Les limites de la démocratie en Occident c'est que cette démocratie a peur de son ombre lorsqu'elle est en contradiction avec elle-même. Alors, elle devient violente, méchante, criminelle
Plusieurs parmi mes lecteurs se sont questionnés sur mes derniers articles où je parais ne pas endosser le choix de Jovenel Moïse comme le futur président de Haïti et ces lecteurs se demandent s’il n’y a pas dans mon discours une certaine méchanceté de ma part ou si mon discours ne s’inscrit pas dans une logique destructrice et fondamentalement idéologique contre le clan de Joseph Michel Martelly.
Devant les diverses questions de mes lecteurs, je décide d’élucider mes points de vue et d’expliquer mon choix de m’opposer à l’élection de Jovenel Moïse comme président du pays non pas parce qu’il est le poulain de Joseph Michel Martelly ou le futur marionnette de ce dernier et de la bourgeoisie mulâtre dont Martelly a toujours été au cours de ces quatre dernières années qui prendront fin le 7 février 2016 prochain.
Pour être très clair, je veux confirmer pour mes lecteurs que je n’ai aucune critique particulière contre le candidat du PHTK ou le Parti des Tèt Kale Haïtien même si le parti ne me plait pas vraiment compte tenu de sa structure, son histoire et son manque de vision sans oublier le flou de son idéologie par rapport à la réalité du régime politique que ses dirigeants appliquent dans la gestion des affaires de l’État.
De même, je ne conteste pas Jovenel Moïse parce qu’il a réussi en affaire ou du moins que son entreprise agricole est en train de réussir dans un secteur économique qui a toujours été négligé et abandonné à la fois par les pouvoirs en place que par la bourgeoisie commerciales et pseudo industrielle du pays. Au contraire, et c’est plus précisément ce début de réussite qui m’oblige à m’opposer à l’arrivée de Jovenel Moïse comme président du pays.
Évidemment, pas pour les mêmes raisons que mes lecteurs semblent me questionner sur les positions que je prend contre cette possible présidence de ce candidat. D’ailleurs, l’une des plus belles choses qui soit réalisée sous le régime Martelly c’est sans nul doute les annonces du Succès de la production agricole de Jovenel Moïse avec ses productions de bananes.
Car, depuis plus de deux siècles d’indépendance de Haïti, c’était la première fois qu’un Haïtien de couleur noire arrive à réaliser une certaine réussite sans que cela ne soit de la politique ou de la drogue.
Très certainement, au cours de notre histoire de peuple, il y a eu de grands hommes d’affaires issus des masses populaires qui ont pu réussir en affaires malheureusement, tous ont fini leurs jours dans la misère parce qu’ils avaient trop partagés leurs richesses.
On peut se rappeler un que l’on disait laisser tomber de l’argent dans les rues afin que les pauvres puissent les ramasser et les trouver. Il est vrai cependant de supposer et de croire que les entreprises de Jovenel Moïse ne sont pas à lui et qu’il s’agirait vraisemblablement d’une stratégie montée de toute pièce pour préparer le candidat poulain pour les dernières élections vu que Martelly avait préalablement rompu toutes relation avec Laurent Salvador Lamothe son ancien premier ministre.
Néanmoins, peu importe la situation en arrière et qui pourrait placer Jovenel à la tête de cette entreprise, je crois fondamentalement qu’il aurait été plus favorable pour les jeunes du pays d’avoir ce dernier comme modèle de réussite en affaires que dans la politique ou il ne pourra pas faire grande différence avec ses prédécesseurs qui ont eu la gouverne du pays depuis la fin de l’occupation américaine première partie. Je préfère mille fois avoir Jovenel comme homme d’affaire qui réussit qu’un Jovenel Moïse qui va inévitablement échouer en politique.
Ça fait déjà trop longtemps que des noms étrangers arabes, syriens, libanais, hollandais, norvégiens, américains, français, allemands, juifs, suisses, mexicains, espagnols, portugais pour ne citer que ceux-là soient toujours associés à la réussite. Ce ne sont plus les Brandt, les Madsen, les Berhmann, les Mevs, les Accra, les Tardieu, les Lauture, les Mourra, les Masuci, les Saliba, les Bennett, les Dadesky, les Auguste etc… désormais, il y a un jeune Dessalines qui place son nom sur le tableau des réussites en affaires.
Ce n’est pas de la haine contre ces familles riches du pays, mais qui connait l’histoire de ces gens et en quoi ces gens ont été des exemples de réussites pour les jeunes du pays. La majorité des jeunes du pays n’ont jamais vu la face des Mevs, des Saliba, des Caroli, des Soliman et si ce n’était l’affaire de Kidnapping des jeunes Moscoso, la majorité de ces jeunes n’auraient jamais connu un seul visage de la famille des Brandt pourtant c’est l’une des familles qui contrôlent une bonne partie de l’économie du pays. Et qui pis est, exploitent 95 % de la population du pays voire responsable de la grande misère qui ne cesse de ronger le pays.
Voilà pourquoi, à ce titre, Jovenel Moïse perd ma confiance comme candidat à la présidence et même comme président du pays alors même qu’il prend cette plus grande importance à mes yeux comme homme d’affaire qui finalement réussi parmi les requins de la bourgeoisie haïtienne. Et c’est pour la première fois que les jeunes du pays peuvent s’identifier à quelqu’un qui les ressemble, et je répète, quelque soit la façon qu’il est parvenu à la tête de cette entreprise agricole, je préfère le voir prospérer dans son entreprise que de le voir échouer en politique.
En fait ce n’est pas qu’il ne pourra pas réussir en politique, il a toutes les compétences pour bien réussir en politique et mieux formé que plusieurs anciens présidents du pays. Et rien ne m’empêcherais de devenir même son conseiller s’il m’aurait invité à le conseiller et je lui aurais prodigué les meilleurs conseils pour aider à sortir le pays de son sous développement.