Les limites de la démocratie en Occident c'est que cette démocratie a peur de son ombre lorsqu'elle est en contradiction avec elle-même. Alors, elle devient violente, méchante, criminelle
L’humour ou la blague fait partie intégrante de la culture populaire d’Haïti et de tous les haïtiens en général. Nous les haïtiens, nous aimons rire et nous rions de tout et de rien.
À considérer les différents malheurs qui s’abattent régulièrement sur nous, tempêtes, coup d’État, occupations militaires, embargo, tremblements de terre, cyclones, crises économiques, crises politiques et sociales, s’il n’y avait pas les contes, les blagues, les devinettes, les rôles, le théatre, la musique, le carnaval, les fêtes de pâques, les fêtes de noël, le mime, le sketch et les audiences tout le pays serait fou autant que ces genres nous permettent de nous détendre et passer au travers de ces diverses calamités qui nous affectent.
En Haïti, toutes les occasions nous permettent de rire et de nous distraire et parmi les occasions que nous profitons le plus pour rire c’est la mort car c’est durant ce moment tragique que des artistes, des blageurs, ou des humoristes se révèlent le plus puisqu’il s’agit de l’occasion pour un jeune humoriste d’apprendre ou de montrer son humanisme, son recul nécessaire par rapport à l’adversité, le deuil qui affecte une famille, un proche parent, un voisin et, sans blaisser la famille endeuillée, le jeune humoriste ou blageur devra montrer ses talents et en marchant surtout sur les oeufs comme les orgueils, les égos, les tabous, les interdits, les susceptibilités, les vieilles querelles familliales et de voisinage.
Par ailleurs, il est évident que, le côté oral de notre culture est en grande partie responsable de nos goûts pour l’humour puisque, c’est grâce aux divers genres littéraires que sommes parvenus à protéger notre cultures, nos valeurs, notre langue qui sont toujours menacées par les puissances coloniales et impérialistes. Notre imaginaire est extrêmement vaste et tous les haïtiens ont une imagination très fertile.
Et, l’imagination d’un Haïtien est cent fois plus grande que n’importe quel autre peuple sur la terre. Chaque haïtien possède les capacités à inventer n’importe quelle histoire de n’importe qui en y ajoutant ou en y retranchant ses propres touches personnelles car chaque haïtien est vif d’esprit et doté d’intelligence nettement supérieure à celle des autres peuples.
En Haïti, lorsque quelqu’un meurt, à part de pleurer sa disparition, les parents et amis, nous fêtons pour et en honneur du défunt car celui qui meurt doit devenir un saint, un ange, un esprit, un guide, un protecteur qui veillera sur ses proches et sur ses connaissances et pour cela, avec sa mort, il cesse de souffrir et pour assurer son rôle divin qu’il exercera sur ses proche, il faut que sa famille soit dans l’allegresse puisque aucun défunt ne voudrait voir sa famille souffrir pour son départ.
Voilà donc pourquoi, durant la période de veillée ou de neuveine, les jours qui séparent la mort et l’enterrement, la famille, les parents et les amis fêtent et rient à gorge déployée dans des ambiances chaleureuses et de rigolades, en mageant, en buvant et en dansant une façon pour rendre la souffrance et le deuil plus supportables pour ceux qui continuent de vivre.