Les Organes Reproducteurs du Sous-développement de Haïti


Le philosophe éveillé
J’exprime
Dieu

La culture politique d’Haïti s’est construite à partir  d’un ensemble de faits, de gestes, d’actes et d’événements dont certains ont fait les actualités politiques, économiques, sociales, culturelles et historiques du pays.

Or pour que ces faits, ces gestes, ces actes et ces événements puissent construire ce qui deviendra cette culture, la culture politique haïtienne, nous les avions répété faisant en sorte qu’ils deviennent nos habitudes, les habitudes de nos politiciens et de nos hommes et femmes politiques jusqu’à ce qu’ils soient acceptés par nous tous. Disons plutôt, qu’ils ont été imposés à l’ensemble du pays puisque se transformant également en normes et en règles à suivre.

De plus, notre acceptation les rend et les transforme en coutume, notre coutume, puisque nous, les politiciens haïtiens bien sûr,  allions nous assurer de les transmettre d’une génération à l’autre et se faisant, ils vont devenir notre coutume, notre coutume politique et notre identité politique: la manière de nous identifier et de nous reconnaitre.

Cependant cette identité que nos politiciens vont se développer sera donc l’héritage des premiers politiciens haïtiens. Des héros de l’indépendance jusqu’à nos politiciens actuels.

Malheureusement compte tenu de l’origine de cette identité pour ne pas dire cette seconde nature de l’homme politique haïtien qui avait été faite et construite sur des fausses valeurs, de faux intérêts mais surtout parce qu’elle est issue de la frustration qui elle-même découle de divers interdits dont l’esclavagisme et le colonialisme nous avaient été imposés de fait et de par leur nature.

Dès lors donc que nous avions été en mesure, par nos gestes, nos actes, par nos faits, par nos événements de nos différentes actualités, de construire notre culture politique à travers nos pratiques, nos habitudes que nous avions également transformé comme notre coutume, il était né le modèle politique et culturel haïtien.

Un modèle qui a été donc construit et façonné au gré de nos hasards et de nos crises sociales et politiques. Un modèle non pensé et non réfléchi mais qui s’impose de fait à nous.

C’est par ce modèle que nous sommes ce que nous sommes maintenant et qui ne correspond pourtant pas à notre idéal de peuple. Nous devons le détruire pour nous en construire ou découvrir un qui correspond à notre vivre ensemble mais surtout idéal commun.

Avec le texte que j’ai écrit sur le modèle politique des amérindiens et autochtones d’Haïti je formule ma proposition  de changement de modèle politique du système politique républicain en vigueur au pays.

Chaque député, chaque sénateur et tous les politiciens qui auraient à cœur les intérêts du pays devaient lire ce texte et peut-être m’écrire pour avoir au moins la partie opérationnelle de ce texte que je n’ai pas publié encore.

Ce n’est pourtant pas ce qui les intéresse et ils n’ont pas de temps pour juste le lire voire tenter de trouver le plan de son application dans le pays. C’est vrai c’est trop les demander pour le plus grand bien du pays. Je m’excuse, je suis trop idéaliste pour ces voleurs à cravates.

Évidemment, très peu de gens saisissent la portée de ce modèle idéal qui pourrait transformer notre statut d’État satellite des grandes et moyennes puissances mondiales et régionales en un véritable État-Système qui est notre principal système de salut collectif et national.

Ainsi, nous avions construit des modèles d’hommes politiques et de cultures politiques qui nous opposent à nous- mêmes puisque ces modèles sont le produit de nos attractions pour ce qui nous était interdit.

C’est le cas pour Henri Christophe qui voulait sortir et avoir pour femme une fille blanche de la même manière que Toussaint Louverture avait fait avant lui.

Le Gouverneur avait tracé le modèle à suivre et on ne pouvait demander mieux à Christophe de ne pas en vouloir comme épouse une jolie femme française.

D’ailleurs même Dessalines va essayer également de marier sa Fille Célimène à Alexandre Pétion, un mulâtre qui ira refuser l’offre du Père de la Patrie, ce qui aura de graves conséquences sur l’histoire même et du devenir du pays, le retour vers la division raciale du pays.

C’est-à-dire, la réussite de l’homme politique haïtien sera donc associée au fait d’avoir une femme blanche comme épouse et des enfants mulâtres ou à peaux claires.

Qu’il s’agisse de Duvalier le père et le fils, qu’il s’agisse de jean-Bertrand Aristide ou de Michel Martelly ce sont tous des héritiers de Toussaint Louverture en ce sens que leurs réussites politiques sont associées à leur mariage et à leur identification à la bourgeoisie mulâtre du pays.

Il faut noter également les manière que tous les héros de l’indépendance du pays se sont enrichis une fois qu’ils avaient fini de chasser les colons français, les anciens maîtres que nos politiciens actuels continuent de servir, toujours avec la tête baissée, aujourd’hui encore.

En effet, au lendemain de l’indépe4ndance du pays, tous les héros de l’indépendance se sont accaparés des terres cultivables du pays avec des pensions et des chèques tirés à même les comptes publics. Et, presque tous à l’exception de Dessalines et de sa familles ont utilisé le pouvoir à la fois pour changer de classe mais aussi pour pouvoir s’enrichir aux dépens des deniers publics et sur le dos des masses populaires du pays.

Par ailleurs, si hier le maître était directement sur place avec ses fouets à la main, de nos jours, ils restent chez eux dans les métropoles et dirigent à distance. Plusieurs rapportent même que dans les coulisses des administrations des puissances hégémoniques comme la France, les États-Unis, le Brésil, le Canada, ce sont de petits groupes, d’une dizaine de personnes au plus, qui dirigent véritablement Haïti à partir de leurs simples agents satellites placés au pays.

Voilà pourquoi, on dit non sans raison que chaque politicien haïtien à son blanc qui le dicte quelle conduite à avoir et à adopter, quelle décision prendre dans telle situation donnée.

Alors, vous comprendrez pourquoi le pays est si divisée et qu’il y a autant de candidats pour les quelques postes électifs. Mieux encore, on peut se demander comment sont faits nos hommes politiques haïtiens qui sont incapables de faire sortir un petit peu d’intérêts pour le pays  et les masses populaires abandonnées.

Ceci dit, si l’on veut donc comprendre véritablement pourquoi Haïti demeure toujours un pays pauvre et sous-développé, il faut visiter les différents modèles de réussites ou d’échecs que les élites dominantes ont toujours offert au pays et également ce que ces élites n’ont jamais offert également au peuple haïtien depuis la naissance du pays jusqu’à aujourd’hui.

Bien que ces modèles dont il est question dans ce texte, ne soient ni écrits ni identifiés parce que personne ne s’était donné de la peine pour pouvoir les identifier, les analyser, les catégoriser et les évaluer par des chercheurs, et des universitaires, ces modèles existent et on peut les retracer à travers l’histoire d’Haïti.

Ce sont des modèles qui sont liés aux diverses actualités du pays mais également  ils sont des moments dominants et des périodes prédominantes de l’histoire du pays.

En fait, ces modèles traduisent en quelque sorte les nœuds de l’ensemble historique du pays qui est caractérisé par des mouvements d’émancipation, les luttes pour l’indépendance du pays, les luttes contre les diverses formes de colonisation et de recolonisation par les puissances étrangère ainsi que des affirmations individuelles et ou collectives.

Toutefois, il faut bien admettre, qu’aucun des ces modèles avait été inventé ou planifié par les élites du pays, ils étaient tous produits par les chocs, les crises sociales et politiques que le pays a toujours connus. En d’autres termes, ces modèles sont donc des produits du hasard et d’un certain déterminisme historique qui se définit et qui se structure à travers les divisions sociales et les divisions de classes qui paralysent le devenir du vivre ensemble haïtien.

Par conséquent, ces divers modèles produits par l’histoire et les luttes sociales et politiques dans le pays n’étaient pas faits ou produits dans le but de sortir le pays de ses problèmes et de son sous-développement. D’ailleurs, je me demande même si les élites nationales haïtiennes connaissent leurs existences compte tenu que personne ne s’était donc pris la peine de les identifier ou de les étudier comme je l’ai ci-haut mentionné.

Évidemment, puisque ces modèles n’avaient jamais été le fruit d’une volonté de changement des élites du pays et puisqu’aucune élite de Haïti n’a jamais pris le temps pour proposer des vrais modèles alternatifs au pays c’est donc le destin et le hasard qui se sont occupés de construire des modèles de réussite et d’échec de la société haïtienne. Disons tout simplement, que ce sont des modèles de l’échec collectif des haïtiens.

En fait, les élites haïtiennes se reproduisent elles mêmes très bien sans pour autant opérer des transformations de la société haïtienne dans son ensemble. Pour se reproduire, les élites haïtiennes le font aux dépens des masses populaires et plus particulièrement de la grande majorité des haïtiens noires faisant en sorte que c’est la misère, le sous-développement, l’ignorance et la crasse qui se reproduisent plus largement et plus facilement dans le pays parce que reflétant la véritable image de toutes les élites du pays, des élites apatrides et antinationales.

 À travers les modèles apparemment représentatifs les élites économiques et intellectuelles reproduisent les disparités sociales et économiques alors même qu’elles maintiennent également les fausses valeurs et les faux intérêts nationaux.

Ainsi, c’est en particulier l’élite économique et financière qui a toujours caché et maintenu secret leur modèles de réussites tels: le travail et l’effort.

Or, puisque cette élite vit et évolue en vase clos à l’intérieur des périmètres ghettoïsés comme pour se protéger de la peste que sont les masses pour elles, il en résulte que leurs modèles de succès se retrouve coincé à l’intérieur de ces ghettos bourgeois.

Ce qui signifie, les masses populaires ignorent les moyens de réussite et de progrès parce que celles-ci lui sont complètement étrangers voire inconnus. De ce fait, à cause de ces barrières à la connaissance et aux savoirs qui facilitent et qui permettent d’atteindre le succès et la prospérité les masses sont donc tenus à l’écart de toutes les formes de progrès et de modernisme.

Ce sont les fondements des deux Haïti, une Haïti riche et prospère en contact avec le progrès, le développement et les civilisations avancées, celle des bourgeois et des élites nationales haïtiennes et, une Haïti, des noirs et des masses populaires que l’on appelle le peuple d’en dehors qui vivent loin de tout progrès, de tout développement, de toutes les évolutions et des civilisations modernes.

Ainsi, cette bourgeoisie économique et financière vit donc en dehors de la société bien que ce soit elle qui appelle pourtant les paysans les gens d’en dehors. Tous les membres de la bourgeoisie haïtienne vivent à proximité l’un de l’autre mais également, ils vivent dans une très grande promiscuité teintée de l’inceste et de la schizophrénie.

Par ailleurs, on dit souvent tel père tel fils pour parler de notre système de reproduction de valeurs sociales et culturelles au sein de nos familles et de nos sociétés.

Cela semble être la réalité pour le modèle ou les modèles qui prévaut depuis toujours en Haïti, tel niveau de transfert de valeurs et d’échanges de la bourgeoisie haïtienne vers les masses populaires, tel niveau de progrès et de développement du pays.

Plus les classes dominantes transfèrent aux masses populaires les bonnes valeurs, plus les masses les utilisent et s’accommodent avec ces valeurs. Par contre lorsque les élites gardent secrètes pour elles-mêmes les idées, les valeurs, les connaissances, les savoirs du progrès et du développement, les masses populaires se maintiennent dans le strict minimum de la misère et le sous développement.

Voilà en quelque sorte un aspect de l’origine et de la permanence du sous développement qui prévaut depuis toujours en Haïti. La bourgeoisie haïtienne, ou du moins, les bourgeoisies haïtiennes n’ont jamais su transférer aux masses populaires du pays leurs idées, leur sens, leurs savoirs, leurs connaissances du progrès et du développement.

Dans le cadre de la multiplicité des candidatures enregistrées à l’occasion des prochaines élections de 2015 en Haïti, nous sommes en présence du même modèle reproductif vieux de plusieurs siècles dans le pays voire plus vieux encore que la nation haïtienne elle-même si celle a déjà existé bien sûr.

En effet, le mimétisme est à la base de tous les systèmes éducatifs et de transmission de valeurs, de comportements sociétaux et, c’est par mimétisme que nous arrivons à développer des habitudes et de la pratique de faire et de dire les choses.

Cela étant dit, voyons comment le nombre de candidats inscrits pour les prochaines élections en Haïti trouve sa source dans le modèle ou les différents modèles qui ont eu prédominance dans le pays depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui.

Je parle de plusieurs modèles de reproduction de valeurs et de comportements dans le pays de un, parce qu’il y a plusieurs types d’exemples de modèles types mais aussi de deux,  parce que les exemples des modèles de ces reproductions varient en fonction des différentes actualités de groupes dominants dans la société.

Toute société est à l’image de ses élites dominantes. En Haïti, cette affirmation se vérifie facilement à travers les différentes générations d’élites que le pays a connu mais surtout avec les différents modèles que ces élites ont imposé à cette société.

Or, contrairement aux autres sociétés et plus particulièrement les sociétés développées, les élites haïtiennes n’ont jamais proposé des modèles de progrès et de développement à la société haïtienne.

Pour cause, les gens qui se sont enrichis par le commerce, les industries, les technologies, la finance ou tout simplement l’entreprenariat ont toujours garder les secrets de leurs réussites entre leurs classes et ne se sont jamais présentés comme modèles à la société et aux jeunes des masses et des classes moyennes.

Depuis Toussaint Louverture, premier exemple de réussite, d’ascension sociale et économique, à la fois comme premier général noir de l’armée d’une société colonisée et sous emprise d’une puissance étrangère et coloniale mais également, comme ancien esclave à devenir chef de ses propres maîtres et exploiteurs, toutes les bases du modèle d’exemplarité dominante de la société haïtienne sont posées et elles vont marquer tous les aspects et tous les domaines structurant la société haïtienne.

Ainsi, comme Toussaint l’avait fait avant eux, tous les généraux de l’Indépendance et tous les hauts gradés de l’armée haïtienne à l’exception bien sûr de Jean-Jacques Dessalines, vont marquer leurs réussites et leurs ascensions sociales et économiques par leurs mariages avec une femme blanche, une mulâtresse pour utiliser un terme plus Haïtien.

Afin d’atteindre cet objectif, se marier avec une mulâtresse, tous les officiers de l’armée, une fois gradués de l’académie militaire se verront se présenter et s’offrir des femmes blanches par les autorités militaires et ceux qui sont passés par la gendamerie de l’armée ou qui n’auraient pas eu leurs femmes blanches iront même par épouser les descendants polonais de cazale ou des Cayes et de Jacmel et s’ils n’arrivent toujours pas à satisfaire ce désir, ils préfèrent même épouser des prostituées dominicaine ou françaises ou nord-américaines.

Nous sommes donc devant un modèle de mimétisme  fondé sur l’exemple de Toussaint Louverture qui a eu pour femme une mulâtresse que les officiers de l’armée, les ministres noirs et les fonctionaires noirs haïtiens formant la classe moyenne haïtienne.

Autrement dit, tous les éléments des masses qui réussissent choisiront de renier leurs appartenance à la majorité noire du pays pour pouvoir se faire accepter par l’élite blanche du pays.

Cela a un coût très élevé pour les masses noires du pays, les officiers, les ministres, les directeurs et hauts fonctionnaires de l’État vont se distancier de cette masse noire du pays.

De plus, en rejetant leurs véritables classes sociales, les noirs qui réussissent bloquent les autres éléments noirs sur le chemin de leur réussite. Il y a une complète rupture entre ceux qui progressent et les autres, qu’il s’agisse des membres de leurs propres familles ou des anciennes amitiés.

C’est donc un changement radical et un transfert de classe sans aucune transition que ces éléments de la classe moyenne du pays opèrent en s’intégrant à la bourgeoisie mulâtre et des affaires..

Voici donc un élément fondamental de tare dans le modèle de réussite des éléments de la classe moyenne haïtienne et cette tare est en quelque sorte l’une des composantes des causes du sous-développement du pays.

D’ailleurs, qu’il s’agisse de François Duvalier, le principal noiriste du pays, de Jean-Bertrand aristide, de jean-claude Duvalier ou de René Préval ou de Joseph Michel Martelly pour ne citer que ceux-là, ils ont tous renié à leurs appartenances ethniques pour se distancer de leurs frères noirs haïtiens mais surtout pour marquer leurs réussites et leurs ascension sociales.

Un autre mimétisme que la socié haïtienne continue de connâitre c’est les exemples dominants les actualités du pays.

En effet, à chaque fois qu’un groupe dominant du pays et chacune des élites du pays opère une action ou engage une forme quelconque d’action qui marque l’histoire du pays et selon les différents rituels de manifestation de cette action, le peuple tend à reproduire ces actions dans les autres secteurs et dans les différents aspects de la vie du pays.

C’est ainsi que les groupes et les catégories sociaux s’imprègnent des habitudes, des mœurs, des cultures et des coutumes que lui transfèrent les élites du pays.

En d’autre terme, le peuple suit pas-à-pas et reproduit les divers exemples que ses élites lui fournissent puisque ces élites sont les modèles à suivre car valorisées et ritualiées à travers les différentes manifestations de célébration et de commémoration nationales.

Chacun reproduit dans son domaine les mêmes gestes, les mêmes stratégies, les mêmes comportements, les mêmes attitudes et comme conséquence, on obtient également les mêmes résultats négatifs ou positifs dans ces autres domaines et dans ces autres aspects.

À titre d’exemple, je peux citer la mode de l’héroïsme au temps colonial, les jeunes s’impliquaient dans cette lutte parce qu’ils avaient des exemples vivants des héros de la lutte pour l’indépendance.

C’est ainsi que l’armée indigène n’a pas eu de la difficulté pour recruter de jeunes soldats car chacun savait qu’il était valorisé de servir pour la cause de la liberté collective.

Cependant, comme aspect négatif de l’exemple de Toussaint Louverture, tous les généraux et tous les soldats pensaient qu’ils devaient tous et chacun devenir Gouverneur en Chef du pays voire également président et Roi du pays. Henri Christophe se croyait plus apte à gouverner le pays après la mort de Dessalines et Alexandre Pétion pensait pareillement aussi.

On a vu Jean-Pierre Boyer qui a dirigé l’île entière après la mort de Pétion et de Christophe, l’un des plus longs règnes d’une présidence sans partage qui en quelque sort annonçait les tyrannies des Duvalier et leur formule de présidence à vie. Soulouque de son côté se fera couronner Roi une suite logique de l’exemple de Henri Christophe avec son royaume du Nord.

Évidemment, les cas de coups d’État qui ont retardé le pays et qui ont surtout alimenté la culture de l’antinationalisme des dirigeants haïtiens sont multiples. Il y a des coups d’État parlementaires, des gouvernements collaborateurs avec les étrangers plus particulièrement les gouvernements mulâtres du pays.

Il y a également des coups d’État militaires en collaboration avec les puissances étrangères plus particulièrement les coups d’État qui sont donnés au cours de ces trois dernières décennies après la chute du régime des Duvalier.

Notons également pour cette période les particularités de ces différents coups d’État l’implication et les rôles de premiers rangs des soldats de l’armée d’abord avec le coup d’État du Général Prosper Avril, celle de Raoul Cédras et plus particulièrement celle de Guy Philippe.

Ce sont là des modèles qui ont marqué les jeunes du pays. Et lorsque l’on voit ces soldats vouloir s’accaparer du pouvoir central du pays en voulant et en revendiquant d’être les gardiens des ordres constitutionnels, on peut comprendre qu’il y a des effets de mimétismes qu’ils traduisent compte tenu des exemples et des seuls exemples qu’ils ont comme solutions aux crises et aux divers problèmes auxquels fait habituellement face le pays, des coups d’État.

Ils ont reproduit ce qu’ils connaissent et surtout ce qu’ils ont estimé avoir comme seules solutions à des problèmes plutôt assez complexes pour leur entendement. C’est le drame haïtien.

Ces soldats sont issus des masses populaires et toutes leurs vies durant, ils n’ont vu que des régimes et des présidents à vie qui n’ont jamais proposé autre chose que la violence et les crimes. Ils n’ont que des généraux mêlés dans les trafics de drogue qui s’enrichissent devant leurs yeux.

Des militaires, des policiers, des hommes et femmes politiques qui se sont enrichis par le crime et la trahison, des généraux et des présidents qui volent et pillent les fonds publics du pays. Alors, ils n’avaient que de ces exemples pour pouvoir construire leurs jugements et leurs raisons.

C’est ainsi qu’ils ont prit goût en se disant, je l’imagine, que si les généraux, les colonels et les ministres et les présidents qui ne sont en général pas plus intelligents qu’eux se sont enrichis et s’exiler sans de graves conséquences sur leurs propres sécurités, alors pourquoi pas nous les petits soldats.

Voilà en quelque sorte l’origine de ces vagues de coup d’État de l’après Duvalier.

Malheureusement pour Haïti, tous les exemples que les élites ont offert à la société ce sont de mauvais exemples qui tendent et qui visent à maintenir le pays dans la misère, dans l’ignorance et dans la crasse.

Ni la bourgeoisie commerciale, ni les classes moyennes, ni les intellectuels du pays ne sont en mesure jusqu’à présent des alternatifs aux cultures, aux habitudes, aux traditions qui définissent et qui déterminent le devenir du pays.

On a vu que les classes moyennes du pays issus de la guerre et des guerres de l’indépendance avaient perpétué à la fois l’ancien régime colonial et que ces éléments de cette classe moyenne dont les généraux n’ont jamais su investir ou entreprendre des démarches d’enrichissement par le travail et qu’un grand nombre des héros de l’indépendance ont terminé leurs vieux jours dans quasiment la misère.

De même, les cohortes de militaires qui ont succédé à ces héros de notre liberté n’ont pas pu faire mieux eux aussi et qu’ils ont tous préféré changé de classe en épousant des mulâtres et des femmes blanches, véritable signe de leurs réussites personnes. Parallèlement à ces parvenus de la classe moyenne, les bourgeois haïtiens quant eux, ont toujours préféré garder pour eux leurs intelligence de la réussite.

À tel point que sur les 10 000 personnes qui forment cette bourgeoisie mulâtre et blanche du pays, moins de 1000 haïtiens sont capables d’identifier et reconnaitre les cinq familles les plus riches.

Pourtant, les noms de ces personnes sont bien connus de tous. La principale cause de cette méconnaissance de ces gens qui semblent bien réussir voir s’enrichir allègrement dans le pays par le travail c’est que ces cinq familles modèles ne communiquent pas avec le peuple.

Elles se cachent au lieu de s’ouvrir au peuple . Elles ne partagent pas leurs succès avec les masses populaires du pays. Pourtant, on le sait bien, l’un des vecteurs et facteurs qui permet l’enrichissement c’est le mimétisme. Celui-ci est complètement absent dans le pays.

Dans les pays étrangers, on célèbre la réussite, on honore ceux qui se dépassent et on admire et adore ceux qui sont exceptionnels dans leurs domaines.

Mais la bourgeoisie haïtienne refuse catégoriquement de partager ses histoires avec le peuple parce que si le peuple connaisse leurs histoires, il va le mimer et du coup se délivrer et prospérer.

à suivre…

Hermann Cébert