Essai critique sur la définition et les caractéristiques du noyau central chez un sujet tel que tente de le définir le professeur Jean-Claude Abric.


 

Voici une partie d’un travail que j’avais réalisé dans le cadre d’un cours mais que je décide de mettre à la disposition de mes lecteurs dans le cadre des articles sur le processus décisionnel des individus et surtout ceux qui ont des croyances. C’était promis alors c’est fait.

Il permettra à tout un chacun de mieux comprendre sur quoi se base les gens pour décider et d’éviter de voir des contradictions là où il n’y en a pas vraiment. C’est en quelque sorte les limites du rationalisme occidental qui a été élaboré prématurément eu égard à la rationnalité non occidental comme celle des africains et des Haïtiens en particulier.

Ces limites intrinsèques à l’entendement des occidentaux ouvre la voie à la compréhension partielle du fondement du racisme des blancs contre les noirs en ces temps où n’importe quel chercheur médiocre fondamentalement infesté par les préjugés qui le constituent arrive à publier son fatras intellectuel que les médias rapportent sans aucun gêne.   

Les individus quel que soit le milieu dans lequel ils évoluent, réagissent, se comportent et s’expriment en fonction de leurs intérêts et de leurs valeurs lesquels constituent les composantes du noyau central de leurs représentations sociales et culturelles. Ainsi, l’identification d’un noyau central qui présente une représentation contradictoire chez un même sujet pose un problème méthodologique fondamental qui est l’absence de caractère universel de ce qui devait être ce noyau central.

Il ne peut exister plusieurs représentations sociales chez un même individu et aucun individu ne peut avoir deux comportements, deux attitudes qui le placeraient en contradiction avec lui-même. Ce qui signifie, selon nous, chez un même individu deux décisions, deux comportements peuvent être projetés comme étant contradictoires au regard de l’autre qui, pourtant selon la logique du sujet, sont saisis et compris comme étant rationnels car il agit en fonction de ses valeurs ou de ses intérêts.

Le système des représentations sociales se met en branle et fonde les jugements et les comportements dans tous les contextes où le sujet est touché dans son ontologie ( ou ce qui lui est d’ontologie), le contexte ontologique c’est une situation où l’individu peut-être affecté par des effets extérieurs qui s’attaquent directement à ses propres valeurs qui sont supposées d’être inviolables dans sa logique et dans son raisonnement.

            L’objet de notre essai concerne les représentations sociales et culturelles plus particulièrement des limites de la définition du « noyau central » tel que le professeur Jean-Claude Abric a pu le définir lors de son exposé. Par cet essai, nous entendons démontrer que les caractéristiques du noyau central sont communes à toute forme de représentation par le fait même qu’il doit exister un seul type de représentation qui est une méta représentation qui inclut à la fois la représentation sociale et culturelle et la représentation individuelle et personnelle. C’est donc parce que la représentation sociale fait corps avec l’identité du sujet, les comportements, les attitudes ainsi que les discours des sujets deviennent fonction de leurs intérêts et de leurs valeurs.

 Justification :

            Lors de son exposé en classe (par vidéoconférence), le professeur Abric avait raison de laisser la définition qu’il avait donnée au noyau central pendante. En effet, cela valait la peine qu’il l’ait laissée étant donné les faiblesses de ces recueils de données sur le véritable noyau central[1]. C’était parce que le noyau était mal défini dans les exemples de M. Abric qui fait qu’il a pu découvrir certaines contradictions chez les sujets qu’il a étudié, en ce sens qu’il n’existe pas une théorie des représentations sociales concernant le noyau central. Autrement dit, à cause de l’absence d’une théorie du noyau central, il manquait au professeur l’outil théorique[2]. D’ailleurs, c’est Abric lui-même qui nous ouvre la voie de recherche du noyau central lorsqu’il nous invite à prêter davantage d’attention aux composantes de la représentation à savoir une organisation hiérarchique des éléments de ses constitutifs[3]. Or, cette organisation repose sur une hiérarchie entre les éléments constitutifs de la représentation déterminée par ce que le professeur Abric appelle le noyau central. Si en ce sens, pour bien comprendre M. Abric, la catégorisation qui se fait à l’interne pour produire la représentation dépend de ce qui est à la base et qui soit essentielle à la représentation, c’est-à-dire le noyau central, il doit être évident que les expressions du sujet soient fondamentalement le produit de la structure interne même du sujet et non d’une structure externe comme le contexte social. De ce fait, il en résulte que qu’appartenant à une structure sociale qui impose des contraintes normatives, le sujet, à cause de sa construction interne dont est issue une structure interne, jouit d’une autonomie expressive par rapport aux contextes dans lesquels il doit agir et interagir étant donné ses appartenances à ce tissu social.

Dès lors que nous repositionnons ce qui doit régir l’organisateur interne de la représentation, la simplicité de notre démarche nous oblige à revoir le sujet dans ses rapports avec lui-même d’une part, et d’autre part, dans ses rapports avec les autres soit son appartenance social. Ainsi, nous pouvons voir le sujet comme ayant une identité propre tout en partageant une identité collective. Sur le plan personnel il a et a développé des intérêts personnels et individuels puis, il a et a développé des valeurs personnelles tout au long de son processus d’affirmation malgré les contraintes de son adaptation, de son assimilation, de son intégration au corps social bref, de sa socialisation. Tout en étant lui-même, il est aussi ce que les autres sont, pris sur le plan collectif ou social. Il peut être à la fois seul et entouré, c’est-à-dire autonome et dépendant du corps social auquel il appartient. Une telle réalité est donc facilitée par les essences mêmes des identités qui sont fondamentalement contradictoires dans les phases d’affirmations exceptionnelles prédéfinies par l’état de nature du genre humain. De plus, il y a contradiction parce que les sujets devront se définir à la fois, par ce qu’ils se croient être (identité personnelle), ou et par ce qu’ils doivent être selon le corps social auquel ils appartiennent(identité collective). Ainsi, ils s’expliquent par eux-mêmes et ils expliquent les autres par lui-même, mais également dans leur entendement, ils sont expliqués par les autres ( corps social) et les autres sont expliqués par lui. Cette autonomie dans la dépendance est ce que nous appelons la dialectique identitaire, une sorte de réductionnisme idéologique qui permet de comprendre comment on procède pour ramener ce qui est du domaine du particulier au domaine universel.

Voilà pourquoi, dans les recherches du Professeur Abric, il n’y avait aucun élément d’universalité dans le noyau central des différents cas présentés. Pour chaque cas il pouvait y avoir un noyau central sans pour autant avoir de liens entre ces noyaux centraux. Une telle démarche pouvait aller jusqu’à l’infini, ce qui par conséquent est un risque énorme de vagabondage et de délinquance intellectuelle par les chercheurs. Par contre, en ce qui nous concerne, comme son nom l’indique « noyau central » il devait y avoir un seul noyau qui soit compatible à tout type de cas d’espèce.

L’élément universel de ce qui doit être ce noyau central doit correspondre au sujet dans ce qu’il est et veut être, sa composite identitaire[4]. Tout en faisant partie d’un groupe, le sujet doit demeurer lui-même malgré qu’il peut être influencé par effet mimétisme du groupe. Cependant, il est à reconnaître dans un tel contexte, d’ailleurs peu importe la discipline qu’impose le groupe, le sujet ne sera pas pour autant larvé de tout ce qu’il a pu acquérir dans d’autres milieux auparavant comme au sein de sa famille, par l’école, son cercle d’amis. S’il est vrai qu’il devait à chaque fois renoncer à ce qu’il est et croit être en intégrant un groupe, on aurait aucune identité propre et à la limite aucune personnalité mais simplement de simples marionnettes dont les groupes pouvaient modifier à leur guise. On pourrait même dans de tels cas de figure comprendre le sort qui serait réservé à l’être humain étant donné qu’il serait modifiable et transformable au gré de la volonté des groupes auxquels il appartient. Heureusement qu’il n’en n’est pas ainsi, car il y a en chaque être quelque chose qui, une fois formée et construite se modifie plus lentement que n’importe quel autre chose qui constitue son essence[5].

Le sujet sait qui il est et il a la conscience de ce qu’il est, bien entendu du point de vue pratique, il sait ce qu’il veut et comment il le veut, mais principalement, il sait choisir quand il est obligé de le faire. Voilà par analogie avec l’économie et la finance les fondements du comportement des sujets, c’est-à-dire que les intérêts et les valeurs des sujets définissent leurs comportements, leurs attitudes et leurs opinions et qu’en ce sens, l’environnement peut avoir une certaine influence mais d’intensité plus faible que ceux-ci compte tenu qu’ils sont des êtres rationnels. Néanmoins, il est à noter que le contraire d’une telle expression identitaire doit être une aberration puisqu’il équivaudrait à une discrimination négative susceptible de déboucher sur des formes d’affirmation haineuse tel le nazisme, l’antisémitisme, le racisme, l’homo phobie.  

Selon donc la démarche empruntée, il était si facile pour le professeur de réduire sa recherche à l’existence de contradiction ou de comportements et d’attitudes antagoniques chez un même sujet. Essayons de reprendre les exemples du professeur Jean-Claude Abric en tentant de faire ressortir les éléments constitutifs du noyau central à savoir les intérêts, les valeurs et les difficultés. Dans le cas d’un agent d’aide sociale à qui on demanderait son opinion sur les assistés sociaux pendant qu’il est en train d’opérer donc, sur son lieu de travail, selon les résultats du professeur, l’agent donnera une réponse positive sur les assistés en ce sens qu’il dira quelque chose qui est différent de ce qu’il dira entre amis et principalement dans un contexte différent. Pour le professeur, de telles réponses témoignent d’une contradiction dans les représentations sociales de l’agent en question.

De même, toujours selon l’analyse du professeur, il y a contradiction parce que quand on décontextualise l’agent on peut découvrir les contradictions dans les représentations de celui-ci. En effet, nous aussi nous acceptons l’effet du contexte sur le discours de l’agent mais un tel effet est vraiment mineur aux autres caractéristiques du noyau central. Selon nous, si l’on questionne le même agent dans le même contexte normatif après que le sujet ait été blessé dans ses valeurs ou de ses intérêts, il est évident que le discours que le sujet avait tenu dans la situation décontextualisée sera le même que ce qu’il a suite aux blessures personnelles. Autrement dit, le contexte avait peu d’impact sur la représentation du sujet alors que nous retrouvons toute la force de ces deux éléments du noyau. C’est donc le défi posé à l’ego à travers intérêts et valeurs qui modifie le discours de la représentation et non la décontextualisation elle-même.

On connaît le nombre de cas où des agents d’aide sociale, après avoir été injuriés par leurs clients, se sont mis à dire les quatre vérités sur ces assistés. Dans ce cas on peut voir leur franchise bien qu’il puisse s’introduire dans leurs propos des éléments de preuve non justifiés. De toute façon la seule chose que nous pouvons affirmer c’est que les représentations professionnelles ne constituent pas hors de tout doute quel est son impact sur la soi-disant contradiction décelée chez un même sujet si l’on procède à la décontextualisation. L’histoire de cet agent qui s’affiche clairement lorsqu’il est blessé ou lorsqu’il est dans une situation de liberté positive, c’est-à-dire dans son état naturel peut être la même de celui qui conduit à grande vitesse sur une autoroute. Le noyau de tous ces cas demeure le défi posé à l’ego, les difficultés sous un fond d’intérêt et de valeur. Nous devons rejeter l’idée d’une pluralité de noyaux qui soient associés à des contradictions ans les représentations sociales et culturelles. Cependant, nous devons reconnaître le pouvoir des intérêts et des valeurs ainsi qu’au défi posé à l’ego comme principale source de différence dans les représentations.

Plus encore, bien souvent, lorsque nous analysons un cas d’espèce nous oublions que nos outils empruntent notre propre système de représentation ce qui signifie, les biais de nos analyses et de nos conclusions découlent fondamentalement de celle-ci. Les cas complexes suivent de ce fait nos propres logiques telles nos méthodes inductives et déductives qui constituent les fondements du rationalisme scientifique. Pour ainsi dire, parce que nos modèles d’analyses découlent de notre propre représentation, nous ignorons si nous transposons dans la réalité des sujets étudiés cette représentation qui est la nôtre. Ce sera dans ce contexte que nous tenterons de dégager le noyau central en vue de bien comprendre le discours et les comportements des sujets peu importe le contexte dans lequel ils interagiront.

Cadre conceptuel :

Lors de l’exposé du professeur Abric, il était question du modèle de recueil d’informations. Selon le professeur, si on demande à un sujet de répondre à un questionnaire dans deux contextes différents, il donnera deux réponses contradictoires. Il y a un contexte normatif qui peut être professionnel donnant naissance à une représentation professionnelle et un contexte normal qui est une autre représentation. Telle est donc la raison pour laquelle un même sujet donnera deux réponses contradictoires selon la méthode de substitution et de décontextualisation que propose le professeur.

Or, la question que nous nous posons est de savoir si c’est la substitution ou la décontextualisation qui permet de découvrir la contradiction et l’antagonisme dans le discours, dans les attitudes et dans les comportements des sujets. Autrement dit, si la méthode proposée par le professeur se révèle justifiée par le choix du véritable noyau central, on ne devait pas trouver de contradiction dans les réponses d’un sujet quel que soit le contexte dans lequel il répondra aux questionnaires. Si au contraire, la méthode proposée par le professeur se révèle justifiée par le choix d’un faux noyau central, on devrait trouver des contradictions dans les réponses d’un sujet selon les contextes dans lesquels il répondra aux questionnaires. Sans prétendre que le professeur Abric a mal estimé ou plus précisément mal défini son noyau central, nous allons supposer que qu’il doit exister un ou des éléments communs à tout noyau, ce qui par extension est une forme universelle du noyau central. Par ailleurs, c’est parce qu’il y a quelque chose de constant chez les sujets qui fait que celui-ci demeurera lui-même quel que le contexte dans lequel il devra agir, voire à interagir.

Recension partielle de littérature :

Nous serons tous d’accord à l’idée que les contributions du Professeur Jean-Claude Abric sont considérables dans les études sur les représentations sociales et, qu’il est actuellement l’une des figures intellectuelles de cette disciplines. Delà à dire, que nous ne pouvons nous passer de certains de ses écrits sur les représentations et particulièrement sur ses recherches du noyau central des représentations qui sont, combien utiles pour notre recherche. Il est également important de noter que la découverte du noyau central est fondamental dans la compréhension des représentations sociales et culturelles, car le noyau est par excellence le code génétique des comportements, des attitudes et du discours des sujets. 

Définitions du noyau :

Selon le dictionnaire antidote, le noyau c’est la partie centrale d’un fruit, dure et assez grosse (exemple : noyau d’avocat, de pêche, de cerise, d’olive, de prune, d’abricot). Le noyau se définit aussi comme étant la partie centrale d’une chose, de nature ou de densité différente du restant de cette chose.  Partie centrale et massive d’un atome, composée de protons et de neutrons. Partie centrale de la cellule renfermant les chromosomes et un ou plusieurs nucléoles. Groupement de neurones des centres nerveux. Pièce résistante à la chaleur que l’on introduit dans un moule pour le moulage des parties creuses d’une pièce coulée. Petit groupe de personnes à l’origine d’un groupe plus important ou qui en constitue la partie essentielle. Noyau ethnique. Groupe de personnes qui s’opposent à quelque chose :noyau d’opposants, de résistance.

 

Par rapport à l’objet de notre essai, nous définissons le noyau comme étant cette partie qui est à l’origine des représentations sociales et culturelles et qui leur soit essentielle. Autrement dit, les représentations sociales et culturelles ont quelque chose qui leur donne naissance et qui les soit essentielle, ce quelque chose c’est le noyau des représentations. Ce noyau centrale est donc antérieur aux représentations ou du moins il fait corps aux représentations qu’elles soient sociales ou culturelles. De plus, ce noyau fait aussi partie de l’identité du sujet et qu’il évolue, se modifie en même temps que le sujet lui-même évolue personnellement et collectivement. Le noyau est en quelque sorte ce qui permet à tout sujet d’établir des liens entre les identités et les représentations car unité de liaison par excellence dans la construction du jugement des sujets[6]. Il est présent dans la formation des croyances, dans la mise en place des convictions mais également il est le pilier de la personnalité et du caractère des sujets. Le noyau ne se modifie pas selon les contextes.

Il est vrai que le noyau n’est pas antérieur au sujet mais on pourrait même supposer qu’il a une forme embryonnaire chez tous les sujets et que la socialisation, l’assimilation et l’éducation constituent des facteurs de construction de représentation, donc du noyau central. Cependant, nous devons tout aussi admettre pour qu’un sujet arrive à développer sa propre représentation il faut qu’il ait quelque chose qui lui permet de le faire. De plus, étant donné qu’il devra tout aussi bien acquérir et partager certains éléments en commun avec les membres de sa famille ou de sa communauté, il doit avoir un placenta dans lequel doit se développer son noyau central[7]. Nous admettrons pour vrai qu’il y a un récepteur ou un receveur de noyau chez tous les sujets qui les permettent de recevoir et partager certains éléments de représentation et d’identité avec les autres membres de la communauté à laquelle il appartient.

L’importance de cette acceptation est qu’elle nous permettra de remettre en question l’hypothèse selon laquelle les sujets auraient des représentations contradictoires dans des contextes différents. Toutefois nous admettrons également avec Michel Bataille et al de l’idée de la variation d’une représentation chez un même sujet mais pas pour les mêmes raisons que ces derniers[8]. D’abord, nous rejetons l’idée de variation de représentation chez un même sujet en disant tout simplement que les sujets adaptent leur représentation au contexte dans lequel ils évoluent et que cela ne signifie pas pour autant que ce soit leur représentation qui varie. Car une fois qu’une représentation est faite, elle ne se modifie pas au rythme des saisons et des circonstances[9]. Ce qui signifie, la représentation ne peut pas varier selon les contexte et que les perceptions qui se dégagent peuvent envoyer une compréhension contradictoire dans le champs du chercheur ou de l’analyste[10]. De plus, ce sont aussi des principes de dichotomie, d’adaptation et d’assimilation, de syncrasie complète Doise.

Arguments :

Chez un même individu deux décisions, deux comportements peuvent être projetés comme étant contradictoires au regard du chercheur ou de l’analyste, pourtant selon la logique du sujet, ces décisions et ces comportements sont saisis comme étant rationnels car il agit en fonction de ses valeurs ou de ses intérêts[11], mais de telles considérations sont faites non par le sujet en question mais par le chercheur qui, travaillant avec des méthodes scientifiques et voulant voir que les sujets étudiés apparaissent comme rationnels dans son champs de vision selon des critères de rationalité. Or, la réalité n’est pas toujours ainsi car les individus agissent soit en fonction de ce qu’ils considèrent comme leurs valeurs ou soit en fonction de ce qu’ils considèrent comme leurs intérêts. Et, dans toutes les situations où ils doivent agir, interagir ils le font soit en fonction de l’une ou de l’autre ou encore en fonction des deux critères. Dans tous les cas de figure, les sujets se considèrent rationnels.

En effet, selon André Laks[12]. Cette explication de M. Laks met en lumière la position du scientifique et celle du sujet. Le scientifique établit une différence entre ce qui doit être rationnel et irrationnel alors que pour le sujet, dans la mesure que son discours, son comportement ou ses attitudes correspondent soit à ses valeurs ou à son intérêt, il demeure rationnel dans sa démarche. Tout peut se mélanger dans l’entendement du sujet car à ce niveau il est le seul à déterminer ce qui est légitime ou non. Par contre, pour le chercheur, le moindre manquement doit être identifié et catégorisé étant donné que rationalisme l’exige. Alors, on comprend que pour un sujet donné, ce qui peut paraître normal peut ne pas l’être pour le scientifique, car le sujet a une représentation qui est fonction de ses valeurs et de ses intérêts et qu’en aucun sens un contexte peut faire varier[13].

Néanmoins ce sont ses intérêts ou ses valeurs ou les deux qui déterminent où et quand il doit adapter ses représentations[14]. Ce qui revient à dire, parmi les éléments constitutifs des représentations nous avons les intérêts et les valeurs des sujets qui sont intimement liés aux sujets eux-mêmes. Et qu’en fait, ce sont ces valeurs et ces intérêts qui varient et qui permettent au chercheur de détecter une certaine contradiction dans la représentation des sujets. Il y a quelque chose proche de la substance identitaire qui établit la spécificité de chaque sujet en ce sens qu’il puisse exister un individualisme personnalisé en chaque sujet qui prédéfinirait certaine personnalité et certaines individualités[15]. De même, il serait bon de noter qu’il n’existe pas de sujets qui soient totalement rationnels selon la vision occidentale du rationnel[16]. Il existe d’autres formes de rationalisme se fondant sur une représentation autre qu’occidentale.

Le système des représentations sociales se met en branle et fonde les jugements et les comportements dans tous les contextes où le sujet est touché dans son ontologie ( ou ce qui lui est d’ontologie). Ce qui est contraire à ce que disent Bataille et al. par rapport aux représentations professionnelles[17], d,autant plus qu’ils se contredisent lorsqu’ils tentent de rappeler que les représentations professionnelles dépendent de la nature des sujets[18]. Notons toutefois que le contexte ontologique que nous mentionnons ici c’est une situation où le sujet peut-être affecté par des effets extérieurs qui s’attaquent directement à ses propres valeurs qui sont supposées d’être inviolables dans sa logique et dans son raisonnement.

S’il y a une chose qu’il faut tenir compte lorsqu’on analyse les représentations sociales et culturelles c’est principalement les conditions dans lesquelles prennent forme les représentations sociales. Ces conditions de construction de représentation sont ou peuvent être définies comme étant leur état naturel. Ce que le professeur Abric pourrait appeler un contexte normal où le sujet est vraiment lui-même. Il ne peut même pas mentir à lui-même sinon il dévoilerait ses manquements. L’état naturel qui est sa réalité naturelle c’est un état de liberté totale et il est l’opposé du contexte normatif[19] où il y a une liberté négative. Notons, qu’il ne s’agit nullement d’une prétention d’existence d’une représentation qui doit naître dans un contexte où la norme est de rigueur, mais un contexte qui empêche au sujet d’être lui-même. Le comportement, les attitudes, le discours du sujet dans un contexte normatif sont déterminés par les intérêts et les valeurs et non pas par une représentation associée à ce contexte[20], bien qu’il puisse y avoir influence du discours dominant du contexte normatif .

Par ailleurs, il peut y avoir une représentation créée par les normes mais cette représentation n’est valable que dans la mesure qu’elle concerne seulement la structure normative. Quant à la représentation sociale de l’individu, considérée ici comme la toile de fond[21], elle ne se met en branle que lorsque le sujet est lui-même concerné. Disons plutôt, que le sujet a une représentation qui s’adapte mais qui s’active seulement lorsque le sujet est sensibilisé personnellement dans ce qu’il est véritablement soit dans son ontologie. Cette activation est déclenchée par l’allumage des intérêts et des valeurs considérés comme inviolables. Notons en effet, que les sujets réagissent lorsqu’ils se heurtent à des difficultés auquel le contexte normatif n’avait de recettes préparées. Ce qui fait, la difficulté devient une sorte d’accélérant de la liberté positive dont les intérêts et les valeurs constitueront les vecteurs d’expression. C’est donc dans un contexte de difficulté que les sujets prendront la décision de recourir à leur force interne, jugeant de la falsifiabilité du discours normatif, puis procède à la transcendance de celle-ci par le retour aux intérêts et aux valeurs afin de se positionner. Ce qui apparaît comme contradiction chez un sujet c’est le produit du jugement de la falsifiabilité du contexte normatif, donc de la représentation du contexte normatif par le sujet. Si la falsification ne peut avoir lieu à partir du jugement, il est très difficile de se trouver dans une situation de contradiction dans la représentation d’un sujet puisque le sujet n’a pas le temps de revenir à une situation normale ou de liberté positive.

Quant à savoir quand un individu fait appel à son système de représentation pour décider ce qui est rationnel selon son entendement, nous évoquerons un élément de difficulté car, si chez un sujet un problème doit être réglé par une logique rationnelle, la représentation sera complètement rationnelle au yeux du chercheur, de même si un problème exige une logique irrationnelle, la représentation apparaîtra comme étant irrationnelle. Or, c’est dans le contexte où les mécanismes rationnels n’apportent pas de solutions satisfaisantes que les mécanismes irrationnels et subjectifs vont s’associer aux mécanismes rationnels pour apporter la satisfaction désirée par le sujet. Dans ce cas, l’image d’un tel agencement apparaîtra au chercheur comme étant antagonique pour il ne l’est pas vraiment dans l’entendement du sujet. Tel est le défaut du dogmatisme rationaliste. Représentations sociales, représentations culturelles et noyau central. Selon Marx Weber, il existe plusieurs types de rationalité ce qui signifie, pour bien comprendre les comportements et les attitudes d’un individu, il faut se placer dans le contexte du type de rationalité qu’il utilise sinon on risque de ne pas bien saisir les motifs de ses actes. La rationalité n’implique pas que l’individu posera ses gestes sans que cela soit perçu comme antagonique ou contradictoire.

Dans certaines situations un comportement ou une attitude peut paraître contradictoire aux yeux et au regard de plus d’un pourtant selon le sujet en question tout est et doit être considéré normal et rationnel. Autant dire, même le sujet apparemment le moins doué intellectuellement parlant ne saurait réagir contradictoirement. Les seuls motifs qui semblent diriger la conduite des sujets sont ceux qui font appel à ses valeurs et à ses intérêts. Si tel en est le cas pour tout comportement et toute attitude, il en ressort que les sujets peuvent, selon leur représentations sociales, avoir recours à un seul système de représentation où s’harmonisent des attitudes rationnelles et irrationnelles dans la mesure que ceux-ci contribuent à défendre les intérêts et les valeurs du sujet en question. De même, un même sujet peut avoir un discours adapté[22] aux contextes normatifs et un autre discours pour les contextes non normatifs. Bien que ces deux discours puissent sembler contradictoires aux yeux de plus d’un, mais dans l’esprit du sujet en question, tout est normal voire très rationnel puisque ces derniers correspondent soit à ses valeurs, ses intérêts ou les deux en même temps. Le seul élément fondamental qui peut déterminer le comportement, l’attitude ou le discours négatifs ou positifs demeure un critère subjectif qu’est le degré d’affectation que peut tolérer le sujet en question.

On comprend donc que ce qui permet d’identifier un noyau central est d’abord les intérêts et les valeurs du sujet et enfin un élément de difficulté auquel le sujet peut ressentir certaines faiblesses devant le problème qui lui est soumis ou encore un élément ontologique qui vient chercher le sujet dans ce qu’il est véritablement dont il considère comme son jardin secret. Il est vrai qu’un sujet peut réagir impulsivement à un problème donné, mais tout indique au moment de la réaction proprement dite, dans le conscient et même dans le subconscient du sujet, qu’à ce moment là, la décision était bonne et qu’il a agi en fonction de ce qu’il considère comme relatif à ses valeurs, ses intérêts. Le seul problème que le sujet a et peut avoir avec ses gestes, c’est qu’on peut lui rappeler le comportement et le discours à avoir dans tel ou tel contexte[23]. En l’absence d’un contexte de liberté négative qu’est le contexte normatif[24], et dont le discours est prescrit par le milieu dans lequel le sujet évolue, ainsi que la conformité de ses intérêts avec ses valeurs et ceux du milieu normatif, les sujets ne se référeraient pas à deux types de discours ou de comportements[25]. Tout le monde voudrait être soi-même, mais la peur de mourir associé aux intérêts des sujets forcent les sujets à renoncer à cette liberté positive de dire ce qu’ils veulent et de réagir comme ils auraient voulu le faire sous contrainte normative ou non. En d’autres termes, ce qui apparaît comme contradictoire chez un même sujet ne l’est pas vraiment dans les faits mais qu’il s’agit plutôt d’un masque que le sujet accepte de porter car cette peur de mourir qui le caractérise lui oblige à harmoniser ses intérêts avec ceux du groupe dans lequel il évolue.

Le rationalisme dogmatique veut toujours trouver ce qui est selon ses critères rationnel mais à cause même de ces critères de rationalité, le rationalisme lui-même perd son essence. N’est pas seulement rationnel ce qui correspond au critère du rationalisme dogmatique mais ce qui est et qui constitue des choix arbitraires sélectionnés par les sujets pour venir former ce que les sujets vont considérer comme valeurs, intérêts, identité. Le sujet, choisit donc arbitrairement des éléments qu’il considère comme importants, il les croit et choisit également de façon encore arbitraire des éléments qui justifient ces choix arbitraires.

On comprend ce vieux principe de la structure de la construction de la vérité à savoir en fonction de soi on choisit ou on reçoit par intuition ou expérience un ensemble d’éléments qui constituent la toile de fond de la vérité, on les croit puis on les justifie puis on les communique aux autres et par ce mouvement de communication ces choix qui sont bien entendus fondés sur l’arbitraire de soi et de son entendement personnel deviennent lois, normes et vérités pour tous les autres. Le coté arbitraire du rationalisme c’est en effet, le fait que par la persuasion on arrive à rentrer dans le savoir de tous ce qui était considéré comme une opinion personnelle[26].

[1] Abric, J.C(194). Méthodologie de recueil des représentations sociales. In J.C.Abric (éd), Pratiques sociales et représentations. Paris :Presses universitaires de France, pp. 59-82, p.59 : Quel que soit l’intérêt et la puissance d’une méthode d’analyse, il est bien évident que le type d’informations recueillies, leur qualité et leur pertinence déterminent directement la validité des résultats obtenus et des analyses réalisées.

[2] Ibidem : Le choix des outils doit donc nécessairement être dicté par la théorie des représentations sociales à laquelle se réfère le chercheur.

[3] Ibid. p. 60 : Ce n’est pas uniquement le contenu en lui-même mais l’organisation de ce contenu qui doit être recherchée.

[4] Michel Bataille, Jean-François Blin, Christine Jacques-Mias, Alain Piaser «Représentations sociales, représentations professionnelles, Système des activités professionnelles», pp. 58 à 89, tiré de «Pratiques sociales et représentations», PUF, 1994, p. 63: Ce qui signifie selon les auteurs, un groupe professionnel par rapport à ses objets professionnels, se trouve dans une configuration structurelle à prédominance d’enjeux identitaires, même si des passerelles sont possibles entre configurations et enjeux.

[5] Ibid. p. 64 : Ici, nous nous opposons aux auteurs lorsqu’ils affirment que les représentations varient en fonction des contextes, et chez un même individu aussi.

[6] Willem Doise, Les représentations sociales : définition d’un concept, p. 85 : Les représentations sociales sont des principes générateurs de prise de position liées à des insertions spécifiques dans un ensemble de rapports sociaux et organisant les processus symboliques intervenant dans ces rapports.

[7] Michel Bataille, Jean-François Blin, Christine Jacques-Mias, Alain Piaser «Représentations sociales, représentations professionnelles, Système des activités professionnelles», pp. 58 à 89, tiré de «Pratiques sociales et représentations», PUF, 1994. selon ces auteurs, classiquement, la représentation sociale est décrite comme une forme de connaissance particulière collectivement construite(un savoir pratique de sens communs) d’un objet composite ayant pour fonction l’orientation, l’organisation, la régulation des conduites et des communications sociales(p.61).

[8] ibid. p.64 : les représentations varient d’un individu à l’autre, en fonction des contextes, et chez un même individu aussi

[9] ibidem p. 61 : la représentation sociale est avec son objet dans un rapport de symbolisation et d’interprétation, elle lui confère des significations.

[10] Willem Doise, Les représentations sociales : définition d’un concept, p. 89 : ces prises de position s’effectuent dans des rapports de communication et concernent tout objet de connaissance revêtant une importance dans les rapports qui relient les agents.

[11] Willem Doise, Les représentations sociales : définition d’un concept, p. 93 : représentations sociales, habitus ou dispositions sont bien des fonctionnements particuliers, infléchis et modulés par leur insertion dans des champs plus larges, tout comme les fonctionnements individuels sont infléchis et modulés par leur insertion dans des systèmes de communication et d’échange symbolique.

[12] André Laks. «Phénomènes et références : Éléments pour une réflexion sur la rationalisation de l’irrationnel». Methodos, 3 (2003), Figures de l’irrationnel. http://methodos.revues.org/document205.html: Le terme de « rationalisation », qui renvoie à un processus menant de l’« irrationnel » au « rationnel », prend deux valeurs opposées, selon que le processus en question est considéré comme objectif ou subjectif, légitime ou non.

[13] Willem Doise, Les représentations sociales : définition d’un concept, p. 93 : on ne peut pas éliminer de la notion de représentation sociale les références aux multiples processus individuels, interindividuels, intergroupes et idéologiques qui souvent entrent en résonance les uns avec les autres et dont les dynamiques d’ensemble aboutissent à ces réalités vivantes que sont en dernière instance les représentations sociales

[14] Jean-Pierre, Deconchy, Représentations sociales et mécanismes idéologiques, pp. 229-240, pp.238-239 : Il existe des mécanismes fondamentaux qui travaillent à fonder l’affirmation d’une quasi-nécessité des comportements, des attitudes et des conduites de l’homme à partir de l’analyse de contingences (…), ces mécanismes fondamentaux qui ne relèveraient plus de l’invariance de certains contrôles sociaux mais du fonctionnement nécessaire du sujet (biologique ou, de façon plus accessible, cognitif) constitueraient alors évidemment l’objet de la psychologie des idéologies et, en amont, du passage des systèmes de représentations à ces idéologies.

[15] Ibidem : L’homme serait naturellement ‘programmé’ pour ne pas percevoir comme une donnée de nature et nécessairement ‘programmé’ pour ne pas percevoir ses comportements, ses attitudes et ses conduites… comme relevant de la nécessité.

[16] ibidem. p. 237 : dans ce champs de représentations, à vérificabilité médiocre, et à contingence perpétuellement surgissante, l’invariant devient d’ailleurs à ce point primordial, que les fonctionnements sociaux qu’il rétracte peuvent persister alors même que les représentations sociales qu’ils sont censés accréditer ont perdu toutes significations pour les sujets eux-mêmes.

[17] Michel Bataille, Jean-François Blin, Christine Jacques-Mias, Alain Piaser «Représentations sociales, représentations professionnelles, Système des activités professionnelles», pp. 58 à 89, tiré de «Pratiques sociales et représentations», PUF, 1994, p. 65 : Activées de façon prépondérante dans l’environnement professionnel, les représentations professionnelles contribuent aussi à organiser le rapport que le sujet entretient avec l’ensemble du système social dans lequel s’insère son environnement professionnel. Il n’est pas excessif de dire que le système des activités professionnelles, dans l’ensemble de notre système d’activités occupe une place de premier plan.

[18] Ibid. p. 60 et 61 : Selon Michel bataille et al. Les représentations professionnelles sont une catégorie spécifique de représentations sociales, et qu’elles doivent donc être considérées dans leur spécificité (p.60). cette spécificité des représentations dépend de la nature sociale des sujets et des caractéristiques de la situation d’interaction. Par ailleurs, le terme professionnelle renvoie aux activités liées au travail et à l’emploi d’un ensemble d’individus qui se connaissent comme appartenant à un même collectif(p.60). pour ces auteurs, la représentation désigne à la fois un produit et un processus(p.61).

[19] Willem Doise, Les représentations sociales : définition d’un concept, p. 90 : Il est entendu que sens commun n’égale nullement consensus, tout comme l’adhésion une idéologie commune n’entraîne pas nécessairement uniformité au niveau des opinions.

[20] Willem Doise, Les représentations sociales : définition d’un concept, p. 90-91 : …les opinions politiques peuvent varier à l’infini d’une fraction à une autre et même d’un individu l’autre selon les privilèges particuliers qu’elles ont à justifier et les compétences spécifiques qu’elles engagent, mais que, étant le produit de schèmes générateurs homologues et subordonnés à des fonctions pour l’essentiel identiques, elles renvoient indéfiniment les unes aux autres selon les lois simples de transformation.

[21]Michel Bataille, Jean-François Blin, Christine Jacques-Mias, Alain Piaser «Représentations sociales, représentations professionnelles, Système des activités professionnelles», pp. 58 à 89, tiré de «Pratiques sociales et représentations», PUF, 1994, p. 63 :Selon les auteurs, les spécificités des représentations professionnels en tant que représentations sociales : ni savoir scientifique, ni savoir de sens commun, elles sont élaborées dans l’action et l’interaction professionnelle, qui les contextualisent par des acteurs dont elles fondent les identités professionnelles correspondant à des groupes du champ professionnel considéré, en rapport avec les objets saillants pour eux dans ce champ.

[22] Michel Bataille, Jean-François Blin, Christine Jacques-Mias, Alain Piaser «Représentations sociales, représentations professionnelles, Système des activités professionnelles», pp. 58 à 89, tiré de «Pratiques sociales et représentations», PUF, 1994, p. 64 : Le contexte professionnel dans lequel les individus exercent et interagissent est irréductible à tout autre, même s’il est évident qu’il s’agit d’un contexte social. Selon les auteurs, il existe plusieurs contextes et sont souvent antagoniques et en grande partie mobiles. Les contextes tissent des réseaux de socialisation professionnelle dans lesquels les individus intériorisent des manières de penser et d’agir très particulières, propres à leur groupe, identitaires dans le double sens où elles ressemblent par rapport à un champ professionnel donné(p.64)

[23] Michel Bataille, Jean-François Blin, Christine Jacques-Mias, Alain Piaser «Représentations sociales, représentations professionnelles, Système des activités professionnelles», pp. 58 à 89, tiré de «Pratiques sociales et représentations», PUF, 1994, p. 61 : Classiquement, la représentation sociale est décrite comme une forme de connaissance particulière collectivement construite(un savoir pratique de sens communs) d’un objet composite ayant pour fonction l’orientation, l’organisation, la régulation des conduites et des communications sociales.

[24] Ibid. p. 66 à 68: Parlant des caractéristiques et les fonctions des représentations professionnelles, les auteurs affirment que les éléments des représentations sont mobilisables en fonction des intérêts qu’ils présentent pour agir et dénotent plusieurs caractéristiques propres tels : descriptif, prescriptif, conditionnel, évaluatif. De même, comme toutes les représentations sociales, les représentations professionnelles ont plusieurs fonctions : de protection de l’identité du groupe, orientation des conduites, de communication, de justification anticipée ou rétrospective des pratiques. (p.66 à 68).

[25] Michel Bataille, Jean-François Blin, Christine Jacques-Mias, Alain Piaser «Représentations sociales, représentations professionnelles, Système des activités professionnelles», pp. 58 à 89, tiré de «Pratiques sociales et représentations», PUF, 1994, p.63: La représentation sociale a ainsi un caractère d’évidence consensuelle pour les membres d’un groupe donné à propos d’un objet qui se trouve investi de significations spécifiques issues de catégories dans lesquelles les individus l’ont inséré , objet polymorphe ayant une valeur d’enjeu pour le groupe considéré.

[26] Michel Bataille, Jean-François Blin, Christine Jacques-Mias, Alain Piaser «Représentations sociales, représentations professionnelles, Système des activités professionnelles», pp. 58 à 89, tiré de «Pratiques sociales et représentations», PUF, 1994, p. 62 : L’une des caractéristiques principales de cette forme de connaissance particulière qu’est la représentation sociale est qu’elle forme un tout globalement présent en toile de fond de l’échange social, un entrelacement d’informations, d’images, d’opinion, etc.… qui n’est pas mobilisé en tant qu’objet d’échange mais qui règle inconsciemment l’échange à propos de l’objet .

 

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