Les limites de la démocratie en Occident c'est que cette démocratie a peur de son ombre lorsqu'elle est en contradiction avec elle-même. Alors, elle devient violente, méchante, criminelle
Pour plusieurs duvaliéristes et pour plusieurs jeanclaudistes, la mort de Jean-Claude Duvalier marque un autre tournant décisif pour leur retour sur la scène politique haïtienne.
Évidemment, les partisans du règne du régime sanguinaire que représentaient ces deux visions du pouvoir duvaliériste auraient sans nul doute aimé voir se transformer la mort du dictateur en un mythe politique dans le but de crystaliser en ce défunt toute une vision politique qui pourrait les aider à conquérir le pouvoir.
Cependant, tel ne fut pas le cas puisque les assassins de l’ex-dictateur ne pouvaient plus trop attendre vu que les élections s’approchent indéniablement et que par dessus marché, baby doc avait déjà lancé son Parti politique le PUN dont il comptait céder le leadership à son fils Nicolas Duvalier.
Alors que tout le monde sait que Joseph Michel Martelly et le Premier Ministre Laurent Salvador Lamothe sont plutôt des militaristes et des néo-jeanclaudistes et non des jean-claudistes et des duvaliéristes d’autant que les flatteries de ces dernieres à Jean-Claude Duvalier et aux duvaliéristes ne visaient qu’à profiter de leurs inactions, leurs silences ainsi que leurs adhésions pour le contrôle du pouvoir par la peur qu’ils inspirent à l’ensemble des groupes de l’opposition et à la population haïtienne.
Il s’agissait donc d’une alliance psychologique même si dans les faits, le régime de martelly a réahabilité duvaliéristes et jeanclaudistes, voire même intégré plusieurs fils et filles d’anciens duvaliéristes.
Toutefois, on peut se demander, et avec raison bien entendu, est-ce que le jeanclaudisme et le Duvaliérisme crystalisé en la personne de Nicolas Duvalier, contrôlé par sa Mère Michèle Bennett qui, s’est désormais inscrite comme la Gardienne du Jeanclaudisme au même titre que Simone Ovide Duvalier par rapport au duvaliérisme car, détenant à la fois les contacts sûrs des anciens jeanclaudistes et l’argent et les fortunes nécessaires pour aider le dernier tigre à réaliser ses rêves politiques, peuvent survivre avec la mort de Jean-Claude Duvalier?
Afin de tenter de répondre à cette cruciale question en ce nouveau tournant de la politique haïtienne, je vais poser les défis, les contraintes et les tranformations en cours que connaît Haïti depuis le départ de jean-claude Duvalier le 7 février 1986.
En effet, à partir de 1986 l’ensemble des revandications de la quasi totalité des couches et des catégories sociales de Haïti se tournait vers un certain idéal démocratique, idéal qui est certes à définir et à adapter aux réalités et à la mentalité du pays, une nécessité de développer et de faire progresser le pays par rapport à la dictature que venait de vivre le pays avec les 29 ans des duvalier au pouvoir. Le pays semblait et à la limite, aspirait de toutes ses forces vers des lendemains meilleurs.
Malheureusement, ni les forces rétrogrades à l’intérieur du pays, les riches qui détiennent les rènes de l’économie et de la finance du pays, ni les puissances extérieures mais contrôlant systématiquement le pays ne voulaient ce changement tant idéalisé par la population haïtienne pour cause, les militaires de Henry Nanphy, de Williams Régala, de Max Vales et de Gérard Gourgue n’entendaient passer le pouvoir à des civils démocratiquement élus par le peuple.
Sur le plan économique, ce fut également la catastrophe car les militaires avaient cassé la production nationale en faisant entrer des biens de toutes sortes dont le fameux Riz du Général Nanphy.
En voici quelques uns des défis, des contraintes et des transformationsauxquelles devront répondre les jeanclaudistes, les duvaliéristes, les néduvaliéristes et les néojeanclaudistes: le nouvel idéal d’une Haïti démocratique, la nouvelle constitution de 1987, l’évolution des mentalités politiques du peuple haïtien, la maturité et la liberté du journalisme haïtien, la présence des organisations populaires, les nouvelles technologies de l’information, le dynamisme des haïtiens vivant à l’étranger et leurs implications actives dans les affaires d’haïti, la présence des lavalassiens, la nouvelle classe politique haïtienne, l’expérience politique du peuple, le nouvell ordre mondial avec la mondialisation et la fin du bloc de l’Est etc….
Tout cela pour que ces derniers prouvent qu’ils sont capables de comprendre les diveres dynamiques développées dans la société haïtienne depuis 1986. Bien que cet effort ne soit pas chose difficile à faire, notons cependant que jusqu’à présent ni les militaires, ni les duvaliéristes et même pas les néojeanclaudistes sont parvenus à comprendre et composer vaec ces réalités et ces dynamiques de la cociété haïtienne.
D’abord, les militaires de Namphy, en passant par Prosper Avril pour arriver à Michel François, Raoul Cédras et Guy Philippe n’ont été en mesure de comprendre que la dictaure n’était plus une option pour le pays et qu’ils allaient tous finir par céder le pouvoir à des civils élus. De telle sorte qu’ils devaient choisir l’idéal d’une démocratie à l’Haïtienne pour Haïti. Là, ils ont tous échoué et ont dû tous prit le marquis.
Les lavalassiens, les sociauxdémocrates en la personne de Jean-Bertrand Aristide et de Lesly François Manigat et sans oublier les Victor Benoit, ainsi que les libéraux dont les Marc Louis Bazin et compagnie eux aussi n’ont pas compris d’une part, de faire avec la bourgeoisie tout en la bousculant avec des lois et des règles qui auraient pu l’inviter à changer de façon de faire les affaires dans le pays; et d’autre part, envisager l’intégration du peuple et les masses dans un processus de changement véritable en lui apportant des réalisations concrètes sur le plan social et économique; et enfin, les masses de leur côté n’ont pas pu bien s’organisser et utiliser adéquatement leur nombre. Elles se sont laisser berner par des promesses et des discours populistes alors qu’elles croupissent encore dans sa pauvreté.