DÉCLARATION DE SOUVERAINETÉ D’ATIKAMEKW NEHIROWISIW: un précédent de souveraineté et d’indépendance dans l’histoire du canada et du québec


Nous, Atikamekw Nehirowisiw, sommes une Nation à part entière en vertu d’Atikamekw Tiperitamowin, la gouvernance atikamekw. Nous, Atikamekw Nehirowisiw, maintenons notre souveraineté sur Nitaskinan, territoire ancestral légué par nos ancêtres depuis des temps immémoriaux. Nitaskinan est notre patrimoine et notre héritage des plus sacrés. Notre Créateur a voulu que nous puissions vivre en harmonie avec Nikawinan Aski, notre Terre Mère, en nous

accordant le droit de l’occuper et le devoir de la protéger. Nitaskinan a façonné notre mode de vie et notre langue; c’est ce qui nous distingue des autres Nations. Atikamekw Nehiromowin, cette langue commune qui nous unit et véhicule toute notre existence, est une expression de notre héritage. La transmission de notre culture, de nos valeurs et de nos connaissances fondamentales se poursuit depuis la nuit des temps par le biais de notre tradition orale.

C’est ainsi que le patrimoine et l’héritage d’Atikamekw Nehirowisiw se perpétuent. Ce sont des richesses que nous voulons léguer à nos futures générations. L’application de notre souveraineté se traduit par notre occupation de Nitaskinan, la pratique de nos activités traditionnelles et l’établissement de relations avec les autres

Nations tel que véhiculé par nos traditions orales et par les Wampums. Atikamekw Nehirowisiw a su entretenir des relations harmonieuses avec les Nations voisines : les Innu à l’est, les Eeyou au nord, les Abanaki Iriniw, au sud et les Anishnabe à l’ouest. Atikamekw Nehirowisiw entend maintenir et exercer sa gouvernance territoriale sur l’ensemble de Nitaskinan.

Pour ce faire, Atikamekw Nehirowisiw a la volonté de faire de son peuple une instance politique et économique incontournable. Le consentement d’Atikamekw Nehirowisiw est une exigence pour tous développements, usages et exploitations de ressources situées dans Nitaskinan. La pérennité des ressources de Nitask inan devra être assurée et l’occupation traditionnelle d’Atikamekw Nehirowisiw respectée.

La protection de Nitaskinan, la défense de son mode de vie et de ses aspirations animeront en tout temps les actions d’Atikamekw Nehirowisiw et de ses institutions actuelles et futures.

À cet égard, Atikamekw Nehirowisiw utilisera tous les moyens qu’il jugera appropriés pour la défense de ses droits et de ses intérêts. Nous ne sommes pas Canadiens, nous ne sommes pas Québécois, nous sommes Atikamekw Nehirowisiw et nous appartenons à Nitaskinan.

Nisitotamokw, prenez acte, Atikamekw Nehirowisiw, Nitaskinan

Réservoir Gouin, Obedjiwan Réservoir Gouin, Obedjiwan  Photo :  Marie-Ève Cousineau

La nation atikamekw affirme ses droits ancestraux et déclare unilatéralement sa souveraineté sur son territoire en Haute-Mauricie.

Dans un communiqué diffusé lundi, les élus de la nation atikamekw disent passer « en mode d’affirmation unilatérale de ses droits sur son territoire ancestral, le Nitaskinan. [La Première Nation] exige dorénavant son consentement pour tout développement, usage et exploitation des ressources qui s’y trouvent ».

Le communiqué fait état d’une déclaration de souveraineté qui a été adoptée à l’unanimité par les représentants élus de la nation.

« Il est fini le temps de la négation des droits non cédés par les Atikamekw, au profit d’un État qui impose ses règles comme si ces droits n’existaient pas. Notre juridiction, nos règles et nos conditions devront désormais être respectées », affirme le grand chef Constant Awashish dans le communiqué.

La nation considère que ses relations avec les gouvernements fédéral et provincial sont dans un « cul-de-sac » et dit être devant un mur d’indifférence qui bloque son développement. « Nous n’avons pas d’autres choix que de prendre nous-mêmes les moyens nécessaires pour forcer le changement », ajoute de son côté le chef des Atikamekw d’Obedjiwan, Christian Awashish.

En juin dernier, le chef Christian Awashish s’était réjoui du jugement rendu par la Cour suprême du Canada en matière de droits ancestraux autochtones concernant la Première Nation britanno-colombienne Tsilhqot’in. Il considérait que les conclusions du jugement pourraient s’appliquer à sa communauté.

Les juges de la Cour suprême ont reconnu un titre ancestral à la Première Nation Tsilhqot’in sur un territoire de plus de 1750 kilomètres carrés.

M. Awashish disait croire que ce jugement renforçait les revendications territoriales de la nation atikamekw sur un territoire couvrant une partie des Laurentides et de la Mauricie.

À l’été 2012, des Atikamekw avaient dressé des barrages sur des routes de la Mauricie, bloquant ainsi l’accès à des chantiers forestiers. Ils tentaient ainsi de forcer Québec à reprendre les négociations pour la reconnaissance de leurs droits territoriaux.

Fin 2013, les représentants atikamekw avaient conclu une entente « de nation à nation » avec Québec concernant la gestion et le développement des ressources naturelles et du territoire.

Deux des trois communautés atikamekw, Manawan et Wemotaci, ont entériné l’entente, tandis que la communauté d’Obedjiwan l’a rejetée par voie référendaire.

Le territoire ancestral atikamekw s’étend sur près de 80 000 kilomètres carrés. Il englobe une bonne partie de la Mauricie. Il est bordé à l’est par la région du Lac-Saint-Jean, au sud par le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Trois-Rivières et Shawinigan, au nord par le territoire défini dans la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, et à l’ouest par les régions des Laurentides et de l’Abitibi-Témiscamingue.

 

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