Les limites de la démocratie en Occident c'est que cette démocratie a peur de son ombre lorsqu'elle est en contradiction avec elle-même. Alors, elle devient violente, méchante, criminelle
Je veux me permettre de remonter avec vous à 25 ans en arrière pour me trouver une explication à la situation actuelle de la reconfiguration de la scène politique haïtienne. Pas parce que je ne peux pas m’en trouver une qui serait plus actuelle, mais parce que dans ma mémoire il en reste ce que je peux toujours appeler mes premières expériences d’activiste politique en Haïti.
En effet, entre 1990 et 1995 voire jusqu’à 1998, j’ai donné un grand nombre d’interviews dans les radios, à la télévision et un journal écrit cependant, parmi ces interviews incluant mes participations à des émissions de radios et de télévisions, mon interview, ma toute première à la télévision, a été avec Pitit Fèy alias fritz Valesco.
Au cours de cette interview que j’avais donnée en compagnie de trois de mes amis, je me souviens , si bien entendu ma mémoire de ne me fait surtout pas défaut, je décrivais le mouvement lavalas comme étant une grosse averse qui, malgré toutes les eaux qui tombent du ciel, étant donné les conditions d’insalubrité qui règnent dans le pays, cette grosse averse aura toujours à laisser un tas d’immondices sur son passage et, ce sera à nous de les pelleter plus tard: il y aura des morceaux de verres, des pelures de banane, des pelures de mangues, des clous, des morceaux de métaux, des grains de sables etc. qui vont constituer de véritables dangers pour les différents piétons du changement en profondeur dans cette société que nous sommes.
En tenant compte de ce que je disais dans mon intervention à télé Haïti en 1991, ce qui s’est passé par la suite, l’incapacité des acteurs politiques haïtiens à voir au delà de leurs intérêts personnels et à concevoir la politique haïtienne dans sa dynamique globale par rapport à des catégories sociales, politiques et économiques fondamentalement conservatrices, je crois que l’équipe lavalas – macoute qui est au pouvoir actuellement dans le pays montre clairement la grande quantité de déchets qui continuent de joncher les artères des différentes voies de la démocratie haïtienne.
On dirait que tout le secteur des masses populaires et des classes moyennes ne sont pas capables de comprendre les principaux enjeux politiques, économiques et sociaux dans le pays. Ils ne comprennent pas que les puissances étrangères veulent contrôler le pays, l’économie du pays, posséder les richesses et les ressources du pays, contenir le pays à l’intérieur d’une dépendance institutionnelle tout en essayant d’accepter un certaine amélioration des conditions des masses.
Cependant, ils veulent opérer ces changements et ces améliorations limités en établissant certaines alternances politiques et de classes sociales dont ils veulent avoir toujours le contrôle. Malheureusement, aucun politicien haïtien n’arrive encore à saisir et circonscrire les intérêts étrangers dans les intérêts nationaux voire également les identifier comme les principaux menaces qui pèsent sur la tête du développement de Haïti et de tous les haïtiens en général.
Par ailleurs, durant ces 25 dernières années, nous avons constaté une très grande mobilité de la classe politique haïtienne à tel point que plusieurs opportunistes se sont défilés comme des trainées d’étoiles filantes et heureusement diraient certains que ce soient les plus opportunistes qui se défilent plus vite que les honnêtes citoyens et, ce sont eux qui se font manger par le système conservateur qui paralyse et qui bloque le pays. On est passé par tous les magouilleurs, les macaques, les idiots, les criminels, les assassins sans avoir vu un seul changement et aucune stabilité du pays.
Évidemment je le sais très bien que la politique c’est le métier des opportunistes, par conséquent, rien ne m’étonne de constater le besoin flagrant de certain de se faire voir et de brûler tout leur potentiel par le favoritisme dont ils devaient savoir comme endoctrinement du conservatisme existant dans le pays.
On pourrait me citer Pascal pour se justifier en me disant que la valeur n’attend point le nombre des années. Tout comme on pourrait me rappeler les mots déjà cités et prononcés qui constituent des fondements et des visions du monde tel que l’expérience tue l’action chez l’homme.
Néanmoins, une chose demeure, à force de vouloir tout rapidement, sans effort personnel, sans le travail constant dans une totale liberté, nos ambitions peuvent toujours brûler notre rôle et notre importance dans le cadre d’un changement global et plus vaste parce que nous ne sommes pas capables de patienter.
Nous nous forçons et nous ignorons ce que nous détruisons comme valeurs en nous et puissance en nous parce que nous nous mettons en évidence comme si nos engagements, nos volontés, nos rêves étaient d’être des superstar, des comédiens, des acteurs des mégalomanes inconditionnels qui se foutent de ceux qui nous ont porté sur leurs épaules par leurs engagements antérieurs aux nôtres.
À force dis-je, de nos vedettariats, nous faisons incursion parmi les plus nantis, ceux dont leurs objectifs sont de corrompre, de nous incarcérer à l’intérieur de leurs ghettos, de leurs vies luxuriantes en nous rendant ivres de satisfactions personnelles et familiales alors que au fur et à mesure que nous nous nourrissons de leurs luxures, nous perdons nos âmes et nos dignités aussi.
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