Habituellement on dit que l’art est difficile et la critique est aisée c’est-à-dire, faire, faire bien et mieux, faire beau, commencer quelque chose etc serait plus difficile que de voir le ou les défauts d’une chose ou de quelqu’un serait plus facile.
Dans une certaine mesure, je pourrais admettre cette affirmation mais lorsque je considère l’évantail et la multiplicité de flatteurs qui pillulent nos sociétés, je dois cependant reconnaître la nécessité d’avoir des critiques pour contrer les faiblesses et les risques de derrapage dans l’éducation et la formulation de nos opinions face à des pouvoirs qui dérivent trop souvent ou face à des groupes d’intérêts et de certains acteurs qui s’estiment posseder l’évangile de toutes les vérités du monde. Voilà pourquoi, j’estime qu’il est de mon devoir et de ma responsabilité d’ouvrir la voie à ce modèle de critique pour le bien de la collectivité et de l’opinion publique haïtienne.
En Haïti et presque partout dans le monde, les classes dominantes et les idéologies dominantes trouvent facilement des directeurs d’opinion, des spécialistes et des intellectuels qui collaborent à la polarisation des opinions dans nos sociétés.
De nos jours, presque toutes les entreprises, les Partis politiques, les groupes de lobby se payent des études et des recherches afin de se justifier ou de justifier une vision, un intérêt ou une idéologie. Et, ce sont ces mêmes chercheurs, ces mêmes philosophes, ces mêmes lobbyistes qui se présentent sous forme de dialogue, de conférence de presse, d’interviews, de séminaires, de publications scientifiques etc pour nous confirmer de la véracité de ces mêmes conclusions qui sont déjà polarisées vers et selon les grands intérêts qui les avaient commandés et commandités.
C’est ainsi que l’on trouve des Kesner Pharel pour défendre un discours économique de la classe dominante, des Gérard Gourgue pour supporter et collaborer avec les coups d’état des militaires et les politiques coloniales des ambassades étrangères dans le pays, des Hérold François et des Clarens Renois qui défendent un journalisme de colonisé en banalisant le rôle et l’importance de la culture créolophone de Haïti.
En Haïti par exemple où il y a continuellement une crise de valeurs et un manque criant de critiques constructives, plusieurs acteurs incluant intellectuels et politiciens ont une peur maladive de prendre part aux divers débats qui doivent avoir lieu dans le pays.
Et ceux qui tirent les ficèles du système politique de Haïti dont les quelques familles mulâtres et riches du pays, les ambassades étrangères et leurs services d’espionage, les goupes de bandits militaires, anciens militaires et policiers, les goupes criminels et de narco trafiquants, ne cessent d’utiliser la terreur les assassinats, l’empoisonnement, le kidnapping pour imposer le silence dans la peur à tous.
Ainsi personne n’ose prendre part à de véritables débats sur les vrais problèmes du pays laissant ainsi les dictateurs et la bourgeoisie maintenir les masses dans la misère et la terreur c’est le règne de la loi de l’omerta.
Toutes ces situations de peur et d’intimidation systématique déroute toutes les initiatives pour le développement de l’esprit critique et de critiques indépendants dans la société haïtienne par conséquent, c’est le statu quo, c’est-à-dire, personne ne critique personne et toute forme de critique social, politique, économique et culturelle tend à suivre et à prendre la forme de discours très général sur tout et par tous. Il n’y a aucun détail, aucune explication approfondie, aucun engagement personnel, aucune implication en revanche on peut y constater un opportunisme aveugle et de la démagogie de bas étage.
Dans la politique en Haïti, il y a un véritable besoin de moralité et de valeurs personnelles afin de remettre le pays sur la voie de l’intégrité et de l’honnêteté. On trouve toute sorte d’individu qui n’ont aucune moralité et aucun sens d’honnêteté, car la grande majorité d’entre les politiciens haïtiens se préoccupent uniquement de leurs propres intérêts personnels et ils oublient leurs engagements de servir la collectivité et le pays en général.
Évidemment chacun devait savoir, lorsqu’on décide de faire de la politique, c’est-à-dire choisir une cause à défendre, s’identifier à un groupe social déterminé et s’impliquer dans une organisation dont l’idéologie, les principes et l’organisation correspondent à nos valeurs ce n’est pas toujours une chose facile car cela demande de la patience, du courage, de la détermination, de la volonté et plus particulièrement des sacrifices personnels pour soi-même et pour ses proches, parents et amis.
De même lorsqu’on est dirigeant d’une organisation politique, on a énormément de responsabilité d’abord vis-à-vis des membres du Parti politique ou du groupe politique qui confie la lourde charge de les diriger et ensuite vis-à-vis du groupe que le parti représente ainsi que de la population en générale que l’on est appelé à influencer la vie soit comme groupe d’opposition que comme groupe au pouvoir.
Malheureusement, presque tous les politiciens haïtiens, tous les intellectuels, tous les journalistes et tous les directeurs d’opinion ne connaissent pas leurs rôles et leurs missions dans le développement et la transformation du pays et, ils se vendent pour des pelures de patates en faisant des compromissions par-ci et par-là. Autrement dit, ce ne sont pas les politiciens, les intellectuels, les journalistes et les directeurs d’opinions qui vont changer quoique ce soit dans ce pays car ils reçoivent tous des pots-de-vin et des avantages divers de la bourgeoisie et des ambassades étrangères accréditées dans le pays.
à suivre ….
Hermann Cebert
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