Les limites de la démocratie en Occident c'est que cette démocratie a peur de son ombre lorsqu'elle est en contradiction avec elle-même. Alors, elle devient violente, méchante, criminelle
La bible a été le premier livre fantastique qui m’a permis de voir le monde différent de ce que je vivais quotidiennement durant mon enfance. Et, je ne sais pas vraiment combien de fois je l’ai lu et relu ce jusqu’à aujourd’hui encore. C’est le seul livre que tu trouveras dans toutes les familles haïtiennes pour ne pas dire comment il est accessible à tous. Dans certaines églises d’Haïti, on la donne et on la distribue habituellement gratuitement dans toutes les sortes de version. Certaines confessions religieuses la publient souvent en deux versions soit l’ancien testament et soit le nouveau testament.
En plus de son accessibilité à tous, qui m’a permise de la lire régulièrement et souvent, j’aimais surtout les personnages comme Moïse, Aaron, Jésus, Abraham, Noé, Judas, Paul , Mathieu, Adam, Ève, Caïn, Abel, Jean Le Baptiste, Marie, Marie-Madeleine, David, Salomon pour ne citer que quelques uns d’entre eux.
À vrai dire, étant donné qu’il s’agissait du premier livre en français que j’avais accès et que je pouvais trouver n’importe où pour terminer une lecture et une histoire en particulier, j’apprenais en même temps aussi mon français. D’autant plus, je lisais souvent la bible à haute voix car, ma mère aimait m’entendre la lire parce que disait-elle, celui ou celle qui l’écoute lire la lit également sans oublier, ajoutait-elle aussi, en lisant pour les autres la bible on se bénit personnellement.
Il est vrai que cette bible était mon principal professeur de français, mais je ne comprenais pas toujours les diverses tournures de styles avec lesquels la bible est écrite que je trouvais un peu trop savant pour mes niveaux de compréhension du français. Cependant, étant donné que je suis curieux depuis toujours et que déjà pour mes jeunes âges, j’avais souvent des questions sur des sujets et des récits que je trouvais soit impossibles à réaliser ou soit que je ne pouvais pas accepter comme véridiques.
Voilà pourquoi, c’était donc très jeune que je commençais à aller fréquenter personnellement toutes les églises de Port-au-Prince, allant de l’Église Saint-Antoine de l’avenue jules Poupelard, en passant par l’Église Protestante les Méthodistes Libres, La Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah sans oublier l’Auditorium Adventiste de la rue Capois au Champs de Mars ainsi que les Églises Mormons de l’avenue Henri Christophe juste à côté de la rue Magny.
Évidemment, il est inutile de mentionner qu’avec ma mère j’ai visité toutes les églises de Port-au-Prince ainsi que tous les grands lieux de pèlerinage comme Calvaire miracle, Saint-Antoine de Godé, Vierge Alta Grâce de Delmas, Mont-Carmel, Croix de pré etc…
Partout j’y allais, je profitais pour questionner les prêtres, les sœurs, les diacres et les adultes sur les histoires bibliques que j’avais lues et sur les personnages de ces histoires. Devant mes insatisfactions des réponses reçues des adultes qui ne savaient souvent pas grand chose de ce je voulais savoir mais aussi des religieux qui en se souciant de me simplifier tellement leurs explications je commençais à me construire moi-même des réponses lorsque cela me paraissait plus ou moins évident et, à en douter de certaines histoires et de certains héros.
Plus tard j’avais surtout pris l’habitude de m’adresser directement à Dieu en lui disant de me faire comprendre certaines choses et de me manifester sa présence en me faisant savoir s’il était là à mes côtés et dans tout ce que j’entreprenais. J’avais développé des liens étroits avec Dieu et je gardais pour moi seul toutes les solutions et les réponses qu’il me donnait et pour lesquelles je croyais avoir cessé d’avoir des doutes. C’était notre secret intime et personne d’autre que moi ne pouvait y pénétrer.
De plus en plus je les interprétais comme une sorte d’intuition, une idée nouvelle mais c’est surtout en dormant, disons plutôt, juste avant de m’en dormir, je prenais l’habitude de poser une ou plusieurs questions à Dieu. Et, sans demander à personne de me croire, presque à tous les soirs je me retrouvais en séance de formation. Il y avait toujours un professeur, une sorte de savant tantôt homme et tantôt femme qui m’enseignais quelque chose de différent. D’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui encore je fais ce genre de rêve où je me vois en train de suivre un enseignement sur toutes les questions qui me préoccupent et pour lesquelles je n’ai pas de réponses personnellement.
De plus en plus je croyais en moi et lorsque je disais quelque chose dans la grande majorité des cas non seulement que j’étais très convaincu de ce que je disais mais mieux encore, on ne pouvait pas me faire changer d’avis parce que c’était des sujets que j’avais souvent entendus au cours de mes sommeils. Cependant, cela causait souvent des animosités avec certains amis voir des oppositions frontales par le fait que nombre d’entre eux n’étaient pas très souvent convaincus de ce qu’ils disaient et moins encore d’en avoir une certaine certitude de ce qu’ils disaient.
Revenons à la Bible et surtout aux personnages bibliques car c’est le sujet que je veux traiter dans le cadre de cet article plus particulièrement le dernier geste de Moïse, sa décision de contempler au loin Jérusalem mais de ne pas y pénétrer alors qu’il était l’architecte et le leader naturel de cette nouvelle terre.
Pourquoi Moïse avait-il préféré choisir Aaron et Josué pour conduire le Peuple Juif vers cette terre promise et ne pas s’y rendre lui aussi. Il est vrai que cette histoire a été enjolivée avec toutes les ornements dont les juifs sont capables surtout lorsqu’ils disent que Moïse a été élevé vers le Ciel de la même façon pour Abraham, Élie, Marie et Jésus.
Évidemment, plusieurs hypothèses s’offrent à nous pour comprendre ce geste mais une chose nous parait plous certaine comme explication probable à ce geste Hautement politique, fondamentalement stratégique et patriotique et ultimement divin de la part de cet enfant que la mère juive avait abandonné dans un corbeille sur le Nil, puis récupéré par une reine d’Égypte qui allait le grandir, l’éduquer de façon royale.
Toute l’histoire de vie de ce Géant de l’histoire est fantastique et même romanesque d’autant en plus, il a fait des choix déchirants dans sa quête identitaire jusqu’à se découvrir Juif et non Égyptien pour plus tard endosser sur ses épaules toute la cause de la libération du peuple juif qui, à cause de la misère, s’était fait esclave en Égypte.
De plus, malgré tous les privilèges qu’il avait à la Cour du Pharaon, il avait préféré se rebeller contre le Pharaon pour épouser de tout son cœur et de toute son âme cette cause de la libération sur la seule base de sa Grande Foi que Dieu lui aurait choisi pour mener cette lutte. Mais ses racines identitaires étaient beaucoup plus importantes à ses yeux qu’il avait accepté de tout perdre car, la libération du peuple juif devenait le premier de tous ses choix.
En fait, je devais dire son unique choix puisqu’il était devenu par ses engagements, le peuple juif lui-même. Même s’il s’était souvent trompé de la meilleure stratégie à adopter comme l’utilisation de son bâton pour prouver au Grand Pharaon le pouvoir de son Dieu, il a dû tout apprendre sur l’état et plus particulièrement la maîtrise de son pouvoir Divin.
D’ailleurs, pour reprendre la partie fantastique qui a caractérisée sa maîtrise des forces qu’il se croyait en avoir, c’est l’idée qu’il aurait fendu la mer avec son bâton pour se frayer un passage à travers les eaux avec le seul pouvoir de son bâton en vue de permettre au peuple de traverser de l’autre côté de la rive et éviter du coup de se faire attraper par la grande armée du Pharaon qui était partie à sa reconquête.
Pour revenir à l’idée des hypothèses sur le choix ultime de Moïse de ne pas entrer à Jérusalem, j’aimerais supposer que Moïse était en âge très avancé et de ce fait, il se savait incapable physiquement de se rendre jusqu’à la nouvelle terre. Par conséquent, il savait reconnaitre ses propres faiblesses de telle sorte qu’il pouvait se dire qu’il fallait mieux confier la conduite du peuple par des jeunes leaders qui s’étaient montrés capables et ayant assez de vigueur pour gouverner le peuple compte tenu également qu’il avait déjà les lois qu’il avait été cherchées sur la montagne comme principe et lois devant aider les jeunes leaders à gouverner le peuple.
La deuxième hypothèse selon laquelle Moïse ne s’est pas rendu à la terre promise serait qu’il avait sa famille en Égypte, et qu’il était trop amoureux de sa femme, par conséquent il aurait promis de retourner vers elle une fois qu’il aurait été sûr que le peuple juif était hors de tous les dangers que l’armée égyptienne aurait pu représenter pour eux étant donné que ce peuple n’était pas vraiment armé. Si tel était donc le cas, on pourrait dire que Moïse aurait préalablement négocié le départ du peuple juif puisque ce peuple représentait un véritable danger pour la stabilité et l’économie de l’Égypte des Pharaons.
En d’autres termes, sur le plan politique, Moïse aurait joué un double rôle dans la libération du peuple Juif celui d’être le libérateur du peuple juif et également, celui qui aurait débarrasser l’Égypte de ses ennemis de l’intérieur. Pour cette dernière, on pourrait citer l’ensemble des phénomènes surnaturels qui se produisait dans le pays et qui étaient considérés par les juifs comme des signes de la vengeance du dieu juif contre le peuple égyptien. à titre d’exemple, on pourrait citer la mort des premiers nés égyptiens, la pollution des eaux par les sauterelles et le changement de couleur des eaux égyptiennes. De ce point de vue, il serait fort probable que Moïse aurait démontré au Pharaon que seul le départ de ces juifs permettrait la continuité du régime et la stabilité du pays dans son ensemble.
La dernière thèse que j’accepte de reconnaitre bien qu’elle soit également utopique dans son ensemble, c’est l’élévation de Moïse que je pourrais également associer à sa mort tout simplement en chemin vers la nouvelle terre promise.
En effet, bien que je sois vraiment pas d’accord avec elle, en se rendant sur la montagne où Moïse semblait avoir entendu la voix de Dieu lui dictant les dix commandements qu’il avait sur les tables et dont il a voulu partager avec le peuple mais compte tenu le temps qu’il a passé dans cette montagne, à son retour parmi le peuple qu’il avait trouvé toutes les sortes d’adoration du taureau et qui était contraire à ces dix commandements.
Devant ce qu’il appellera la perversion du peuple contre le Dieu unique à qui il vient de s’adresser et qui lui avait confié ces lois, dans sa grande colère habituelle Moïse avait décider de lancer ces tablettes contre le peuple ce qui, selon les récits, aurait déchiré la terre pour engloutir Nathan et tous ceux qui s’adonnaient à ces rituels anciens des juifs. De ce point de vue, avec crises de colères répétées de Moïse, on pourrait supposer que ce dernier avait perdu la confiance du peuple étant donné la dureté avec laquelle il entendait s’imposer sur le reste du peuple.
Par conséquent, et si tel fut le cas, il semblerait plus évident que les Jeunes Josué et Aaron jouissaient d’une bien plus grande autorité et de compréhension de le Vieux Moïse qui était peut-être dépassé par la dynamique de compréhension que lui imposait la réalité de son propre mouvement.
En effet, c’est une réalité de tous les grands leaders historique qui ont initié de grands mouvements de changements et de libération des peuples. Certains individus des masses ont tendance à devenir impatients alors que d’autres sont souvent trop en avance sur le mouvement lui-même.
Ainsi, les peuples à libérer tendent souvent à s’opposer à la légitimité de leurs chefs en les poussant souvent à céder leurs places à d’autres qui jouissent d’une certaine sympathie des grandes foules.
De ce fait, s’il s’avérait que ce soit ça le problème qui avait été imposé à Moïse, on pourrait croire que Moïse aurait opté pour céder sa place aux Jeunes qui avaient été plus appréciés par la population et dans ce cas, il se serait remonté sur la montagne pour aller réfléchir de la meilleur stratégie à adopter et les meilleurs décisions prendre en vue de faire respecter son autorité par le peuple. Or, sachant très bien que Moïse était en âge déjà très avancé, on pourrait croire, qu’il serait effondré en faisant une chute dans les falaises pour s’écraser au pied de ces falaises et, compte tenu de la discipline qu’il avait imposée en ce qui concerne son lieu de retraite, personne n’a pu le revoir donnant ainsi naissance au mythe de son élévation vers les Cieux. Franchement, cette hypothèse est probable voire très probable pour cette époque.
Malgré tout peu importe ce qui s’est réellement passé, je ne peux ni être très certain ni être trop incertain en ce qui concerne la Mort ou l’Élévation de Moïse. Toutefois, une chose est certaine en ce qui concerne Moïse et c’est la grande Leçon que tenais à mettre au clair dans le rôle que Moïse avait joué dans l’histoire de la libération du peuple juif, il n’est pas entré à Jérusalem, il a contemplé au loin la terre promise et il n’est pas rendu.
Par conséquent, ce que nos leaders politiques haïtiens devaient tirer comme leçon de ce grand Leader Plus Grand que nature qui a initié le vaste mouvement de libération de tout un peuple c’est que parfois, même si on est les initiateurs d’un mouvement, on peut ne pas voir la fin de notre œuvre.
L’histoire est ainsi faite, parfois nous devons céder nos places et nos rôles de premier plans aux plus jeunes car nous devenons usés et nous devenons trop conservateurs de nos propres idées de changement que les événements rendent caduques et dépassées compte tenu de la dynamique de l’histoire elle-même.
En Haïti, j’en ai vu plusieurs leaders qui étaient de vrais révolutionnaires qui, à force de vouloir tout contrôler et tout profiter des mouvements qu’ils ont eux-mêmes initié, devenir de vrais réactionnaires retardant ainsi les luttes de libération des peuples qu’ils se disent pourtant aimer. Passer le flambeau aux autres, aux plus jeunes parce peuvent voir nos propres erreurs, nos propres échecs et qu’ils sont mieux préparés par nos enseignements à faire avancer nos causes et nos luttes.
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