Lorsqu’on considère l’ensemble des prérequis et des diverses conditionalités du processus de développement d’un pays, on peut se rendre compte que sans un cadre idéologique adapté et intégré à un État et à une société, il est impossible de parler de stabilité permanente comme condition pour ce développement. Il en est de même pour le suivi et la pérénité des actions de cet État qui risquent de disparaître ou d’être emportées par les vagues et les flots de pseudo-révolutions et des alternances diverses de groupes au pouvoir.
Pour bien comprendre cette réalité qui prédestine les projets étatiques, il faut tenir pour cause la grande distinction qui existe entre les politiques, les actions étatiques et, les actions et les politiques gouvernementales. En effet, la portée de l’État est au dessus de la portée des gouvernements ce qui signifie que les dirigeants doivent se soucier d’abord et avant tout de rendre leurs actions et leurs politiques compatibles et incorporées aux visions de l’État ce, indépendemment des idéologies qu’ils sont porteurs et des intérêts qui les catégorisent.
Autrement dit, puisque rien ne peut garantir les projets étatiques et les projets de société d’un pays dont tous sujets à des changements de régimes et de gouvernements, y compris les changements naturels liés à l’alternance des groupes d’intérêt au pouvoir et selon des modèles électifs, tout pays et tout État qui veut à la fois survivre et garantir sa stabilité de développement, dans la jungle des positionnements des grandes et des superpuissances mondiales, régionales et continentales, se doit de se ranger de façon rationnelle idéologiquement.
C’est le cas pour le Canada par rapport aux États-Unis, le même pour les pays de l’europe de l’Ouest par rapport à La France, L’allamagne et la Grande Bretagne et c’est aussi le cas pour la Corée du Nord par rapport à la Chine. Néanmoins, ce rangement ou ce positionnement idéologique n’est pas garant ni de stabilité, ni de progrès et de développement car, les puissances régionales tendent souvent à discriminer leurs relations régionales au profit d’autres intérêts et d’autres liens ethnoculturels. Voilà pourquoi, il est comme impératif pour tout pays qui veut se stabiliser afin d’assurer son épanouissement, son progrès et son développement doit transformer son statut d’État-Nation en État-Système dans le but de minimiser les effets de changement et de toutes les influences internes et externes suceptibles de compromettre ses acquis et son progrès.
Or, c’est lorsque l’État se transforme en État-Système, de quelque nature idéologique que ce soit, qu’il peut planifier, envisager et enclencher le développement et le progrès de sa propre société sans quoi, toute initiative de développement et de progrès devient conditionnée par les aléas des instabilités ayant des causes internes et externes.
D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle il y a des États stables et des États instables. À titre d’exemples, on peut aisément dire que les États-Unis est un pays stable intérieurement parce qu’il est un État-Système soit l’État capitaliste étasunien, alors que Haïti est instable parce qu’il n’est pas un État-Système.
Il en est de même pour la France et la Côte-Ivoire etc… Évidemment, l’État-système et l’État-non-système ne sont pas les seules causes pour expliquer la stabilité ou l’instabilité d’un pays cependant, ces deux réalités peuvent en partie éclairer la compréhension des conditions et des limites du processus du progrès et du développement d’un État.
Mieux encore, ces pays développés et ces pays en développement se sont appropriés de ces systèmes et de ces modèles jusqu’à se définir étatiquement et nationalement par ces systèmes et ces modèles.
Autrement dit, c’est en se définissant et en s’identifiant comme système politique, économique, social et culturel que les États arrivent à enclencher leur processus de développement sinon, il leur aurait été difficile de concevoir ou d’engager leur développement et leur progrès.
J’ai déjà abordé et proposé la nécessité de refonder, recréer le système politique républicain et présidentiel de Haïti qui ne correspond plus à la réalité du pays.
Ce nouveau système que j’avais proposé trouve son fondement et son origine dans l’histoire même du pays à savoir la culture et l’histoire précolombienne de Haïti, celles des amérindiens de Haïti, les Taynos.
C’est le seul vrai système politique et social qui est capable de permettre de matérialiser les promesses de notre devise nationale ( liberté, égalité, fraternité) ainsi que les recommandations du père de la nation concernant ce que nous devons faire pour protéger ce pays.
Ce nouveau système politique je l’ai appelé:«Le Système Politique Fédéral des Amérindiens d’Haïti » publié dans l’article intitulé: Vers un Régime Politique Typiquement Haïtien: l’héritage des indiens autochtones d’Haïti, est le seul système haïtien capable d’assurer la bonne gouvernance, la cohésion, la liberté pour tous, l’égalité économique, politique et juridique de tous et pour tous car, c’est un système politique démocratique, représentatif, égalitaire, libre et intégralement prospère..
Pour bien comprendre mon intérêt pour la refondation du système politique Haïtien, il faut se rappeler que Haïti est l’un des pays qui souffre d’un grave déficit démocratique, d’un grave déficit organisationnel, de grave déficit intitutionnel mais plus encore, d’un vide national et d’un vide étatique de telle sorte que le pays n’a jamais eu le temps d’être un État-nation c’est-à-dire, l’État comme organisation politique et le sentiment d’appartenance à la majorité des haïtiens.
Le système présidentiel et républicain actuel de Haïti est l’héritage de Alexandre Pétion et de la culture française, il est corrompu dans son essence et dans sa nature. Il encourage et perpétue le favoritisme alors même qu’il tend à paralyser toutes les autres structures d’équilibre de pouvoir et contre force.
Plusieurs chercheurs ont déjà mentionné l’absence de cette juxtaposition entre l’organisation politique que doit être l’État et l’appartenance que les citoyens doivent avoir avec la nation en Haïti.
Puisque l’État de Haïti n’est pas ce qu’il prétend être de plus, cette appartenance quant à elle n’existe tout simplement pas.
Dans ce cas, il nous faut impérativement plonger dans notre histoire et dans l’histoire de notre terre, chez les amérindiens d’Haïti au plus vite possible afin de trouver le nôtre qui nous ressemble et qui soit porteur de changement.
Sinon, nous riquons de râter le bateau du vingtéunième siècle qui s’aligne déjà comme le siècle de l’identité et de l’affirmation des peuples et des communautés humaines.
Par ailleurs il faut noter que d’autres chercheurs évoquent même la nécessité d’inventer l’État de Haïti autant que ce qui existe présentement est inommable et indéfinissable par rapport au concept État lui-même.
Bref, sur le plan juridique et sur le plan identitaire, Haïti n’est pas et n’existe pas. Le pays ne peut nullement exercer sa souveraineté et sa gouverne et de l’autre, il ne peut non plus dire et affirmer ce qu’il est en tant que communauté humaine distincte malgré les évidences et les faits sociologiques, culturels, ethnologiques et anthropologiques, linguistiques, et historiques qui confirment ce qu’est réellement Haïti.
Mon véritable problème avec tous ces chercheurs, c’est qu’aucun d’entre eux n’arrive à proposer ce qu’il faut pour matérialiser l’État d’Haïti et la Nation d’Haïti.
Cependant, je comprend fort bien ce qui handicape leurs recherches et leurs conclusions, ces chercheurs d’origine haïtienne réfléchissent et pensent selon un modèle de représentations sociales et culturelles, donc intellectuellement complètement occidentale qui ne se souscrit pas aux réalités des véritables représentations sociales et culturelles propres au pays d’Haïti.
Au-delà de cet vain effort des intellectuels haïtiens à produire des recherches qui ne correspondent pas aux besoins de Haïti, l’une des vérités fondamentales concernant toute démarche de refondation de l’État de Haïti c’est de créer et d’inventer un État-Système-D’Haïti et c’est le projet que nous visons avec notre modèle fondé sur le modèle des amérindiens autochtones d’Haïti.
L’État-Système-D’Haïti permettra non seulement à fonder voire refonder l’État et la Nation de Haïti, mais plus encore, il assurera la pérénité de notre État et de notre nation pour ainsi protéger à la fois le développement et la démocratie Haïtienne que l’État-Système lui-même engendra.
à suivre ….