvoirs.

Les régimes duvaliéristes et lavalassiens en tant l’application effective des deux idéologies Duvaliérisme et Lavalas, traduisent de façon nette et claire ce que les idéologues et les penseurs de ces deux mouvements avaient conçu que celles-ci devaient être dans la réalité.

Ainsi, quelqu’un qui se dit macoute se comportera comme un macoute dans n’importe quelle fonction qu’on lui attribue; un duvaliériste gèrera comme un  duvaliériste et il en est de même pour un lavalassien compte tenu que chacun d’eux est supposé rationnel et assez imbu de leurs convictions qu’ils ne peuvent se comporter différemment de ce qu’ils se disent être profondément.

Par conséquent, il devient très évident dans les faits que Le Duvaliérisme et le Lavalas deviennent des idéologies des deux régimes politiques qu’ils ont incarné et imposé dans le système politique haïtien.

De telle sorte que c’est à travers ces deux régimes politiques qu’il nous faut saisir leurs portées idéologiques et qu’en ce sens, nous devrions même prétendre que ces idéologies Duvaliérisme et Lavalas avaient été postérieures aux régimes politiques qui les définissent et les caractérisent.

Entre autre, il faut bien admettre que ces deux régimes que nous allons tenter de caractériser ne sont différents en rien l’un de l’autre par rapport aux exercices du pouvoir en Haïti.

En effet, l’exercice du pouvoir en Haïti par tous les politiciens qui se réclament de ces deux courants idéologiques montre clairement que les régimes issus de ces deux idéologies ont été fondamentalement autoritaires, populistes, démagogiques, pseudo nationalistes, népotistes sans programmes économique, social, politiques, scientifique et culturel.

Tandis que, les menaces, la violence, le vol ont toujours été instrumentalisés pour affaiblir et éliminer les oppositions et les adversaires  sans oublier des actions systématiques pour affaiblir les institutions qui fondent l’État même du pays.

Du point de vue pratique, ces deux extrêmes idéologiques se sont cristallisés dans deux courants politiques

D’abord, il y a le duvaliérisme et ou le jeanclaudisme, selon les moments et les actualités des forces en présence, c’est l’extrême droite féodale haïtienne.

C’est la vieille idéologie traditionnelle qui correspond à la dictature des Duvalier qui s’est étalée sur les soixante dernières années avec une première période de 1957 à 1971 ( le règne de François Duvalier); la deuxième période va de 1971 à 1986 ( le règne de Jean-Claude Duvalier) elle est coupée cependant en deux moments forts soit de 1971 à 1980 (c’est le jeanclaudisme noiriste militaro-macoute) et de 1980 à 1986 (c’est le jeanclaudisme militaro-mulâtre-macoute.

Cette période correspond avec le mariage de Jean-Claude Duvalier avec Michèle Bennett qui a marqué le retour en force des mulâtres au pouvoir dans le pays).

Néanmoins, il faut bien reconnaitre qu’il n’y a pas véritablement une cloison étanche entre les différentes périodes ci-dessus mentionnées et qu’il existe entre ces périodes des moments de domination et d’influence d’un aspect de ces courants idéologiques duvaliéristes, jeanclaudistes et militaro macoute.

Ces moments je les associe à ce que je devrais ou pourrais appeler des tendances à l’intérieur d’une même idéologie qu’il s’agisse du duvaliérisme et du Lavalas.

C’est ainsi, que j’arrive à identifier les périodes militaires qui part de 1971 avec les académiciens militaires, le corps des léopards dont on va retrouver au contrôle du pays durant la période jeanclaudiste de 1980, en 1986 jusqu’à 1990 plus précisément, après le 30 septembre 1991, puis de 1991 à 1994 et, de 2004 ( à partir du 29 février marqué par le coup d’état de Guy Philippe et de l’exil de Jean-Bertrand Aristide et celui des gouvernements provisoires militaro-civils).

Par opposition à cette extrême droite féodale, il y a également l’autre extrême qui se cristallise dans le populisme lavalassien associé à un pseudo socialisme et ou communisme théologiques-religieux, c’est l’extrême gauche anarchiste-populiste.

Cette extrême gauche domine la scène politique du pays depuis 1986 date qui a marqué la fin de Jean-Claude Duvalier et non la fin du duvaliérisme comme veulent le prétendre certains nostalgique duvaliéristes.

Néanmoins, il bien reconnaitre que depuis 1991, c’est le grand courant Lavalas qui a dominé la scène politique aux côtés des duvaliéristes macoutes et jeanclaudistes.

C’est ainsi que nous avons la première période de 7 février 1991 au 30 septembre 1991 puis, du 15 octobre 1994 au 29 février 2004.

Cependant si nous nous voulons compter toutes les périodes Lavalassiennes, nous devons considérer tout le long règne de René Garcia Préval   19 février 1991 au 11 octobre, 7 février 1996 au 7 février 2001 et 14 mai 2006 au 14 février 2011.

à suivre …

Hermann Cebert