La Cour d’appel de Port-au-Prince a rendu jeudi après-midi un arrêt ordonnant la reprise de l’instruction dans le cadre des poursuites judiciaires engagées par des victimes de la dictature contre l’ancien Président à vie, Jean-Claude Duvalier, un inculpé qui fait l’objet de plaintes pour crimes contre l’humanité jugées désormais recevables.
Lors d’une audience très attendue, le tribunal a rejeté l’ordonnance du juge Carvès Jean qui, en 2012, avait estimé contraire au droit haïtien la notion de crimes contre l’humanité pour ne retenir contre M. Duvalier que les crimes financiers qui lui sont également reprochés. Le président de la Cour, le juge Jean Joseph Lebrun, a désigné son collègue Durin Duret Junior pour prendre en charge la nouvelle instruction.
Plusieurs anciennes victimes des années de plomb du régime despotique des Duvalier (François et Jean-Claude) comme le Dr Nicole Magloire, Robert Duval, Alix Fils-Aimé de même que la sociologue Danièle Magloire, coordonnatrice du Collectif contre l’impunité, et les défenseurs des droits humains se sont réjouis de cette décision considérée comme un « pas dans la bonne direction ».
A contrario, l’un des avocats de Jean-Claude Duvalier, Me Fritzo Canton, a vertement rejeté l’arrêt de la Cour d’appel et annoncé qu’il allait exercer un pourvoi en cassation.
Ce verdict -prononcé de longs mois après la fin en mai 2013 de l’audition des plaignants- ouvre la voie à un éventuel procès contre Jean-Claude Duvalier rentré en Haïti en janvier 2011, à l’issue d’un exil de 25 ans en France qui avait suivi le renversement de son régime par un soulèvement populaire, le 7 février 1986. spp/Radio Kiskeya
Affaire Jean-Claude Duvalier : La Cour d’appel de Port-au-Prince juge recevables les plaintes :
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